|
|
|
|
|
|
|
Le Matal 19 Jangur 1510 à 19h24
 |
|
 |
 |
Comme vous le savez, il y a autant de points de vue que de Témoins.
Ce qui va donc suivre est ma vision des choses, mon point de vue, et d'autres après moi, j'ose l'espérer vous exposerons ce qu'ils pensent de leur propre travail ou du travail de notre Socle, si ils en sont extérieurs.
C'est à mon sens un débat fort intéressant, qu'il est toujours utile d'avoir.
Bien, bien...
Contempler. Voilà une vaste question. Qu'est-ce ? Eh bien, contempler, ce n'est pas seulement voir.
C'est voir avec une certaine sensibilité, une assiduité et une acuité toute particulière. C'est engager ses sens (tous, si possible) dans l'étude de son environnement, de ce qui nous entoure et de ce qui s'y passe. Dans sa forme la plus simple ou dans profondeur la plus pure. C'est observer le monde, les choses qui l'habitent et les évènements qui s'y déroulent. C'est observer ces choses là et essayer de les comprendre, d'y déceler des motifs, d'aller au-delà.
Oui, mais pourquoi me direz-vous ? Pour percevoir Ses Signes.
Le S'sarkh, dans sa complexité la plus totale, est une entité qui, sciemment ou non, s'exprime. Elle exprime sa souffrance, sa puissance, son étrangeté. Elle s'exprime avec une telle âme que ce qu'elle "dit" vient s'imprimer, se marquer dans les éléments de ce monde, dans l'univers, dans cette île. La façon qu'il a de le faire est si pleine et absolue qu'il est possible de trouver certaines de ses expressions partout, dans de petits ou grands évènements, dans de petites ou grandes choses, dans l'agencement ou la destruction, dans l'anodin ou l'explicite. Mais attention, le S'sarkh n'est pas omniscient ni omnipotent. Allez savoir même si il est doué de conscience.
C'est que le S'sarkh irradie. Il a une telle aura, un tel impact et une telle force qu'il déverse sur Syfaria ce qu'il est et/ou ce qu'il ressent. Et c'est dans les conséquences de ce langage mystique que nous pouvons percevoir Ses Signes.
Ils peuvent avoir de multiples formes, un fond encore différent ou une nature surprenante.
Un Signe peut être un mot, un geste, un mouvement, une pensée, une étincelle.
Cela peut être un ensemble de choses diverses, variées, ou une absence.
Cela peut être n'importe quoi. Tant que leur source, directe ou non, en est le S'sarkh.
Mais cela, identifier la source, remonter jusqu'aux origines, vérifier si c'est au S'sarkh que nous devons tel ou tel chose, c'est le travail des Transcients. C'est aux Transcients de découvrir si les informations que nous leur rapportons valent le coup d'être traitées. Et si c'est le cas, c'est également leur rôle de voir si il s'agit ou non d'un de Ses Signes.
Nous, nous ne pouvons que rapporter ce que nous voyons, si cela nous semble suffisamment pertinent.
Mais même dans ce cas précis, c'est en définitive au Socle de l'Esprit de décider de la pertinence de ce que nous avons amener avec nous. Ces choses sont triées puis analysées. Nous nous contentons de les collecter et de les soumettre.
C'est pourquoi, entre autre, le travail de chaque Contemplateur est unique. Car ce qu'il voit, note et transmet dépend de son regard, de son esprit, de son coeur. Qui sont uniques, propres à chaque individu.
Quant à ce que nous apporte ce rôle, cela me semble évident.
La satisfaction de contribuer à la résolution de la plus grande énigme de notre monde.
| |
 |
|
 |
|
|
|
|
|
|
Le Vayang 22 Jangur 1510 à 00h13
|
|
|
|
Hum... Questions intéressantes et délicates. Mais pour vous répondre :
Non, je n'ai jamais eu de découvertes rejetées...parce que je suis relativement neuf dans mes fonctions et que je travaille à mon rythme (qui est plutôt lent, il faut en convenir). Par ailleurs, je pinaille beaucoup sur la nature de mes trouvailles éventuelles. Il est également à noter que bien souvent, nous nous contentons de soumettre un dossier aux Transcients sans nous inquiéter de ses suites. Il faut vite passer à autre chose, tant de Signes potentiels fleurissent sur nos terres.
Nous faisons suffisamment confiance aux Transcients pour juger, approfondir ou non ce que nous leur avons soumis.
Et même si le dossier fait suite, il n'est pas dit qu'ils nous préviennent. Il ressortira peut-être bien des années plus tard de la bouche d'un Propage dans un de ses discours, comme argument solide et exemple édifiant...
Pour ma part, j'ai "découvert" la Tour. Façon de dire que c'est aujourd'hui le Signe potentiel auquel je m'intéresse de près, que j'observe, que je contemple, que j'étudie. Et je crois pouvoir dire sans me tromper que cela devrait éveiller la curiosité du Socle de l'Esprit au plus haut point. J'ignore malheureusement si un Transcient pourra se pencher dessus. Un Transcient symbiosé, en tout cas. Quoiqu'il arrive, je constitue mon dossier... Nous verrons bien avec le temps.
Du reste, à ces deux questions, des Contemplateurs plus aguerris pourront mieux vous répondre.
Orol'Nar, Fëa, Sekaï ou Lasha, par exemple.
| |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le Vayang 18 Marigar 1511 à 14h48
|
|
|
| *** La pensée est plus fluide que les précédentes, même si elle est toujours d'un abord chaotique, avant de se faire limpide. ***
Mes confuses si j'interviens où je ne devrais...
Mais je voulais, d'ores et déjà, remercier ceux qui ont laissé telles pensées et... Exposer ma vision, si je puis me permettre.
Je n'aime pas tant parler de moi mais...
Ah, Contempler. Avez-vous déjà regardé un jour de marché depuis une fenêtre ? C'est si épais, si grouillant. Si disparate et peu harmonieux. Ça crie, ça agresse, c'est... Pénible. De voir, d'entendre, de tout capter. Mais pourtant... Passé le cap de la... Douleur, oui, la saturation des sens, on peut parfois percevoir un mouvement d'ensemble, une harmonie immanente qui ne semble pas avoir d'origine terrestre ou instinctive... Simplement, tout s'ordonne comme un seul corps, difforme et bizarre, mais un seul corps tout de même.
Pour moi, Contempler, c'est... Chercher, dans ces évènements bruyants comme dans le silence, dans toute une cité ou le détail d'un mur, d'une page qui se tourne sous le vent, ce qu'il y a qui interpelle. Comme ce mot qu'on capte et qui vient de lèvres inconnues sur un sujet tout autre, alors qu'on est plongé dans ses pensées, et qui nous répond. Comme cette forme dans l'eau ou la poussière quand on considère tout autre chose. Il n'appartient pas à celui qui voit, qui ressent, devrais-je presque dire, d'interpréter. Parce que son ressenti est trop brut, trop intime, pour avoir une justesse réelle dans la lecture. Il voit bien, mais il voit trop, et il sera ébloui s'il cherche à tout considérer. A mon sens, le sentiment, l'expérience sensorielle n'est pas à rejeter, mais à livrer de façon précise, au contraire. Ce qui demande une certaine maîtrise de soi, afin de se refroidir et de confesser sans excès ni honte les sentiments qui ont accompagné l'instant...
C'est ainsi, du moins, que je le vis, que je le fais... Chaque Contemplateur, et en quelque sorte, chaque âme qui peut ressentir même de façon très parcellaire Ses échos, Ses douleurs, est un point de vue. La vérité est cryptique, cachée, et chaque vision est une part de la seule et unique qui soit réelle, mais qui est déformée. Et c'est dans cette discipline de corps, dans le fait de rapporter, soigneusement, visions, détails, et sensations, dans le dévouement à abandonner sa vue en entier à d'autres qui pourront les ajuster comme le plus fin travail d'orfèvrerie... Que nous pourrons espérer capter l'essence de Son message.
*** Soudain plus ténue, la pensée se fait intimidée, dépourvue de l'once de passion qui l'avait accompagnée. ***
Ce n'est du moins que... Mon humble avis, si peu forgé encore... | |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le Luang 21 Marigar 1511 à 09h20
|
|
|
|
Tant d'avis et pourtant une même pensée...
Observer ce n'est pas ouvrir les yeux, c'est bien trop réducteur. Surtout pour un aveugle. C'est ressentir son environnement, être à l'écoute des changements, sentir les effluves, goûter les paroles... bref, c'est contempler, être un simple témoin de ce qui nous entoure et le transmettre.
Rien de plus, rien de moins.
Qu'une forêt nous habitue à ses hurlements de terreur, ses bruissements dérangeants et nous laisse une suée froide le long du dos n'est pas un signe, mais peut être la voie vers un signe. Mais que le lendemain, ils aient disparu en est un. Ou la disparition d'un ? Ce n'est pas à nous d'en chercher l'explication, nous retranscrivons ce que nous contemplons.
Il faut juste prendre en compte que notre simple présence peut influer, modestement il est vrai, sur d'éventuels signes. La Tour aurait existé même si Diaspar ne l'avait découverte. Mais elle est un signe recensée parce que Diaspar l'a découverte.
| |
|
|
|
|
|
|
Le Luang 21 Marigar 1511 à 13h22
|
|
|
|
Peut-être sommes-nous parfois une part du signe ? Peut-être qu'une personne voit, parce que cette personne devait voir. Que le signe se doit d'être apprécié de ce point de vue, en ce temps, en ce contexte...
Simple témoin... Outil complexe. Nous sommes tant bénis que de pouvoir contempler. Frôle de la conscience Sa présence.
Hnm, N... Nelle, c'est bien cela ? Je sais que je ne devrais craindre de m'ouvrir, mais je crains de fauter. Non parce que je crains le rejet, mais parce que je ne voudrais être une source d'ennui ou faire simplement perdre quelques secondes... Monsieur, hm, oui, Monsieur... Merci de vos lumières, si je peux m'exprimer ainsi. Puis-je vous demander toutefois...
Comment discernez-vous ce qui est un signe de ce qui ne l'est pas ? Comment interpréter ce qui est une simple variation d'un phénomène ténu, mais important ? J'ai ma conviction intime, mais elle ne se base que sur moi. Comment savoir si je suis dans l'erreur, si l'attente me trompe ou me fait calquer une envie secrète sur une perception innocente ? Comment être, si ce n'est certain, au moins assuré d'avoir passé un premier filtre sur ses sens avant d'en livrer le distillat ?
| |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
