Les pensées sombres
Bibliothèque d'Arameth

De l'utilité

Par l'ordinant Mesnoar
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Le 15-08-1507 à 16h33
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Le Merakih 15 Agur 1507 à 16h33

 
Introduction

La notion d'utilité, que nous traiterons dans le présent ouvrage, a une consonance particulière pour nous autres, Confrères des Six. Le paradigme proposé, et que nous ne développerons pas plus avant dans cet ouvrage, de peur de théoriser à outrance, se base sur un postulat : on peut définir et identifier clairement deux aspects distincts de l'utilité. Celui lié à l'utilité pour l'individu, et celui lié à l'utilité du groupe. Nous traiterons surtout de la seconde forme d'utilité, puisque c'est celle qui nous semble le plus avoir des conséquences sur la société de la Confrérie. Pourtant, la notion d'individualité a une place importante dans la Confrérie, et donc nous passerons dans un chapitre sur cette notion, quoi que plus rapidement.

I – Définition

Nous définirons par utilité tout ce qui a une fin différente de soi-même. En clair, tout ce qui est fait, pensé, ou envisagé comme étant sans conséquence méliorative ou péjorative sur quoi que ce soit d'autre que cette action, pensée ou envie n'est pas considéré comme utile.
Nous définirons comme inutile, à l'inverse, tout ce qui est fait pour lui-même. Par exemple, une oeuvre d'art n'a d'autre raison d'être qu'elle-même, elle peut donc être par essence définie comme inutile. Sauf si on la considère comme objet d'échange. Elle peut être considérée comme utile à l'individu, puisqu'elle le divertit, l'apaise, ou autre. Cela n'entre pas dans notre critère d'utilité collective a priori, mais dans ce cas il faut voir plus loin : si la personne la veut pour son utilité individuelle, il sera prêt à l'acquérir en fonction du prix auquel il jauge son besoin. Alors l'utilité collective de l'oeuvre d'art est évidente, puisqu'elle entre dans le cadre d'un échange commerciale.
Nous définirons en annexe à ces définitions principales les notions de collectif et d'invidualité. Le collectif est tout ce qui se comprend comme étant pensé ou commis par un individu ou un groupe d'individus au profit ou au préjudice d'une communauté – qu'elle soit faction, horloge ou autre groupe.
L'individualité est tout ce qui peut être compris comme étant pensé ou commis par un individu ou un groupe d'individus au profit ou au préjudice d'une seule personne.

II – De l'utilité collective en Confrérie

La Confrérie est toute entière vouée à la mise à mal de l'hégémonie de la Civilisation Nemen et de l'infâme S'sarkh. Le moyen utilisé est de trouver les artefacts Nemens, d'intensifier les échanges et la main-mise sur les richesses syfariennes. Dès lors, peut être considéré comme utile à la communauté de la Confrérie toute action ou pensée visant à atteindre ces buts, ou à soutenir la Confrérie dans le but qu'elle s'est fixé.
On comprend donc aisément que l'utilité n'est pas forcément directe. Par exemple, le paysan qui produit de la nourriture, s'il ne permet pas directement d'aider à trouver des artefacts Nemens, n'en est pas moins le pourvoyeur de besoins premiers d'autres confrères qui, eux, seront à la recherche des artefacts, ou travailleront dans le commerce. Il n'y a dès lors plus à transiger sur cette utilité, qu'on pourra appeler indirecte, mais qui sera de toute façon une utilité.
Nous ajouterons que c'est cette utilité collective, ces actions dans le sens d'un but commun, qui est à la base de la Confrérie, et qui est une base à toute communauté. Aucune autre utilité n'a de sens à nos yeux, et le chapitre qui suit n'est là que pour éclairer et dénoncer une situation de fait, qui sera soit intégrée à cette utilité collective par le biais de l'utilité indirecte, soit totalement inutile et sans intérêt.

III – De l'inutilité d'une utilité individuelle

L'utilité individuelle peut être classée elle aussi selon deux critères. Elle a une valeur importante dans le cas où elle sert l'utilité collective. Elle devient donc utilité collective indirecte, selon les termes que nous avons adoptés dans le chapitre précédent. Par exemple, un confrère qui se nourrit agit dans le but de se sustenter lui-même, et c'est donc là une utilité individuelle. Mais si ce confrère est un chercheur d'artefact, ou un commerçant, ou a tout autre rôle permettant de considérer une finalité d'utilité collective, il le fait afin d'être suffisamment en capacité d'assurer sa fonction sociale. Cette utilité, faussement individuelle, est en réalité une utilité collective indirecte.
Néanmoins, d'un point de vue de la morale, il sera bon selon nous de ne pas trop se pencher sur cette utilité, ne serait-ce que pour son caractère d'utilité individuelle au premier abord. Nécessaire, elle ne doit pas faire l'objet d'un intérêt intellectuel quelconque sous peine de lui donner plus d'importance qu'il se doit.

Conclusion


L'utilité peut donc se définir, finalement, comme toute action ou pensée qui va dans le sens de la résolution de l'objectif commun de la Confrérie, ou qui aide à cette résolution par un biais détourné. Tout ce qui ne fait pas partie de ces deux cas est répréhensible selon nous au chapitre de la morale.
Mais la conclusion élargie est également que l'inutilité est inexistante, ou alors très difficile à trouver. Il résulte de ce traité que l'inutilité ne peut être que l'oeuvre du fou, et c'est encore plus répréhensible sur le plan de la morale à notre avis.

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