Le Haut Rêve
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par Manoa'Cha
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Sujet lancé par Manoa'Cha
Le 05-08-1508 à 10h05
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Posté par Manoa'Cha,
Le 09-08-1508 à 13h28
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Manoa'Cha

Le Matal 5 Agur 1508 à 10h05

 
Depuis ses discussions spirituelles sur les dunes non loin de l'entrée Est de Korsyne avec Luvia et Yagh'Bah, notre jeune nelda, Manoa'Cha, semblait avoir trouver un nouveau monde à explorer. Pas celui du rève non, du moins pas de la même manière que les autres neldas, ni celui de Syfaria, dont elle partirait explorer les recoins un de ces jours quand elle serait plus forte....

En réalité, dans son isolement habituel, presque tout autant psychique que physique des autres, elle pensait de plus en plus qu'il était de son devoir de coucher sur papier ses idées qualifiées de si farfelues par l'ensemble de ses congénères. Et mine de rien, elle se plongeait dans les méandres des mots, de l'esprit, avec une passion très innocente. C'était peut être cela le message de sa mère qui lui avait rabaché que la base venait du pilier d'Asha.... l'apprentissage...et par déduction la compréhension de toute chose.
Qu'y risquait elle après tout? Bien peu de choses...du moins c'était ce qu'elle pensait.

C'était une phrase de Luvia qui l'avait poussée vers cette idée. La grande voleuse de songes l'avait cataloguée comme guerrière inabituelle car elle réfléchissait trop. Cela encore ça l'avait fait sourire....mais qu'elle rajoute qu'elle l'admirait pour ses convictions marginales énoncées avec force, ça c'était autre chose. Non pas qu'elle ne se sente pas flattée, bien au contraire, mais ne sachant l'expliquer, cela lui avait donné une furieuse envie d'écrire, de continuer dans cette voie d'analyse des pensées les plus compliquées, de les disséquer, les assembler, les perfectionner, pour prouver....

"Prouver oui, c'était bien beau , mais prouver quoi?" lui aurait dit son mou....Bonne question, et du haut de ses 19 ans, elle n'en avait pas encore la moindre idée....quoique. Une chose était sure, elle s'était toujours sentie à part dans cette société, et voulait se faire comprendre, voire même changer les mentalités, que ce soit pour l'opinion des autres vis à vis d'elle, mais surtout, pour élever ce qu'elle appelait la conscience collective....
Ce n'était pas pour rien qu'elle avait décidé de devenir médecin après tout. Cette fibre solidaire à la communauté ne datait pas d'hier, elle l'avait en elle tout comme sa mère.

Mais peut être que cela ne lui suffisait pas. Car contrairement à la communauté dans sa globalité, elle était loin de croire aveuglément au grand rève, et donc persuadée que si elle devait réaliser de grandes choses, autant commencer ici! "Le museau bien calé sur les épaules, et les pieds dans le sable", aurait dit son amie.

C'est ainsi que Manoa'Cha prit la direction du marché, dont elle ramena un épais carnet, une plume, et un encrier...et prit la direction de la bibliothèque...
Allait elle déchainer le courroux des autorités sous peu? Seul l'avenir le lui dirait...Pour l'instant, elle n'en avait absolument pas conscience, sa jeunesse naïve lui faisant défaut. Les herbes l'aideraient certainement à méditer et construire de grands raisonnements capables de renverser des montagnes! Et rien de l'arrêterait avec pareil enthousiasme!




 
Manoa'Cha

Le Matal 5 Agur 1508 à 10h09

 
Manoa s'était bien installée, comme sur sa dune préférée à l'abri du vent, face à la porte Est de Korsyne. Ca y était! Enfin elle se décidait à écrire son ouvrage. Elle avait assez lu, il était temps d'écrire à son tour. Trempant sa plume dans l'encrier, elle tira une bouffée sur son calumet pour bien méditer, et entreprit d'écrire ses premières lignes:

De la Philosophie d'une Jeune Nelda

Par Manoa'Cha

I. Définition de la philosophie:

Le mot philosophie est originaire de deux racines dans la langue nemen en Syfaria, reprises dans les diiférentes langues des poussiéreux : "amour" et "sagesse" . Il désigne une activité centenaire dont la définition est pourtant assez ardue : la philosophie peut se présenter comme un savoir totalisant, une réflexion visant une interprétation du monde et de l'existence des poussiéreux, ou encore comme un questionnement.

Différents buts lui ont été attribués, de la recherche de la vérité, du bien, ou du beau, à celle du sens de la vie, et du bonheur, mais plus largement, la constante recherche de la réflexion. Réfléchir, penser, confronter ses opinions à celles de personnes tierces. La philosophie peut également se concevoir comme une création, analyse ou méditation sur des concepts. Les conflits sur ce qu'est la philosophie sont multiples, mais ainsi qu'on le constate rapidement, tenter de définir la philosophie et son domaine d'application, c'est souvent déjà philosopher. Tout le monde est un philosophe potentiel : nul besoin de s'appeler Cazastrem ou Sangou'mé, seul compte l'amour de la réflexion, de la remise en question, et du questionnement.

À la différence des sciences humaines, des sciences naturelles, et des sciences formelles auxquelles elle est et a été intimement liée, la philosophie n'a pas d'objets d'étude propre. Elle a toutefois une prédilection pour certains domaines tels la logique, l'éthique, la métaphysique, la politique, la science, le langage, la connaissance, les croyances et j'en passe...


La jeune nelda reprit donc ses notes personnelles, mais laissa son gros ouvrage vierge à la portée de tous. Elle faisait cela en espérant que des personnes intéréssées la contactent et échangent des points de vue avec elle, histoire de progresser....Elle reviendrait plus tard pour compléter son ouvrage.




 
Manoa'Cha

Le Matal 5 Agur 1508 à 10h11

 

J'applique avant tout la raison à toute chose qui m'entoure, à la reflexion qui utilise mon esprit, c'est à dire le doute pour se rapprocher de la Vérité et de la Justice, la recherche de la connaissance, de son processus et de ses limites. Cette démarche amène à la tolérance, mais aussi au doute, à la remise en question, et à la méfiance de tous les dogmatismes.......nous sommes d'accord....j'ai donc réfléchit au pourquoi de cette démarche, que je définis ainsi: la recherche de la Vérité

Cette conclusion était pour elle d'une parfaite évidence.....La Providence ou le hasard avaient placé Théalgia sur sa route, et la propage l'avait faite beaucoup réfléchir sur la suite de sa démarche, la question centrale de leur débat lui ayant fournit la réponse au pourquoi de sa démarche personnelle. Une journée complète de discussion avec elle à ce sujet...ça avait été un réel plaisir, et elle avait pris tout son voyage jusqu'à Farnya pour synthétiser sa pensée, voici ce qu'il en ressortit:


II. La Vérité

Un bien grand mot pour définir ce que finalement nous recherchons tous, poussiéreux que nous sommes. Pour moi, les êtres poussiéreux possèdent une conscience déjà. Ils sont des animaux à part, au dessus des autres, par leur cerveau. Qui sait si nous sommes apparus ainsi, doués de raison, ou si nos corps sont devenus comme ça au fil des ages? Une chose est sure, chez les neldas nous redoutons de revenir vers cet etat bestial, en essayant de nous élever pour la plupart par la spiritualité......On notera donc les poussiéreux sont doués de conscience et ils ont mis cette raison au service de leur passion commune, la connaissance, que l'on peut également définir comme recherche de la vérité. Cela transparait d'un peuple à l'autre sous plusieurs formes, que ce soit le "Grand Rève" pour nous autres neldas, "la recherche de la Vérité" par les témoins du S'sarkh par exemple, ou par d'autres démarches, philosophiques ou scientifiques, comme c'est par exemple mon cas. Car oui, nous sommes pensée et liberté, même si certains le sont plus que d'autres héhé. En tout cas chez ces êtres éveillés, exister signifie donner un sens à notre vie, et donc s'interroger, trouver les réponses sur la multitude de choses auxquelles on s'interroge. On en arrive à la notion de désir...car tout poussiéreux éprouve ces besoins vitaux du Vrai, du Beau, du Bien...
Tout ça pour dire que la Vérité est donc une chose que nous désirons par nature, et qu'elle est donc quelque chose nous devons découvrir, et non innée.

La Vérité est unique par définition, pourtant demandez autour de vous...... comme nos perceptions de ce qu'elle est sont effectivement différentes d'un individu à l'autre, les réponses obtenues ne sont jamais les mêmes..... Quand je parle, j'exprime ma vérité, c'est mon raisonnement, qui n'est propre qu'à mon esprit dans une certaine manière, comme il peut l'être pour chaque esprit. Il y a donc plusieurs vérités car il y a différents points de vue et de perception.
Il faut donc reconnaitre ce point de vue relativiste, qui tend à reconnaitre l'expression"A chacun sa Vérité", qui doit être prise dans une pluralité d'opinions relatives aux points de vue particuliers de ceux qui les énoncent.

Mais d'un autre coté, une Propage des Témoins du S'sarkh m'a dit un jour qu'il était impossible de chercher et trouver la vérité si on ne sait pas où on va. En reformulant cette phrase, on pourra dire que dès l'instant où nous portons un jugement nous reconnaissons savoir ce qu'est la vérité. Exemple.....Ainsi, lorsque nous affirmons qu'il fait chaud, nous prétendons que ce que nous disons a un sens, et que cela veut dire qu'il est vrai qu'il fait chaud.
Donc c'est vrai qu'il apparait comme très éloquent de dire "comment sais-tu que ce sont des vérités si tu ne sais pas ce qu'est la vérité?" et même"tu ne chercherais pas la vérité si tu ne l'avais pas déjà trouvé", d'une certaine manière.

....Mais il ne faut pas oublier un autre aspect, à savoir l'exigence d'une certitude, universelle et irrécusable. Dont découle cette affirmation, à savoir "Est vrai ce qui est conforme à ce qui est."
C'est là qu'intervient le second point de vue.....D'une manière plus précise, on la définit la comme "la conformité de ce que je dis, avec ce qui est". "Ce que je dis", cela correspond avec mon jugement. Et "ce qui est", cela correspond à la réalité, donné indépendamment de moi. La vérité c'est ce qu'on cherche.

Donc réside t elle dans la pensée, ou dans les choses? ...Et surtout ..surtout...réside t elle dans l'accord entre ce que je dis et la représentation que je me fais des choses, ou bien dans l'accord entre ce que je dis et les choses telles qu'elles sont, soit la réalité?
Il semble bien que nous soyons dans l'incapacité de prouver la Vérité. Ce qui ne veut pas dire pour autant que nous soyons dans l'incapacité de l'atteindre. Et si rien ne prouve ultimement que nous soyons dans le vrai, rien ne prouve davantage que nous soyons continuellement dans l'erreur.
Il nous faut donc réduire les risques de nous être trompés en exerçant une vigilance critique permanente !

Si vous m'avez bien suivie, pour résumer, la Vérité est donc la conformité de l'idée que nous nous faisons des choses de la réalité. Nous avons vu que notre vision des choses est obligatoirement, à des degrés différents, incomplète. La simple perception du réel ne nous permet pas de nous rendre compte de celui-ci. Nos connaissances, expériences et fonctions cérébrales, interviennent donc en corrigeant et en complétant nos perceptions dans le but d'approcher la Vérité.
Donc la Vérité, c'est le reflet total de la réalité, une conscience totale de celle ci, l'objectivité absolue. En fait, la Vérité n'est rien que moins qu'une quête sans fin, qu'on tent à approcher, une sorte de modéle. Imaginer qu'on la détient de manière absolue est présomptueux. Bien qu'evidemment, il existe des affirmations que l'on peut considérer comme vraies de manière absolue. Mais il s'agit là d'affirmations ne prétendant pas décrire la réalité autrement qu'approximativement, ou bien des cas où on appliquera un jugement sans aucune faille. Car la Vérité est la valeur du jugement fidèle à son objet. Or juger, c'est énoncer quelque chose sur un objet, et pour juger efficacement il faut des critères on est d'accord. Et donc ces critères ce sont la cohérence, la conformité au réel, et je rajouterais l'evidence...

En plus de cette conclusion généraliste qui tend à approcher je l'espère la vérité de la définition de la Vérité....j' ajouterais ceci, qui correpsond plus à Ma vérité:
Mère me disait tout le temps: "Si tu veux être sure de ne pas te tromper dans une affirmation, commences par te demander en quel sens le contraire de ce que tu vas dire est vrai!"
La Vérité ne peut se transmettre par des mots. Elle n'est qu'affaire d'expériences, une quête sans fin, une suite de questions et de réponses qui amènent de nouvelles idées, et donc de nouvelles questions.
Je pourrais rajouter que la nature a éveillé une curiosité déjà naturelle chez moi lorsque j'étais enfant. Je me posais toujours plein de questions, j'ai eu des réponses imprévues, qui ont toujours suscité de nouvelles questions, amenant à leur tour de nouvelles idées, ceci indéfiniment.
Je recherche la Vérité car j'ai accueillit la démarche philosophique comme cheminement personnel de ma vie. C'est devenu un mode de vie chez moi, un état d'esprit amenant à l'ouverture d'esprit, la reflexion, le questionnement et la tolérance.
J'aime observer, découvrir, faire des expériences, des hypothèses, puis les confronter à d'autres, les confirmer, les modifier, puis en faire des synthèses qui seront jugées au final. Tout cela dans un seul but: rendre intelligible, compréhensible et rationnel tout ce qui m'entoure, non seulement pour moi, mais aussi par amour de mon peuple, et pour que sa conscience collective s'élève, même si c'est par la reflexion et non par la spiritualité......


 
Manoa'Cha

Le Matal 5 Agur 1508 à 14h05

 
Satisfaite de son travail qui était le fruit de plusieurs jours de médiation intense et de notes dans son précieux carnet, la jeune griffe se lança cette fois immédiatement dans l'écriture d'un nouvel article qui venait dans la droite ligne de la recherche de la Vérité, auquel son peuple accordait une si grande importance...le Rève...Mais avant d'expliquer le point de vue Haut Révant de la question, elle préféra prendre le bout du concept par son opposé. Sur la page suivante de son livre, on pouvait lire.....

III. Le Rève selon les poussiéreux:

Le fondement de la société nelda tourne autour du precepte que nous venons d'étudier, la recherche de La Vérité, autrement appelée le Grand Rève. Pour mieux comprendre le point de vue traditionnel nelda, il convient de connaitre différents points éxtérieurs que je vais m'efforcer de vous expliquer le plus clairement possible....

Tout d'abord, il convient de s'attacher à définir le rève correctement. Ces différentes définitions permettent par ailleurs de mieux cerner l'importance qu'attachent les autres civilisations poussiéreuses au rève dans leurs ouvrages, comme dans les travaux plus ou moins perdus de Preud ou Tillman, qui recoupe en partie celle des neldas:

-Assemblage subconscient d’images et d’idées, souvent incohérentes, parfois nettes et suivies, qui se présentent à l’esprit pendant le sommeil.
-Chose plaisante par opposition à cauchemar, pendant le sommeil ou non
-Projet sans fondement, chimère, utopie.
-Désir, espérance.

On retiendra donc les caractères suivants: le rève est agréable, difficile à interpréter, c'est un désir, définit parfois comme ultime, et donc quelque chose de difficile à atteindre.

La croyance à l'origine divine des songes est une croyance universelle, et même si elle prend tout son sens chez les neldas où elle est au centre des préoccupations, on en retrouve des traces chez les autres peuples:
"S'il y a parmi vous un prophète, c'est en vision que je me révèle à lui, c'est dans un songe que je lui parle"
"Et dieu m'a abandonné et ne me répond plus, ni par les prophètes ni par les songes."

Et parmi ces traces, on trouve quelques bribes de théories, parfois farfelues:

"Les rêves ravissent le "cogito" du rêveur. Sans histoire et sans avenir, ils ne sont qu'un désastre de l'être et nous rapprochent du néant. Les rêves sont sans Sujet et appartiennent à n'importe qui"

"Toute vie dans notre cerveau n'est qu'une collection d'images et qu'il n'y a pas de différences entre celles qui naissent des objets réels et celles qui naissent de nos rêves intimes pas plus qu'il n'y a de raison de considérer les unes comme supérieures aux autres"

Il en existe d'autres qui attirent indéniablement l'attention et dont j'ai choisit de retenir plusieurs idées directrices en les dévellopant:

"Les rêves se perdent peu à peu dans notre état de veille, et il est impossible de dire où commence l'un, ou cesse l'autre. En outre, le moi conscient n’est actif que pendant l’éveil (par exemple l’attention volontaire, prendre une décision, etc.). Ce moi ne contrôle plus le cerveau pendant le sommeil. Celui qui regarde les images des rêves n’est pas le moi conscient, mais d’après lui : C’est ton soi, ou ton inconscient, qui te rêve en dehors de ta volonté”.

Pour nombre de sages, le rève a donc été considéré comme une réalisation de désirs, ces derniers étant en fermentation dans notre inconscient. C'est également un lieu où les désirs honteux, réprimés le jour, se trémoussent pour assouvir leurs penchants.
Le rêve serait une sorte de porte de sécurité permettant à l'inconscient de s'exprimer sans perturber l'équilibre psychique de l'individu.
Ainsi, le rêve serait une fenêtre sur l'inconscient permettant au rêveur de procéder à son interprétation, soit seul dans une sorte d'autoanalyse, soit en groupe justement avec les Hauts Révants chez les neldas, où avec les transcients chez les Témoins du S'sarkh, qui sont de véritables prophètes des songes.

Selon un vieil auteur tydale, une des principale fonction du rêve est de contribuer à l'équilibre psychique. Il constate que tout ce que nous vivons dans la journée n’arrive pas dans la conscience. Certaines choses (mouvements, expressions de visages, etc.) restent subliminales. Dans le rêve l’aspect caché, inconscient d’un concept peut être mis en images. La psyché de l’homme est constitué de parties conscientes et d’autres inconscientes, ces dernières s'expriment pendant les rêves.
“Pour sauvegarder la stabilité mentale, et même physiologique, il faut que la conscience et l’inconscient soient intégralement reliés, afin d’évoluer parallèlement.” Les rêves s’expriment par symboles, cependant un même symbole n’a pas forcément le même sens, tout comme des motifs qu’on retrouve fréquemment (la chute, voler, les poursuites...) demandent des interprétations individuelles, parce que leur sens dépend du contexte et de la vie du rêveur.
Il ne faut tout de même pas oublier qu'il y a des rêves qui comportent des images que le rêveur ne peut pas relier à sa vie, qui ne lui disent rien. D’après lui il s’agit d’images de l’inconscient collectif....

Enfin, on peut définir plusieurs catégories de rève, complètement différentes des catégories neldas comme nous le verrons plus tard:
- Rêve d'actualités : rêve qui semble se calquer sur la réalité. Exemple: Le soldat qui rêve de son prochain combat du lendemain...
- Rêve concomitant : rêve qui coïncide à l'environnement au moment du rêve. Exemple: un bruit rêvé qui coïncide à un bruit extérieur.
- Rêves récurrents : rêves plus ou moins similaires qui apparaissent plus ou moins fréquemment





 
Manoa'Cha

Le Matal 5 Agur 1508 à 15h13

 
Manoa'Cha choisit alors de s'accorder un moment de répis, buvant sa boisson fortement mentholée dont la fraicheur est adaptée au désert, puis voyant que son précédent calumet s'est entièrement consumé, la jeunette s'en allume un nouveau, et médite sur les réactions auxquelles elle risque d'avoir droit. Ses écrits sont très réfléchis certes, et elle a conscience pour la première fois de l'impact que ces lignes pourraient avoir dans la société, ce qui la fait sourire.
Mais si ceux ci sucitaient le scandale, l'indignation, voire une chasse aux sorcières? Peut être au contraire qu'ils seraient bien accueillis? Après tout, les Hauts Révants sont plutot tolérants, et toujours intéréssés quand il s'agit de raison, d'apprentissage, de discussion spirituelle, qui élève l'esprit...ce sont des êtes sages, et elle espère qu'elle ne sera pas jugée durement.
Bah..on verrait bien ce que diraient les sommités comme Shaël ou Thécléote. Et puis de toute façon elle comptait bien les rencontrer pour apporter de l'eau à son moulin, et qu'importe, ce qui était fait était fait, la verve de sa jeunesse l'emporterait pour ce qui était de continuer. Elle faisait ça pour son peuple, et s'il lui crachait dessus, tampis, il ne savait pas ce qu'il perdrait! Et dans ce cas il lui resterait toujours son développement personnel....
Soupirant de très larges noms, elle pensa brièvement à Kagrenac, l'air béat, avant de chasser des pensées parasites et de s'y remettre.


IV. Le Rève selon les Hauts Révants *

Par contre, chez les Hauts Révants, on a coutume de dire que ceux qui veulent entrer en correspondance avec les quatre divinités de l'Ordre des Hauts Révants doivent commencer par se poser les questions suivantes.....
"-L’Avatar rêvé représente-t-il l’esprit, la psyché, l’âme ou quelque chose d’autre ?
-Le rêve nous entraine-t-il au plus profond de nos êtres, ou dans une réalité totalement différente ?
-Le Rêve est-il le fondement même de la Vie, ou simplement l’une de ses résultantes ? "
Bien entendu, il faut savoir que les neldas les plus éclairés ont débattu de ces questions durant des siècles, car le doute est l’une des clefs de la levée du Voile.

Les Neldas "rêvent" tous, mâles comme femelles, enfants comme vieillards.
Mais tous ne savent pas s’immerger, interpréter, retranscrire et faire valoir ces rèves, qu'ils considèrent sans lien ni mesure avec le rêve si commun des autres races, car tous ne donnent pas de sens à ces rêves, notamment ceux qui ne font pas partie de l'Ordre des Hauts Rêvants.
Ceux là considèrent ces rêves comme dénués de tout sens transcendant selon eux, mais peuvent y trouver plaisir et réconfort, volupté et libération.

Le Réveur, est paradoxalement appelé Eveillé, et se situe donc au centre de cette société théocratique. L’Ordre a bâti autour de lui amour, compassion et protection. Leur fonction consiste à noter les rêves qu'ils font ou à les transmettre oralement, et à décoder les signes.
Les dormeurs de l’Ordre sont conscients de l’importance et de la difficulté de la tâche.
"Le Rêveur, ce paradoxal éveillé, est fait de chairs et de sang, qu’il faut chérir et protéger."
Ainsi les guerriers de l'Ordre, appelés griffes ou crocs, ont pour principale mission de défendre laur tranquilité, le silence pour que les dormeurs aient accès à de bonnes conditions de "travail":"Le silence et le sommeil sont tout autant les alliés que les ennemis de la vraie Voie." Et ceci est tout autant valable pour les artisans ou pour les marchands dans la société, où chacun aura son role à jouer autour du Réveur comme vous l'aurez compris...Et cette phrase résume bien l'importance de toutes les strates de la société: "Seule, en se détournant du monde, la Congrégation se détruira et sombrera dans le Néant du Rêve, sans jamais en trouver les clefs et les portes…"

Les Neldas de l'Ordre des Hauts Rêvants considèrent pour leur part que le Rève est un message qui provient des Quatre, une voie et un chemin qui permettra un jour, une fois tous les culs de sacs empruntés et les pièges évités, de lever le voile sur la seule réalité possible : le Grand Rêve.

Les rêves sont particulièrement obscurs sans consommation de Carnine.
Impressions diffuses, sensations, cris, etc...
Ils sont complètement impossibles à interpréter, et même peuvent être à l'origine de troubles mentaux, comme des voix, des injonctions étranges, des retours à la bestialité.
C’est aussi pour cette raison que seule la caste des Hauts Rêvants s’adonne sans limite au Rêve et à son étude.
Car le danger est grand, soit d’y sombrer, soit de provoquer en son esprit un choc plus important qu’il ne peut le supporter.
La Carnine permet de donner un sens aux rêves, tout du moins une linéarité, quelque chose de plus ordonné et de construit.
Cependant, le sens reste encore en général métaphorique, non signifiant ou même absurde.
Ainsi, les Rêveurs sont formés à noter les rêves qu'ils font ou à les transmettre oralement, et à décoder les signes.
Les Rêveurs, ceux que l’on surnomme paradoxalement les Eveillés, font des rêves de plus en plus précis, voir plus longs, et peuvent à terme, dans des cas exceptionnels, avoir une influence dessus, comme une vie à l'intérieur du rêve.
Ces transes mystiques peuvent durer des jours, voire des semaines.

Une autre dimension essentielle est la notion d'équilibre propre à cette société, notamment entre les quatre piliers, et qui se retrouve peut être également dans la faction de l'Equilibrium....
L’apprentissage, la raison, ont leur importance, et nul réveur ne doit se jeter dans le bassin de la Réalité ou du Grand Rève tel un écervelé.
Car les Quatre se doivent d’être toujours équilibrés, et sont tous essentiels pour bien appréhender le Rêve.
Ouvrir son esprit, rester éveillé tout en rêvant, s’attacher aux émotions et à ceux qui nous entourent, agir dans la durée et tenir ses sens en alerte pour comprendre les rythmes spirituels de l’Univers, voilà la Voie à suivre.
Celle-ci implique de considérer les ramifications de ce que l’on perçoit comme davantage que de simples résultats pratiques.
Chaque Rêveur doit savoir endosser cette responsabilité et choisir, car en empruntant les mauvais chemins, il enchaîne plus que lui-même dans une sensation confortable, sécurisante mais ô combien irréelle…
Nul déséquilibre ne doit donc faire pencher la balance. Car des Quatre dépend toute la Vérité, toute la levée du Voile, et toute la vigueur du peuple Nelda.

Contrairement aux autres peuples, les Hauts Révants classent les rèves ainsi:
-Les rêves primaires, très obscurs, pour ceux qui ne sont pas initiés ou qui ne savent pas du tout s’immerger.
-Les rêves symboliques, plein de détails et mêlés de subjectivité du rêveur, qui sont très complexes à décoder(c’est à cette frontière que certains se perdent bien souvent, ou reculent pour ne plus jamais y revenir)
-Les rêves maîtrisés, épurés par la formation et le respect des Quatre, et qui permettent de mieux comprendre le troisième monde.
Tout rêve est une vision plus ou moins claire du Troisième Monde et le connaître dans toute sa clarté permettrait d'y accéder.

Le rêve est parfois perçu comme un sixième sens, qui complète les autres.
Comme la vue permet de voir, l'ouïe d'entendre, le songe permet de rêver ce qui reste caché aux yeux des autres.
On peut voir et saisir le passé, le présent comme l’avenir.
Les formes des Rêves sont aussi multiples que les Rêveurs, et que leurs nuits.
Néanmoins, quatre formes sont à distinguer dans les transcriptions qui en sont faites, quatre formes qui sont autant de façons d’appréhender la levée du voile:

-De la prose de bout en bout.(forme la plus courante, mais la plus sujette à mauvaise interprétation)
-Structure semblable à des vers.Trois phrases, et entre deux on passe à la ligne suivante. Il peut y avoir des rimes.
-Une strophe de longueur supérieure à deux vers. Il peut y avoir une versification tout comme des rimes.
-Association de plusieurs strophes, le poème peut alors avoir une longueur conséquente.

A noter également que les langues ont beaucoup d'importance dans l'Histoire nelda du Rève. Le Runique est une langue d'écriture pictographique, qui s'utilisait dans les premiers temps de l'Ordre pour consigner les rêves et leurs interprétations par les Haut-Rêvants, une langue qui venait d’avant la sortie des piliers, enfouie dans les tréfonds de la conscience Nelda.
Son utilisation a ensuite cédé le pas à la langue « raciale » des Neldas car celle-ci était parlée par l'ensemble du peuple et permettait ainsi de former plus facilement de nouveaux Haut-Rêvants et de transmettre les interprétations des Rêves plus aisément.
Tous les plus anciens récits de rêves sont toutefois en Runique, et seuls les neldas les plus traditionalistes continue d’écrire en cette langue difficile.
Le Runique de Tshal est une langue intermédiaire et d’une rare complexité, inventée par le Haut rêvant Tshal en 1035, qui prétendait qu’elle était la langue de l’Univers, celle qui seule permettait de retranscrire parfaitement les chemins parcourus et d’accéder à la Vérité des Quatre.
On retrouve cette langue dans certains textes particulièrement abscons, et rares sont ceux qui s’y adonnent.

Enfin, il ne faut pas oublier ceci: Pour les Hauts Révants, Syfaria est un voile, un obstacle à une compréhension supérieure du monde.
Les Rêveurs savent que Syfaria n'est pas la réalité, et que les rêves leur permettent de la dépasser.



*(extrait du background du Rève des Hauts Révants)

 
Thécléote d'Emyon

Le Matal 5 Agur 1508 à 19h19

 
Sur le gros ouvrage laissé en libre consultation, la main de Thécléote a apposé quelques annotations, afin que des écrits qu'il déplore et qui l'attristent au plus haut point ne restent pas sans réponse. Il pense quelques instants au professeur Shaël qui, au crépuscule de sa vie, voit la plupart des hauts-rêvants indifférents à leur culture... quand ils ne lui tournent pas sciemment le dos, comme maintenant.

Ce gâchis suicidaire doit cesser. Pour professer ce genre d'inepties, il y a des factions toutes trouvées, comme celle de la Confrérie des Six ou mieux encore, celle des Frères du Désordre, qui font du progrès matériel leur cheval de bataille. Le suivant d'Ahsha n'entend pas laisser quiconque mettre à mal six siècles de lente et douloureuse éclosion d'une foi aussi noble que celle des hauts-rêvants sans réagir !

Sa mine de charbon taillée en main, il commence à commenter dans le texte :


Citation :
J'applique avant tout la raison à toute chose qui m'entoure, à la reflexion qui utilise mon esprit, c'est à dire le doute pour se rapprocher de la Vérité et de la Justice, la recherche de la connaissance, de son processus et de ses limites.


Appliquer la raison à toute chose, sous prétexte qu'elle donne des résultats satisfaisants dans un nombre important mais limité de domaines, est un postulat qui relève - par définition - de la croyance. N'oubliez pas que la plupart des êtres vivants qui nous entourent sont parfaitement dénués de raison : ça ne les empêche ni de vivre, ni de prospérer et si j'osais, ça ne leur interdit même pas d'être heureux. Votre raison n'est pas le sésame de tous les mondes, mademoiselle.

Citation :
Cette démarche amène à la tolérance, mais aussi au doute, à la remise en question, et à la méfiance de tous les dogmatismes.......nous sommes d'accord...


Expliquez-moi ce que font « tolérance » et « méfiance » dans une même phrase. C'est un effet de mon imagination, ou votre pensée est biaisée par un sérieux paradoxe ? « Nous sommes d'accord », poursuivez-vous : certainement pas !

Citation :
j'ai donc réfléchit au pourquoi de cette démarche, que je définis ainsi: la recherche de la Vérité.


Noble programme. Je pense qu'il n'intéressera pas grand-monde, dans la mesure où chaque faction a sa propre définition de la vérité. Je doute fortement que l'ensemble des poussiéreux se laisse délester d'un tel concept... au profit du vôtre.

Citation :
(les poussiéreux) sont des animaux à part, au dessus des autres, par leur cerveau.


Par les quatre, d'où sortez-vous que cet organe ait un rôle privilégié ?

Citation :
Qui sait si nous sommes apparus ainsi, doués de raison, ou si nos corps sont devenus comme ça au fil des ages?


Votre méconnaissance de l'histoire fait peine, Manoa'Cha : nous sommes sortis des piliers à l 'état de bêtes féroces, perturbées par des visions insensées. C'est l'usage codifié et régenté de la Carnine, associé à la construction d'une philosophie religieuse basée sur la reconnaissance des Quatre, qui nous ont sorti de notre misère. Nous n'avons pas surmonté notre bestialité « comme ça » !

Citation :
les poussiéreux sont doués de conscience et ils ont mis cette raison au service de leur passion commune, la connaissance, que l'on peut également définir comme recherche de la vérité.


Connaissance et vérité ne sont pas synonymes. La neige n'a qu'une température, mais je vais la trouver froide quand un gambol la trouvera tiède. Qui, de nous deux, détient la vérité ? Vous mélangez des concepts clé, sans vouloir vous blesser.

Citation :
Est vrai ce qui est conforme à ce qui est


Cette phrase est tautologique : elle met en œuvre un concept qu'elle entend définir. EST vrai ce qui EST conforme à ce qui EST. On tourne en rond.

Citation :
la conformité de ce que je dis, avec ce qui est
"ce qui est", cela correspond à la réalité, donné indépendamment de moi


Alors, il vous faut définir la réalité, si vous entendez la poser comme base de votre démarche intellectuelle. Et là, les "vrais" problèmes commencent. Exemple : la réalité ne peut être indépendante de vous, sauf à considérer que vous n'en faites pas partie...

Citation :
(la vérité) réside t elle dans l'accord entre ce que je dis et la représentation que je me fais des choses, ou bien dans l'accord entre ce que je dis et les choses telles qu'elles sont, soit la réalité?


Cette question est de pure forme : de fait, nous n'avons accès qu'à des représentations. Nos sens nous abreuvent de traductions du monde, et non du monde lui-même. Cet obstacle incontournable, lié à notre propre nature matérielle, nous coupe à jamais d'une partie du monde. Dès lors, vouloir le comprendre dans son entièreté par ce biais est illusoire.

En revanche, lorsque nous passons dans le second monde, celui qu'il nous est donné d'appréhender par l'expérience onirique, nos sens cèdent le pas à la perception brute, dégagée des oripeaux de nos organes sensoriels faillibles. Nous voyons par notre âme !

Citation :
la Vérité, c'est le reflet total de la réalité, une conscience totale de celle ci, l'objectivité absolue.


Je viens de vous expliquer en quoi nos limitations sensorielles nous interdisaient définitivement d'appréhender le monde dans sa complétude, et donc, qu'une telle appréhension passe forcément par d'autres démarches, d'autres modes d'investigation. Comme si ce constat ne suffisait pas, voilà que vous produisez un discours omettant purement et simplement l'existence des univers oniriques et du haut-dôme ! Ce n'est rien de dire qu'il est tronqué !

Citation :
la Vérité n'est rien que moins qu'une quête sans fin


Parlez pour vous ; les hauts-rêvants n'ont pas l'intention d'errer dans les mensonges jusqu'à la fin des temps.

Citation :
ces critères ce sont la cohérence, la conformité au réel, et je rajouterais l'evidence...


En niant le rôle structurant et édifiant de la Foi dans la pensée collective des hauts-rêvants, vous vous interdisez de les comprendre et de les assister dans leur quête fondamentale. L'incomplétude de votre vision des choses en discrédite d'emblée les conclusions...

Citation :
Je recherche la Vérité car j'ai accueillit la démarche philosophique comme cheminement personnel de ma vie.


C'est la votre droit. En revanche, je vous dénie celui de prétendre sérier un problème en l'expurgeant des notions qui vous déplaisent ou relativisent votre raisonnement... à commencer par la foi. Votre définition de la vérité n'a pas vocation à l'universel et dès lors, n'a nulle légitimité en-dehors de ce qui vous guide. De la même façon qu'il ne me viendrait pas à l'idée de vous insuffler la foi malgré vous, je récuse votre volonté d'affirmer la primauté de votre façon de voir sur celle des piliers de notre faction.

Citation :
J'aime observer, découvrir, faire des expériences, des hypothèses, puis les confronter à d'autres, les confirmer, les modifier, puis en faire des synthèses qui seront jugées au final. Tout cela dans un seul but: rendre intelligible, compréhensible et rationnel tout ce qui m'entoure, non seulement pour moi, mais aussi par amour de mon peuple, et pour que sa conscience collective s'élève, même si c'est par la reflexion et non par la spiritualité...


Vous décrivez une démarche cartésienne strictement scientifique. Elle se limite aux questions liées à la matérialité du premier monde. Dès lors, elle ne peut rien pour la quête onirique de vos pairs, qui a pour cadre des univers hors de portée des instruments d'analyse et des outils conceptuels que vous définissez. Si vous avez l'amour de votre peuple, ne cherchez pas à lui faire prendre des vessies pour des lanternes : la foi est insoluble dans la rationalité. Conséquemment, ce dont vous discutez n'aide en rien à l'édification spirituelle des masses. Tout au contraire, en plaquant de la science sur notre religion onirique, vous mélangez deux univers de pensées qui se côtoient, qui peuvent se respecter, mais ne traitent absolument pas des mêmes choses et ne s'appliquent certainement pas aux mêmes domaines.


Et, quelques lignes plus bas, le suivant ajoute :

A suivre.

Thécléote & Prospéro
Enquêteurs privés - Agence Incognito
« S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème ! »

 
Manoa'Cha

Le Merakih 6 Agur 1508 à 12h53

 
A mesure que Manoa'Cha lisait son travail saccagé et descendu ainsi, la colère lui monta....
C'était un sentiment qu'elle ne connaissait pas, elle au calme si légendaire. Mais après avoir lu, elle alluma son calumet et relativisa très rapidement, retrouvant sa paix intérieure. Elle adorait les débats, alors autant y aller franco avec cet interlocuteur qui n'avait même pas pris la politesse de signer ses écrits sur son livre.


V. Débat

Et bien et bien....j'étais sure que mon ouvrage allait suciter une violente réaction, mais dans le respect de mon travail. Donc la prochaine fois que vous venez faire des annotations sur ce grimoire qui n'est pas gratuit, faites les avec la plume et l'encrier à coté, merci.

Revenons sur le fond du problème, je sens la colère aveugle d'un traditionaliste dans vos écrits. Si je peux la comprendre en partie, je vais tout de même vous démontrer que vous avez tort de vous enflammer comme ça en vous répondant point par point, pour ma part dans le calme parfait:


Citation :
Appliquer la raison à toute chose, sous prétexte qu'elle donne des résultats satisfaisants dans un nombre important mais limité de domaines, est un postulat qui relève - par définition - de la croyance. N'oubliez pas que la plupart des êtres vivants qui nous entourent sont parfaitement dénués de raison : ça ne les empêche ni de vivre, ni de prospérer et si j'osais, ça ne leur interdit même pas d'être heureux. Votre raison n'est pas le sésame de tous les mondes, mademoiselle.


Je ne vois ce qui vous dérange dans ma démarche. J'applique en effet la raison à presque toutes les choses qui m'entourent, avec des résultats dans l'ensemble plutot efficaces. Appelez ça comme vous voulez, c'est peut être une sorte de croyance en effet....pour moi je l'ai déjà dit c'est un mode de fonctionnement, respectable au demeurant. Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit..... Je n'ai jamais affirmé la supériorité de ma raison. Mais serait ce la colère du détracteur religieux qui vous aveugle pour vouloir me faire passer pour ce que je ne suis pas?

Citation :

Expliquez-moi ce que font « tolérance » et « méfiance » dans une même phrase. C'est un effet de mon imagination, ou votre pensée est biaisée par un sérieux paradoxe ? « Nous sommes d'accord », poursuivez-vous : certainement pas !


Pour cette phrase, je veux bien admettre qu'elle n'était pas bien formulée. Mais sur le fond vous vous fourvoyez. Il n' y aucune absurdité à faire cohabiter les termes "méfiance" et tolérance".
Comparons donc ces deux mots:
- méfiance: défiance, doute, scepticisme, soupçon, suspicion, vigilance.
- tolérance: fait de respecter la liberté, les opinions, l'attitude, etc. d'autrui. écart admis par rapport à une norme, une prévision...
Certes ces deux termes ne sont pas synonymes mais le contraire de tolérance, c'est ....
-intolérance: étroitesse, fanatisme, haine, intransigeance, rigidité, rigueur, sectarisme.
Et le contraire de méfiance, je dirais que c'est...
-naïveté: ânerie, bêtise, candeur, crédulité, fraîcheur, inexpérience, ingénuité, innocence, jobarderie.
Bref, pardonnez que je définisse de quoi on parle, mais je voulais vous prouver qu'être méfiante vis à vis d'un raisonnement d'un interlocuteur ne m'empèche nullement d'être tolérante vis à vis de lui, et de respecter sa vision qui n'est pas la mienne, même si parfois je n'en pense pas moins.
Ma Mère me disait d'ailleurs:"Méfiance est mère de sureté", et elle avait raison. Je puis vous en donner un exemple. Il y a peu j'ai rencontré une propage des Témoins du S'sarkh., nous avons longuement discuté, et cette dernière m'a édicté certains dogmes comme des vérités arbitraires. Je ne les ai pas gobées pour autant, et j'ai appliqué la méfiance vis à vis d'elle, également par rapport à son attitude. Cela ne m'a pas empéché de respecter ses croyances en discutant dans le calme.
Cette fois nous sommes d'accord non?


Citation :
Noble programme. Je pense qu'il n'intéressera pas grand-monde, dans la mesure où chaque faction a sa propre définition de la vérité. Je doute fortement que l'ensemble des poussiéreux se laisse délester d'un tel concept... au profit du vôtre.


Si vous croyez que c'est avec ce genre de propos que vous allez me faire arréter, vous vous trompez. Il n'y a que les religieux, traditionalistes ou réactionnaires qui réagissent ainsi face à des idées neuves. Et qu'importe si peu de monde me lit. Mon plaisir est avant tout d'écrire pour moi, même si je me suis fixé d'en laisser une trace, et je suis persuadé qu'un certain nombre de poussiéreux, soit dit en passant grandissant à travers les ages, saura se nourrir de tels concepts au détriment de la foi, ça vous le savez, et c'est ce qui vous fait peur. Les croyances et les mentalités changent à travers l'histoire vous savez. Et puis je vais vous dire....depuis le fin fond des ages l'ensemble des poussiéreux ont chacun leur propre définition de la Vérité, en effet. Mais ont ils trouvé la réponse pour autant à toutes leurs questions? En particulier des preuves?.....Sans conteste non. C'est une quête sans fin comme je le disais, où l'aspect scientifique se devait d'y être abordé. Enfin....sauf votre respect, aujourd'hui mes idées sont farfelues voire marginales, mais un jour une grande partie du commun des mortels pensera ainsi ou y fera référence..

Citation :

Par les quatre, d'où sortez-vous que cet organe ait un rôle privilégié ?


Vous m'appelez Manoa'Cha, peut être me connaissez vous cher inconnu, me donnerez vous votre identité d'ailleurs?.....Du moins si vous me connaissiez, vous saurez que je suis médecin. Et pour être un bon médecin, il faut connaitre l'anatomie, j'ai envie de dire "sur le bout des doigts". Là dessus je n'invente donc rien du tout même si mes connaissances sont à mon gout encore trop limitées dans le domaine. Toujours est il que mon affirmation est le fruit d'expériences, de vérifications sur des animaux, et vient également de vieux ouvrages divers. Notre abdomen contient nos organes pour respirer, faire circuler le sang, le désinfecter, transformer les aliments, etc...mais c'est dans la tête que réside celui qui fait de nous des êtres conscients, point. Vous préférez que j'entre dans les détails?

Citation :
Votre méconnaissance de l'histoire fait peine, Manoa'Cha : nous sommes sortis des piliers à l 'état de bêtes féroces, perturbées par des visions insensées. C'est l'usage codifié et régenté de la Carnine, associé à la construction d'une philosophie religieuse basée sur la reconnaissance des Quatre, qui nous ont sorti de notre misère. Nous n'avons pas surmonté notre bestialité « comme ça » !


Malheureusement pour moi, en effet je ne connais pas bien l'histoire de notre peuple, mais je n'en suis pas non plus responsable, car sachez ceci: je ne suis qu'une humble femelle de 19 ans, nomade du désert, qui n'a pas eu la chance d'accéder à une parfaite éducation d'étudiant formaté. On ne choisit pas sa naissance ni son destin gamin, vous conviendrez.
Mais cessons là les attaques de personne je vous prie. C'est là l'apanage des faibles, et parlons plutot du fond de la question. Vous semblez bien sur de vous sur cette question....tant mieux pour vous. Moi je préfère douter, et c'est mon droit, car en 600 ans avouez quand même que la réalité de ce qui fut a pu être déformée au gré de sa transmission entre les générations, surtout lorsque celle ci est orale ou pensée et non écrite. Je reconnais tout de même une chose, c'est qu'il y a toujours une part de vérité universelle dans chaque conte, légende, ou histoire, si lointaine soit elle.


Citation :
Cette phrase est tautologique : elle met en œuvre un concept qu'elle entend définir. EST vrai ce qui EST conforme à ce qui EST. On tourne en rond.


Vraiment navrée que vous n'ayez pas saisit le sens de ma phrase. On parle ici d'une affirmation. Je vais reformuler pour vous donner un exemple....Voyons voir, imaginons: Je suis en face de vous et je fume du chanvre dans mon calumet, et je dis "je fume le calumet"....n'importe qui en face de moi pourra donc le confirmer. On entre ici dans la notion de vérité absolue énoncée, la notion de chanvre entrant dans celle des perceptions, et donc de vérité relative pour ceux qui m'entourent. Vous comprenez. Ce raisonnement n'était là que pour dire que dès que j'énonce un fait, je porte déjà en moi un jugement. Mais il me semble l'avoir déjà expliqué en détail pourtant....
Sinon, si ça peut vous faire plaisir, reformulons ma phrase:
Une affirmation est vraie quand elle est conforme à la réalité.


Citation :
Cette question est de pure forme : de fait, nous n'avons accès qu'à des représentations. Nos sens nous abreuvent de traductions du monde, et non du monde lui-même. Cet obstacle incontournable, lié à notre propre nature matérielle, nous coupe à jamais d'une partie du monde. Dès lors, vouloir le comprendre dans son entièreté par ce biais est illusoire.

En revanche, lorsque nous passons dans le second monde, celui qu'il nous est donné d'appréhender par l'expérience onirique, nos sens cèdent le pas à la perception brute, dégagée des oripeaux de nos organes sensoriels faillibles. Nous voyons par notre âme


Je me demande vraiment si vous n'avez pas survolé ce que j'ai écrit avant à ce propos. Mon avis sur la question est en résumé qu'on a affaire à deux concepts: celui qui dit "A chacun sa vérité" basé selon nos perceptions, et celui qui nous démontre par A + B sans aucune faille la vérité absolue d'un fait ou d'une affirmation. Pour moi les deux sont complémentaires et on ne peut et ne doit en négliger aucun.
Je vais étayer votre raisonnement au passage. Outre notre nature matérielle, vous oubliez également que c'est tout simplement notre ignorance sur de nombreux phénomènes qui nous coupe d'une partie du monde.
Pour ce qui est de l'expérience onirique, nous voyons effectivement par notre perception brute. Cela va vous étonner mais j' y crois également. Par contre ça ne m'empèche pas de me dire que dans ce cas précis, ma conscience est endormie, et qu'ici nous entrons dans un tout autre domaine qui n'est pas comparable au précédent puisque nous entrons dans une tout autre réalité vis à vis de notre environnement.


Citation :
Je viens de vous expliquer en quoi nos limitations sensorielles nous interdisaient définitivement d'appréhender le monde dans sa complétude, et donc, qu'une telle appréhension passe forcément par d'autres démarches, d'autres modes d'investigation. Comme si ce constat ne suffisait pas, voilà que vous produisez un discours omettant purement et simplement l'existence des univers oniriques et du haut-dôme ! Ce n'est rien de dire qu'il est tronqué !


Je vais donc vous expliquer ma phrase: Citation :
la Vérité, c'est le reflet total de la réalité, une conscience totale de celle ci, l'objectivité absolue.
...Je fais ici référence à la vérité dans le monde palpable autour de nous, Syfaria, et non à la réalité onirique. Vous devriez apprendre à lire entre mes lignes.....
Sinon je suis d'accord avec votre raisonnement, mais si vous permettez, vous allez plus vite que la musique pour moi. Mon raisonnement n'est pas tronqué comme vous le dites vulgairement, pour une raison très simple: Des choses aussi importantes que le rève ou le dogme religieux doivent être traités à part, dans de nouveaux chapitres que je compte bien écrire.
Malheureusement je n'ai pas le pouvoir de passer tout mon temps à écrire et développer tous les concepts d'un seul coup, ayant mon métier de griffe et de médecin à effectuer avec soin. Mais je suis sure que nous saurons y revenir.


Citation :
Parlez pour vous ; les hauts-rêvants n'ont pas l'intention d'errer dans les mensonges jusqu'à la fin des temps.


Pourtant cela fait des siècles que les Hauts Révants, et même tous les poussiéreux recherchent une réponse absolue à la Vérité, et ils n'en sont toujours pas arrivées au dénouement à ce que je sache, sinon nous ne serions pas là a en débattre.
D'ailleurs entre factions personne n'est d'accord à ce sujet, et pour prendre l'exemple de notre peuple, si jamais personne ne revient du troisième monde en nous en apportant des preuves palpables de tous, et non oniriques donc réservées aux initiés qui se doivent alors de les interpréter parfaitement sans nous tromper, comment saurons nous ce qu'il en est vraiment?
De même, je me permet alors de poser ces questions....Les Quatre sont nos Dieux certes, mais dans ce cas qui les a créés? Y a t il une autre entité supèrieure au dessus d'eux? Un quatrième monde?
Les questions peuvent être nombreuses car on entre alors de plein pied dans la métaphysique.
En conclusion, quand je dis que la recherche de la Vérité est une quête sans fin, je ne pense pas être loin de ce qui se passera dans les centaines voire les milliers d'années qui suivront notre propre existence, même si nous trouverons peut être un jour la clé de la plus grande énigme de Syfaria.


Citation :

En niant le rôle structurant et édifiant de la Foi dans la pensée collective des hauts-rêvants, vous vous interdisez de les comprendre et de les assister dans leur quête fondamentale. L'incomplétude de votre vision des choses en discrédite d'emblée les conclusions.


Là encore vous vous méprenez sur ma vision des choses en citant ma vision des choses sur des critères que j'applique à des choses palpables sur Syfaria. On en revient à ce que je vous ai déjà dit, je n'ai pas encore eu le temps de traiter ce thème de la Foi, mais ça viendra.
Par contre, je tombe des nues à un certain niveau...me prendriez vous pour une idiote finie ainsi que les lecteurs de ce livre en omettant de parler de mon précédent chapitre qui y fait tout de même référence par le Rève? Je me pose quelques questions tout de même, car là vous n'y avez rien trouvé à redire, mais je suppose que vous êtes d'accord avec tout ce que j'énonce et que vous ne citez pas?


Citation :
C'est la votre droit. En revanche, je vous dénie celui de prétendre sérier un problème en l'expurgeant des notions qui vous déplaisent ou relativisent votre raisonnement... à commencer par la foi. Votre définition de la vérité n'a pas vocation à l'universel et dès lors, n'a nulle légitimité en-dehors de ce qui vous guide. De la même façon qu'il ne me viendrait pas à l'idée de vous insuffler la foi malgré vous, je récuse votre volonté d'affirmer la primauté de votre façon de voir sur celle des piliers de notre faction.


Mmmm, là ça commence à bien faire...encore une fois vous réagissez sur ce que je n'ai pas écrit ou que vous voudriez que j'écrive. Tenez vous en au travail que j'ai éffectué pour le moment. Chaque chose en son temps, et je suis persuadé que vous serez d'accord avec moi qu'on ne traite bien que d'un sujet que lorsqu'on l'a étudié en détail, ou au moins un minimum requis, et c'est bien pourquoi je compte d'abord m'informer, pour ne pas écrire de sottises sur la Foi, la Religion ou les Dogmes.... Et par Asha, je ne vous permet pas de dire que j'affirme la primauté de ma vision des choses sur celle des piliers! Vous faites de la diffamation, et c'est déplorable......surtout que je suis bien trop respectueuse et tolérante vis à vis de nos traditions pour vouloir imposer quoi que ce soit à qui que ce soit. Dites vous ceci: Ma vision des choses n'a rien d'universel, mais pas plus que la votre, et elles ont chacune leur légitimité, tout bonnement au nom du principe de liberté d'expression ou de croyance...Après chacun est libre de me lire et d'en retirer ce qu'il veut, au même titre que chacun est libre de croire en ce qu'il veut.
Enfin, concernant la foi, je ne suis pas d'accord, nombre de neldas que je connais ont toujours plus ou moins voulu me l'insuffler, parfois malgré moi, car il est très simple d'endoctriner des enfants, mais ça c'est un autre débat.


Citation :
Vous décrivez une démarche cartésienne strictement scientifique. Elle se limite aux questions liées à la matérialité du premier monde. Dès lors, elle ne peut rien pour la quête onirique de vos pairs, qui a pour cadre des univers hors de portée des instruments d'analyse et des outils conceptuels que vous définissez. Si vous avez l'amour de votre peuple, ne cherchez pas à lui faire prendre des vessies pour des lanternes : la foi est insoluble dans la rationalité. Conséquemment, ce dont vous discutez n'aide en rien à l'édification spirituelle des masses. Tout au contraire, en plaquant de la science sur notre religion onirique, vous mélangez deux univers de pensées qui se côtoient, qui peuvent se respecter, mais ne traitent absolument pas des mêmes choses et ne s'appliquent certainement pas aux mêmes domaines.


Une fois de plus vous vous méprenez sur mes intentions. Je ne cherche pas à détourner notre peuple de sa quête onirique...dont je vous rappelle tout de même au passage qu'elle ne concerne qu'une partie de privilégiés qui y ont accès.
Ma démarche est certes scientifique, certes basée sur la logique de la réflexion, et certainement limitée au premier monde, mais ce n'est pas une raison pour la descendre en flammes car elle n'est pas adaptée au second ou au troisième, bien que je sois tout çà fait disposée à me servir de la philosophie pour traiter de ce concept.
Nous nous sommes peut être mal compris également sur une expression:" l'élévation spirituelle des masses"
Vous associez cet adjectif à la religion, alors que moi je l'associe dans cette même phrase à la raison de l'esprit.
Donc si ça peut vous faire plaisir, je parle d'une élévation de l'intelligence globale des masses.
Car ne vous en déplaise, jusqu'à preuve du contraire, nous sommes tous ici encore sur Syfaria, et vous devriez respecter ceux qui ont les pieds sur terre, et qui n'ont parfois pas le choix de faire autrement, au même titre que je respecte les dormeurs qui ont la tête dans les étoiles.
Ca me fait penser à une question, pour vous qui décriez autant ma démarche: Qu'y a t il de mal à vouloir s'abreuver de connaissances et de vouloir en repousser les limites?
Sachez que le propre de la philosophie, c'est bien de traiter de tous les concepts librement, et celui de la science, c'est de repousser les limites de la connaissance, ce qui évidemment déplait toujours aux partisans de la religion, qui voient toujours d'un mauvais oeil ces deux domaines qui ne cessent de raccourcir son "terrain de chasse", si je puis dire...
Car que vous le vouliez ou non, ces domaines de pensées ont des modes d'approche radicalement opposés, mais ils sont tout de même liés, vous ne pouvez le nier, et je vous le prouverai si vous ne le croyez pas.
Enfin, je suis d'accord avec vous sur un point, ces deux univers de pensée qui se cotoient peuvent se respecter. Malheureusement, votre colère et vos attaques viennent de me démontrer que c'est souvent difficile, car les domaines religieux et traditionnels l'acceptent très difficilement.


La nelda soupira un grand coup, quel pavé elle venait de pondre! Se demandant une fois de plus à qui elle avait à faire, elle se relut. Finalement elle se défendait bien pour sa jeunesse, et elle se promit intérieurement d'en faire baver à son détracteur pour la déstabiliser.

 
Shaël

Le Merakih 6 Agur 1508 à 13h21

 
Une nouvelle écriture, appliquée et maîtrisée.

Je ne sais quel est le correcteur, mais il est encore trop gentil. S'il n'a pas pris la peine de se nommer, c'est peut-être aprce que la vérité est impersonnelle et non individuée, et que la philosophie dont vous vous réclamez dépasse les simples considérations matérialistes, empiriques et analytiques que vous étalez sur des pages.

Je veux bien me présenter, puisque vous désirez un débat avec l'Ordre. Je suis Shaël, Professeur des Songes. Et quitte à sombrer dans un psychologisme primaire, vos attaques sont imprégnées de préjugés sur "les traditionalistes réactionnaires qui ne sont pas arrivés à un dénouement depuis des siècles".

Je suis tellement choqué et scandalisé par 'ensemble de ces écrits que je ne prendrai pas la patience de critiquer point par point comme le fait si bien ce Haut Rêvant qui vous répond.

Je n'ai pas la patience ni l'envie. Je ne l'ai plus.

Vous dites apporter des idées nouvelles, combattre un dogme, faire de la philosophie. Vous opposez de manière simpliste religion et raison, vérité et rêve. Vous êtes pétrie de la certitude que nous sommes encroûtés dans un dogme obtus et réfractaires aux lumières de la connaissance.

Votre démarche n'est pas philosophique, ni contestataire, ni même nouvelle. Vous prétendez agir selon la philosophie, la liberté et la pensée, alors que tout votre discours part d'un présupposé agressif et à peine dissimulé : la religion empêche d'accéder à la vérité.

Vous nous traitez de réactionnaires. Très bien. Pour ma part, le débat n'est pas possible. Débarrassez vous de cette certitude, ce qui est le propre de notre philosophie, celle que nous prôons depuis des siècles, et seulement alors j'engagerai un débat d'idées, pas une chamaillerie inepte sur la soit-disant nécessité de "rénover" notre pensée, qui se porte très bien, qui est vive et sans concession, exigeante et qui progresse à travers les générations de rêveurs.

Shaël.


Les Quatre disent : Dans le premier monde, trouve-nous.
Les Quatre disent : Dans le second monde, trouve-toi.
Les Quatre disent : Dans le troisième monde, trouve tout.


Rêvé par Thécléote.

 
Manoa'Cha

Le Merakih 6 Agur 1508 à 14h56

 
Mmmm croyez le ou non, je suis honorée d'avoir à faire à vous maitre Shaël, et je m'attendais tot ou tard à cette confrontation. Moi qui comptait m'informer auprès de vous concernant les dogmes, le rève et la religion plus en détail, ça commence bien...

Mais qu'importe, j'assume toujours jusqu'au bout ce que je dis, ce que je fais et ce que j'écris.

Plusieurs choses m'échappent dans votre réponse, les voici:

- Vous dites que je combat un dogme..

Mais m'avez vous seulement lue de bout en bout sans survoler mes lignes? Jamais au grand jamais je n'ai écrit cela. Alors vous êtes vous plutot attaché à lire seulement les critiques de cet inconnu?

- Vous dites que j'oppose de manière simpliste religion et raison, vérité et rêve.

Là encore vous vous trompez, je ne fais que disserter sur ces vastes sujets, qui je le vois bien, dérangent l'ordre établit, j'en suis désolée, Toh me pardonne. A ce propos trouvez moi des extraits où j'oppose radicalement les deux concepts....Ce n'est pas mon but, et ce n'est pas ce que j'ai fait. Comme je le disais précédemment, je n'ai même pas eu le temps de traiter de dogme, que déjà vous m'avez descendu en flamme en criant à l'incompétence de mes raisonnements.....alors que mon travail n'est simplement pas finit.

Malheureusement pour moi, j'ai l'impression que vous ne retenez de mes écrits que ce que vous voulez bien en retenir, ou pire, me faire dire autre chose que ce que j'ai écrit......, et je trouve ça dommage....car je n'aime pas plus que vous passer pour ce que je ne suis pas.

- J'en arrive donc à ce que vous pensez de moi: une jeune écervelée pétrie de certitudes que nous sommes encroutés dans le dogme et réfractaires à la connaissance.

J'en conviens, j'ai peut être été maladroite avec mon précédent interlocuteur, mais comprenez bien une chose.... je n'ai fait que me défendre de manière incisive, et dire les choses comment je les ressentais vis à vis de ses attaques.
Sachez aussi ceci, avant que le premier intervenant ne vienne m'attaquer, je n'avais jamais ressentit ce sentiment de colère devant des attaques dignes de chamaillerie comme vous le dites si bien, tournées de plus vers ma personne. Je n'entrerai pas dans le "qui a commencé", ça ne sert strictement à rien, donc j'espère que chacun saura arréter de dénigrer l'autre de manière primaire.



Alors certes, effectivement vos attaques m'ont fait penser que j'avais affaire à deux personnes traditionalistes bornées. Je reconnais également que je puis me tromper, il n'y a aucun souci, mais que dois je penser quand je vous relis? Vous me demandez de ne pas penser que vous êtes réactionnaires mais vous crachez sur l'ensemble de mon travail, vous le dites vous même, omettant bien évidemment de parler des points sur lesquels il n'y a rien à redire, comme par exemple les chapitres sur le Rève selon les poussiéreux ou selon les Hauts Révants, qui sont là seulement à titre explicatifs, et sans rien de choquant dans le contenu il me semble.

Je vous cite:


Citation :

Votre démarche n'est pas philosophique, ni contestataire, ni même nouvelle. Vous prétendez agir selon la philosophie, la liberté et la pensée, alors que tout votre discours part d'un présupposé agressif et à peine dissimulé : la religion empêche d'accéder à la vérité.


N'est ce pas là un terrible préjugé me concernant? Là où de plus je n'ai rien écrit de tel.....

Ma Mère, les Quatre aient son ame, me disait ainsi: "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse"....

Tout ça pour dire que je comprend votre colère qu'une jeune symbiosée, une simple griffe dont vous pourriez être le grand père, vienne secouer par ses ô combien maigres moyens la société. Vous avez certainement vu passer un tas de jeunes ecervelés comme moi d'ailleurs.....enfin bon...

Si c'est ça que vous voulez savoir, oui je reconnais mes légers préjugés, et je me débarrasse de cette certitude de vous prendre pour des réactionnaires à la minute, car je vous crois tout simplement, quand vous me dites que vous n'êtes pas hermétiques aux lumières de la connaissance.

Mais ma Mère, les Quatre aient son ame, me disait ainsi: "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse"....

Pourquoi cette citation? Car je vous avoue avoir été blessée profondément par les vôtres de préjugés, là où ma démarche n'a aucune intention de renier notre société actuelle telle quelle est. Il n'y a nul plan malveillant derrière tout ça, aucune mauvaise intention que ce soit. C'est juste une soif de connaissances, de débat, de reflexion, et surement de besoin de m'exprimer qui m'y ont poussée, et j'espère que cette fois vous me croyez car je ne peux pas être plus sincère que cela.

Je finirais en disant que je n'aime pas l'intolérance, et que je crois fermement au fait que nos deux visions des choses puissent faire même mieux que cohabiter, c'est à dire s'enrichir l'une de l'autre. Car il est bien connu qu'on apprend, qu'on évolue toujours plus en partageant nos différences pour en sortir grandis, dans le calme et le respect, en prenant ce qu'il y a de bon chez l'autre, plutot qu'en restant persuadé de ses propres certitudes, entouré de personnes qui pensent la même chose...vous ne croyez pas?

J'ai parlé avec mon coeur, et je l'espère avec clarté. Au plaisir de débattre avec vous......









 
Thécléote d'Emyon

Le Merakih 6 Agur 1508 à 15h26

 
Thécléote s'enquiert rapidement des suites de son travail de relecture ; si l'exercice n'était pas si vain - il n'est pire sourde que celle qui ne veut rien entendre - sans doute prendrait-il la chose avec amusement... mais il connait le prix du fourvoiement, sur Syfaria : s'attacher au monde matériel, en reprenant à son compte les pensées éculées des philosophes athées, ne pouvait conduire ses frères qu'au drame. Qui s'entiche de Syfaria comme une midinette de sa dernière robe tourne le dos aux mondes supérieurs, tourne le dos au Grand Rêve, tourne le dos à sa nature spirituelle et s'en retourne vers l'avilissement de la bête...

Dans ses écrits tristement banals de "quête de la vérité" à la sauce mécréante, Manoa'Cha torpille sa culture de l'intérieur, comme un cancer. Elle crache dans la soupe. Que ne va-t-elle distiller son poison dans d'autres sphères ?

Thécléote soupire : le temps qu'il pourrait intelligemment consacrer à rêver, à conter ses Songes signifiants, à enseigner le dogme et le message des Quatre, à partager sa foi, il le perd ici à lutter contre une folle qui s'imagine, à 19 ans, que la cohorte de penseurs l'ayant précédée chez les hauts-rêvants n'était qu'un ramassis de théocrates obtus. Elle ne voit pas le danger, obnubilée par ce qu'elle prend pour de la grandeur, là où ne parle que son orgueil démesuré, son ego froissé, sa vanité de petite fille contrariée. Pathétique... et si dangereux !

Par chance, elle s'embrouille, maltraite les concepts dont elle a pourtant besoin, répond à coté de la plaque. L'anonymat bien involontaire du poète la met hors d'elle : elle s'attache aux apparences, à la forme plus qu'au fond, parle de diffamation sans peaufiner ses arguments... quoi de plus normal, pour une amoureuse bêlante du monde ordinaire ? Elle ignore les Quatre, dans sa démarche : quelle misère...

A la colère vaniteuse de son interlocutrice imprévue, Thécléote n'a qu'une infinie tristesse à opposer. Comme Shaël, il envisage de laisser tomber, de prendre ses distances vis-à-vis d'un discours qui ravale l'Ordre au rang de dictature morale, et la spiritualité onirique au rang de farce. Si les rejetons lisaient ce genre de chose, ils seraient aux anges, trop heureux de voir quelqu'un saper une faction poussiéreuse à leur place ! Manoa'Cha, en prétendant que l'onirisme court à l'échec, sème le trouble et la peur dans les esprits malléables des étudiants. Ce n'est ni pour lui, ni pour Shaël, que Thécléote s'inquiète : il faudrait des écrits d'une toute autre qualité pour titiller leur esprit... non : c'est pour les plus jeunes qu'il s'en fait. Pour ceux qui répondront, peut-être, à l'appel des sirènes de ce monde corrompu et fangeux.

Reprenant sa mine charbonnée, il poursuit sans se préoccuper de savoir si la méthode plait ou déplait ; il persiste dans l'anonymat, si dérangeant pour la médecin : puisque le débat en est à ce niveau, pourquoi ferait-il plus d'efforts ?


Jeune dame,

Il n'a pas fallu grand-chose pour vous agacer. Je vais cesser de répondre mot à mot, au profit d'une vision plus générale de votre projet et de ses tristes conséquences, si vous persistez dans l'erreur. Quelque chose me dit que vous le ferez, ne fut-ce que par vanité, arguant de votre martyr et de votre grandeur d'âme... mais qui sait ? Même la dernière des sottes peut s'amender.

Le problème est le suivant : supposons que vos écrits convainquent une poignée de jeunes frères. Ils vont relayer ces idées et - je suppose - parcourir le monde avec des yeux neufs, s'intéressant à ce qui les environne ici-bas. Ils découvriront des choses qui leur plairont, d'autres pas. Ils seront momentanément déçus, et passagèrement satisfaits. ils passeront leur temps à s'interroger sur la nature, sur la matière, sur tout ce qui est à portée de leurs pattes...

Et leur énergie, leur capacité de réflexion, leurs aspirations même, seront phagocytées par ce piège hideux qu'est Syfaria. Ils se détourneront mécaniquement des mondes supérieurs, par manque de temps. Ils mépriseront l'enseignement des Quatre, pensez donc : on le leur présente comme étant la vérité, alors même qu'ils la cherchent seuls ! Ils se détourneront du dogme, car comme je vous l'ai déjà dit, la foi est insoluble dans la raison.

Seulement voilà : les neldas ne sont pas des tydales, ni des tchaes. Leur origine bestiale, avérée (par cette histoire que vous avouez méconnaitre, mais que vous réécrivez sans vergogne), ne demande qu'à ressurgir d'un très proche passé. La Carnine et l'onirisme nous en tiennent éloignés, mais pour combien de temps, si nous baissons la garde ? Et quid de notre quête du troisième monde ?

Vous êtes brouillonne et passionnée, c'est bien. Mais vous vous fourvoyez, et dans votre chute programmée, vous risquez d'entrainer vos malheureux frères et pairs... ça, c'est mal. Cet adjectif vous fera rire, mais par "mal", j'entends à la fois moralement licencieux et potentiellement criminel. A ce niveau de désaccord, mener un débat de fond est parfaitement inutile : nous n'avons rien à échanger, Manoa'Cha.

Si vous ne trouvez en vous les ressources spirituelles d'intégrer votre faction et votre culture de façon digne et responsable, je ne saurais trop vous suggérer de la quitter : vous trouverez aisément, chez nos voisins du sud, des oreilles complaisantes et des esprits limités, qui ne souffriront guère de "vos" idées, puisqu'ils les mettent déjà en pratique. Eux n'ont pas de bête fauve tapie en leur coeur, qui ne demande qu'à les dévorer de l'intérieur au moindre signe d'impiété... ils n'auront pas à souffrir de votre chute.

Mais si vous vous reprenez, si vous ouvrez votre cœur et votre âme plutôt que votre esprit, si vous écoutez le message des Quatre plutôt que celui des effluves d'un monde perdu, c'est avec joie que nous vous accueillerons au sein des penseurs oniristes et des arpenteurs du Songe, que nous partagerons avec vous nos visions et nos Rêves, et que nous voyagerons de concert vers le Haut-Dôme.

Réfléchissez-y, avant de répondre céans : la hâte est aussi mauvaise conseillère que la colère.
Vous le sauriez, si vous aviez quelque respect pour le divin Grior.


Thécléote & Prospéro
Enquêteurs privés - Agence Incognito
« S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème ! »

 
Manoa'Cha

Le Julung 7 Agur 1508 à 13h00

 
Votre aveuglement dans la foi fait peine à voir cher inconnu, alors qu'il n'y a pas de plus belle chose que la foi alliée à la raison, à la philosophie. Mais ça vous êtes trop tétu...pas même pour le comprendre, non ....ne serait ce que pour essayer.
Au lieu de cela vous préférez user de mauvaise foi et d'insultes à peine déguisées au lieu de débattre sur le fond par des arguments, et c'est fort dommage.

Vous me traitez limite de dangereuse criminelle, vous trouvez pas que vous exagérez un peu? Un peu.....je dirais même beaucoup, à me faire porter la chute du peuple nelda sur mes épaules...comme vous y allez! A croire que je vous fais réellement très peur et que vous prenez les étudiants pour des idiots incapables de raisonner par eux mêmes. Je reviendrai même pas sur votre propension à balayer la liberté de penser et de s'exprimer, ces principes vous sont étrangers.

Soit dit en passant, rassurez vous, vous avez réussit votre coup car je ne poursuivrais pas mes travaux. Que l'immobilisme soit!


Du moins pour l'instant et en public...mais ça il n'était pas question de le dire.

La dernière des sottes comme vous le dites, est curieuse de voir comment vous allez la convaincre par l'enseignement des piliers, puisque personne ne s'est jamais occupée de les lui enseigner. Bonne chance pour ça, car je crains de ne pas être une élève facile.

Car je n'ai pas l'intention de vous faire une guerre idéologique, où je sais très bien qu'au final je risquerai ma vie pour avoir si peu de choses à y gagner. J'ai bien conscience d'être seule dans ce combat contre un vieux monstre théocratique pas si tolérant qu'il veut bien le dire, et de me retrouver mise au ban de toute la société si je persiste. Et comme je commence juste à prendre mes marques dans ce monde, et qu'il est hors de question de partir en exil vers l'inconnu, vers la plus totale solitude empreinte de moults dangers.....vous allez devoir , je le crains, me supporter.


Difficile de s'avouer vaincue en quelque sorte.....Manoa'Cha avait écrit ses lignes avec un gout amer en bouche. Mais elle savait qu'elle n'avait pas le choix. Hors de question de se lancer dans une guerre des idées seule, où elle le savait ça finirait mal, hors de question aussi de rejoindre une autre faction, elle se sentait perdue rien qu'à cette idée....restait à accepter la proposition des vieux. La seule chose qui la gênait avec ça, c'était qu'elle était têtue, et ses interlocuteurs encore plus qu'elle apparament. Ca promettait de faire des étincelles, et elle doutait du fait qu'ils arrivent à se supporter mutuellement.
D'un autre coté, personne ne lui avait jamais offert cette chance d'avoir accès à l'enseignement des Quatre. Et sa soif d'apprentissage bouillonnait toujours en elle, même dans ce domaine là.
Après tout on verrait bien, les dès étaient jetés, et elle ne partirait que s'ils continuaient à se montrer aussi désagréables. Reposant sa plume et fermant le grimoire, elle se jura de garder pour elle cet amour de Syfaria. Cela, on ne lui prendrait pas, et très habile serait celui qui la démasquerait.


 
Manoa'Cha

Le Sukra 9 Agur 1508 à 13h28

 
Le livre semble avoir disparu de sa table initiale.....

Edit Zoé : Heu... dites ^^ Ce rp aurait plus sa place dans un forum de narration comme les mémoire ou forum de cité, mais le consensus lui est un espace de discussions télépathiques, merci ;)

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