Les pensées sombres
Bibliothèque d'Arameth

De l'organisation de l'Horloge du Poinçon...

Et dire que certains ont osé sourire...
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Sujet lancé par Elis
Le 04-04-1507 à 22h19
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Le 04-04-1507 à 22h19
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Elis

Le Merakih 4 Astawir 1507 à 22h19

 
Extraits de l'intervention de Elis, de l'Horloge du Poinçon, assigné à la cité d'Arameth, An 1507

Vous qui m'écoutez, vous me connaissez. Je vais refaire les présentations pour que le scribe retranscrive mes paroles, mais uniquement par orgueil.

Je suis Elis, Chambellan de l'Ordre. Je suis arrivé en Arameth après une longue marche dans le désert, tout comme un grande partie d'entre vous. Rares sont ceux de la Confrérie à être nés ici. Pour la plupart, nous sommes des exclus, des incompris, ou même pour certains des bannis... Mais si nous avons rejoint la Confrérie, c'est pour rejoindre un mouvement de pensée qui nous correspondait plus que notre ancienne vie. Certes, certains sont natifs de la Cité des Perles Sombres, et je les laisserais s'exprimer à la suite pour qu'ils puissent à leur tour donner leur avis, important à mes yeux.

Vous êtes tous au courant, la Confrérie n'a pas d'armée. Et personne n'en veut ici. Une armée signifierait un pouvoir militaire, et les fondateurs ont décidé que la parole et l'intelligence primerait sur la force dans la Confrérie des Six. C'est, je le pense, une sage décision de leur part.

Premièrement, cela évite d'utiliser la facilité de l'usage de la force, et maintient les Horlogers dans une condition intellectuelle vive... Ils doivent rester prêts à tout instant à user autant de leur langue que de leur cerveau. Et, deuxièmement, s'il existait une armée de métier, il pourrait éventuellement y avoir un coup d'état. La Confrérie changerait alors irrémédiablement d'orientation, et il est hors de question que cela arrive...

Mais, bien que la Confrérie ne possède pas d'armée, nous sommes, nous, membres de l'Horloge du Poinçon, pour la plupart des combattants... Notre tache est de préserver le joyaux du désert, Arameth. Cette cité est le bastion des Six, le lieu de tous les départ, le point de départ de tous les itinéraires de caravanes, l'endroit où sont conservés les archives et les traités, le site où se trouvent les forges et les boutiques de nos artisans, mais surtout il s'agit du bastion historique des pères fondateurs... C'est le lieu de repli, celui qui ne devra jamais tomber, le seul lieu de l'île dont nous devons nous assurer qu'il sera sûr à jamais pour nos ressortissants.

Et cela est notre tâche, notre devoir ! Il est de notre ressort de nous assurer de la protection de la ville et de tous ceux de la Confrérie en ces lieux. Ainsi, il est à notre charge de régenter la cité, de sécuriser les rues et les habitants, d'attraper tout malfaiteur ayant décidé de prendre notre cité comme zone de travail. Nous empalons les maraudeurs au dessus des murs de la cité, coupons les mains des voleurs, asservissons les errants que nous retrouvons à nos portes. Arameth doit rester le havre de paix qu'elle a toujours été.

Qu'un étranger vienne à la Cité des Perles Sombres sans y avoir été préalablement invité, et plus jamais il n'en ressortira. C'est la Confrérie qui se déplace pour marchander, mais l'inverse ne sera jamais toléré en aucune manière. Quelques rares érudits et diplomates se voient accorder les autorisations nécessaires pour circuler en ville, mais même dans ces cas là ce n'est jamais sans une solide escorte de notre Horloge. Et malheur à lui s'il fait un pas de travers...

Telle est notre tâche, celle que nous accomplissons au quotidien. Et grâce à nous, ceux qui en ces murs pourraient être tentés de marcher de travers ne le font pas par peur de se retrouver au fond d'une mine de sel...

Comme chacune des autres Horloges, le Poinçon est dirigé par un Grand Chambellan. Son rôle est le même que celui de ses confrères, diriger ses subalternes, dominer son domaine de compétence et faire en sorte que son Horloge soit gérée au mieux. Sa tâche a l'air simple quand c'est présenté de cette manière, et j'en vois parmi vous qui sourient. Mais détrompez vous. Je n'aimerais pas avoir son travail à accomplir... Déjà, son rôle étant celui d'un gestionnaire, je ne crois pas que vous imaginiez la quantité de paperasse qu'il doit effectuer. Je vois certain sourires s'estomper maintenant... Le Grand Chambellan du Poinçon est aussi Maire de la cité d'Arameth. Encore des papiers... J'ai aussi dit que son travail était de dominer gérer le nôtre. Cela signifie que c'est lui qui s'occupe de coordonner la formation des protecteurs, que c'est lui qui valide les lois en vigueur... Tiens, plus personne ne rit maintenant ?

A mon tour maintenant. Je suis le Chambellan de l'Ordre. Je sais que certains se demandent à quoi je sers, à quoi je peux bien occuper mes journées... Mon devoir premier est d'assister le Grand Chambellan. Quand il est dépassé par les évènements, je prends le relais, d'une manière plutôt expéditive certes, mais à chacun son travail. Quand il a donné les consignes de formation, c'est mon rôle que de les faire mettre en place. Ma mission consiste aussi à vérifier que les Juges de la cité respectent les lois à la lettre, que l'armurerie soit bien entretenue, que la cité soit prête à toute éventuelle mauvaise surprise. Et de veiller à la protection de nos ressortissants dès qu'ils arrivent dans le secteur...

Les Juges du Poinçon appliquent les peines prévues au code. Leur travail comporte une part d'interprétation. Si un cas n'est pas prévu par la loi, c'est à eux que revient la difficile tâche d'extrapoler et de créer une annexe au code... Bien sûr, sa participation aux lois sera vérifiée et remanier au besoin, mais c'est un travail fastidieux... Il n'est jamais facile de condamner quelqu'un à mort, et même si ce n'est pas eux qui appliquent la peine, je comprends que les nerfs de certains d'entre eux aient pu craquer...

Les Prévôts du Poinçon sont là pour organiser les rondes. Deux prévôts par quartier, un de jour et un de nuit. Ils doivent gérer les incidents, mener les hommes, diriger les enquêtes... Ce sont eux qui ont acquis à notre Horloge sa réputation d'incorruptibilité. Des combattants aguerris qui manient la plume aussi bien que l'épée pour certains. Si un criminel s'enfuit, il y aura toujours un prévôt derrière lui, et ce même si le criminel réussit à s'éloigner de la cité et s'enfonce dans le désert... Vous vous êtes sûrement demandés pourquoi on vous avait fait subir à tous un entraînement en pleine nature avec des chasseurs et des guerriers du désert. Maintenant vous comprenez...

Et les Baillis du Poinçon. Ah les baillis ! Au plus bas de l'échelle de l'Horloge, ceux qui effectuent les basses besognes, ceux qui se font réveiller en pleine nuit sans vraiment savoir pourquoi on leur demandait de regarder une porte jusqu'à ce que le jour se lève, ceux qui se demanderont à tout jamais pourquoi on avait ordonné à certains d'entre eux d'apprendre les arts de la forge ou bien d'apprendre à jouer de la musique... Mais tellement indispensables... Et ici, devant vous, je tiens à remercier les baillis pour leur dévotion à la Confrérie et leur courage. Peu nombreux sont ceux qui résistent à un tel train de vie. Mais ceux qui n'abandonnent pas deviennent des coeurs vaillants. Toujours sur le qui vive, toujours présents à l'appel, toujours au bon endroit au bon moment... Les baillis sont les bras de notre Horloge.

Voilà, j'en ai terminé avec ce que je voulais vous dire. J'espère que vous n'avez pas eu l'impression de perdre votre temps en ma présence... Je vais maintenant laisser la parole à ceux qui le veulent pour la suite de cette conférence...

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