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Les Voix de l'Oracle

Le Rêve et la Dame

Rapport d'une enquête chez les Rêvants
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Sujet lancé par Bakean
Le 02-02-1510 à 23h44
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Posté par Bakean,
Le 03-02-1510 à 14h54
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Bakean

Le Matal 2 Fambir 1510 à 23h44

 

Om'shir Kielno, Kielna, Fières voix du savoir.

Je me présente à vous, car j'ai terminé mon enquête chez les Rêvants et il me parait logique de raconter le périple, et surtout les enseignements que j'en ai tiré.

Je suis parti d'un postulat : En quoi le Deuxième monde était-il en rapport avec la Dame ? Est-ce pure invention des fumeurs de Carnine ou une voie à explorer pour nous rapprocher de la Dame ?

Premières rencontres

J'ai donc mené mon enquête sur les terres de Korsyne. J'ai tout d'abord rencontré deux confrères à ma grande surprise, Antiorn et Achara Ederagord qui à ma grande surprise étaient venu apprendre eux aussi le rêve. Ils sont bien évidemment Nelda tous les deux. Je n'ai cependant pas vraiment idée de leur but et de leur motivation, mais leur présence m'a grandement encouragée, il était possible pour des étrangers d'apprendre le rêve. C'était une bonne approche.

Il faut savoir que les Rêvants laissent entrer n'importe qui à Korsyne, ils font confiance aux Vigies, femelles en général, pour assurer la sécurité et préserver tout débordement. Le maire de Korsyne est Fyridor lui-même, premier sortie qui m'a simplement souhaité la bienvenue. Le premier indigène que j'ai rencontré était un Géant Noir qui répondait au nom de Shuuno'Lomaï. Il était très-trop- calme, et semblait complètement désintéressé de tout ce qui se passait autour de lui. Moi et mes Confrères jouâmes de nos instruments, pour lui montrer la beauté du monde qui nous entoure, mais ne s'y intéressa pas considérant que tout ça n'appartenait qu'au mensonge.
Je tentais à regret de lui expliquer ce que c'était l'Equilibre ou la Mélodie avec un succès mitigé, pour ne pas dire un échec total. Le rêvant était buté au possible, j'appris plus tard que certains rêvants avaient ce problème, ce serait du à un trop grand amour du rêve, et du coup un fort risque de s'y perdre en oubliant le monde qui les entourait.

Shuuno'Lomaï me conseilla d'aller voir son maître Sirilius, un Transcripteur Onirique apparemment rompu à la tâche, symbiosé lui aussi, si je voulais apprendre le rêve. Ce que je fis sans tarder après une soirée extrêmement frustrante en compagnie du Nelda qui m'ignorait et qui était récalcitrant à toute discussion.
Au bout de deux heures d'acharnement, il nous a conté un Rêve, et quand nous(quand je dis nous, je parle des confrères et de ma personne) avons tenté de le complimenter, il n'a eut de cesse d'éluder les compliments en nous reprochant de ne chercher le message du rêve conter.

J'appris alors, que les Transcriptions de rêves bien que formulées sous des règles narratives très strictes, dont parfois l'utilisation d'une langue reprenant fidèlement la musique du rêve, le Runique de Tchall, n'étaient pas fait pour être appréciée. Un message se cache dans chaque rêve, et il est important de le trouver, et d'en conclure les enseignements correspondants.

Sirilius m'expliqua la même chose en me parlant des Quatre piliers, sorte de dieux païens qui protègent l'ordre :
- Furm, la conscience, est le pilier qui permet aux rêvants de se rendre compte qu'il y a un deuxième monde, au dessus de celui-ci, et que ce sont des êtres vivants bloqués dans un corps de poussière prisonnier d'un voile étendu sur Syfaria. Bref, une métaphore pour conditionner à rêver. Rien de divin là-dedans.
- Asha, l'apprentissage. Apparemment les Hauts-Rêvants ont besoin d'un Dieu, pour aider à l'apprentissage du Rêve. Je suppose que c'est pour permettre une ouverture d'esprit plus importante, croire à Quatre dieux permet de croire au deuxième monde, toujours une méthode de conditionnement pour mieux rêver.
- Grior, la durée. Ce dieu là, permet d'apprendre la patiente aux élèves comme aux Rêvants. En effet, le but du rêve est de trouver le chemin de la vérité, qui amènera au Haut-Dôme où les âmes Neldas seront enfin libéré, pour atteindre le Troisième monde et ainsi levé le voile. Assez compliqué je l'admets. Bref, Grior, est certainement l'un des paramètres les plus importants pour la survie de la faction. En effet, elle apprends à tous que rêver n'est pas suffisant, et qu'il est inutile de se presser sur des résultats automatiques, ainsi, personne n'attends impatiemment la libération, elle arrivera quand elle arrivera. Cela évite une frustration immense qui aurait vite fait de faire éclater l'entente cordiale de l'Ordre. D'ailleurs.
- Toh, L'ordre. Ce Pilier là, je ne l'ai pas vraiment compris. Apparemment leur ordre est un Dieu. Il me semble qu'ils ont déifier leur faction, poussant ainsi à sa survie dans le premier monde. D'ailleurs ce n'est absolument pas les sauvages droguées que j'aurais pensé rencontrer, le fait de rêver est réservé à une toute petite parcelle de la Faction. Le Reste aide les rêvant, les protègent ou vaquent à des activités normales. Bref, Toh a du permettre les classes guerrières de protections, et les défenses et armes, ce qui ne devait pas paraitre évident à l'esprit Rêvant.

Ce fut le premier cours de Sirilius, et le plus important selon moi. En effet, c'est à ce moment que je me rendis compte que les Hauts-Rêvants n'étaient pas les dingues droguées aux discours saugrenus qu'on aurait pu penser. C'était bien une faction pensante, avec ses règles, ses préceptes et une logique stable. Évidemment, les histoires de Deuxième et troisième monde sont farfelues, mais c'est le cas de beaucoup de factions d'éviter de croire en la Dame en s'inventant des Guides et des Espoirs.


Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Bakean

Le Merakih 3 Fambir 1510 à 14h31

 

Rêve et Départ

Une fois que j'eusse assimilé les Piliers de leur faction, et que je comprenne que leur but est de permettre le Rêve, et de facilité son accès. Le Transcripteur a essayé de m'expliquer plus en détail le fonctionnement du rêve. Sirilius est quelqu'un de très ouvert aux autres factions, pour que je comprenne il est allé jusqu'à essayer de me comprendre, un pédagogue d'exception, dommage qu'il soit Haut-Rêvant d'ailleurs, enfin, ce n'est pas la question. Il s'est donc montré ouvert et didactique, cachant au mieux sa frustration. En effet, j'étais un élève récalcitrant, j'étudiais ce qu'il disait avec une pensée d'Equilibrien, j'allais chercher derrière les choses, trouvait les Signes, les détails, alors que lui préférait laisser libre court à l'interprétation en induisant un apprentissage par l'expérience.

Je me montrait encore plus récalcitrant, en effet, le Rêvant me tendit un Narguilé, et bien sur dû m'expliquer comment fonctionne l'objet, c'est pas aussi simple qu'il n'y parait d'utiliser cette sorte de pieuvre à fumée. Bref, moi j'étais pas vraiment d'accord, d'une part parce que j'ai appris qu'il était possible de se perdre dans le rêve, sa poussière pourrirait sur Syfaria tandis que l'esprit serait perdu dans le Rêve. Cette information à de quoi refroidir n'importe quel étranger qui essaye le rêve pour la première fois sans avoir foi aux Quatre pilliers. Et d'autre part, apparemment, dans le rêve, on n'existe pas sous la forme poussiéreuse, on aurait une sorte d'avatar, qui serait peut être un reflet de son moi intérieur. J'avais évidemment pas vraiment envie de me mettre à nu comme ça, et de rencontrer mon Moi intérieur.

Une journée passa avec 4 ou 5 essais infructueux, et Sirilius qui commençait vraiment à être exaspéré de mes échecs, et surtout de mon manque de calme par rapport au rêve. Je tentais plusieurs fois de relancer la discussion afin de mieux comprendre, mais il m'obligeait presque à rêver, sombrant dans le désespoir, c'est à ce moment là que je fis mon premier rêve. Il dura une huitaine d'heures, mais je passa à peu près trente minutes éveillé dans le rêve.

Je ne vais pas le raconter en détail, bien que j'ai du le faire pour que le transcripteur puisse voir où était la vérité dans mon rêve. Bref, je voulais pas le vexer en refusant surtout qu'il risquait d'appeler les voleurs de Songes. Alors les Voleurs de songes, j'ai pas bien compris ce que c'était apparemment, il y a des Rêvants capables de sauter de Rêve en Rêve et ainsi d'espionner les rêves des autres, et peut être d'intervenir dedans.
Je n'avais aucune envie d'être hanté dans mes futurs rêve alors j'ai tout raconté.

Enfin, quoi qu'il en soit dans le rêve, j'étais lacéré par des bandes me reliant à un vide blanc derrière, moi je suppose que mon attachement à ma poussière s'est retranscrit de cette façon dans le rêve. Mon amour pour Syfaria devait être trop forte, donc douloureuse pour le rêve. Quoi qu'il en soit, j'étais dans un monde qui semblait réel, je sentais les odeurs, l'herbe sous mes pieds, j'étais dans une grande plaine, dénué de vie poussiéreuse, d'abbérations ou de Nemens, un monde sans S'sarkh ou ennemis, mais aussi sans notre présence.
Pendant que j'observait le monde je me rendit compte que le ciel n'était qu'un amas blanc sans soleil, pourtant tout était illuminé, et que dans l'amas se reflétait en symetrie le monde dans lequel j'étais, soudain, comme si on retournait un sablier, la plaine devenait blanche et réapparaissait réelle dans le ciel, très rapidemment je me suis retrouvé à flotter dans le blanc, aveugle, alors que je voyais le monde disparaitre au dessus de moi. Je me suis reveillé ainsi.

Sirilius a considéré que le rêves est le reflet de mes croyances Equilibriennes, et je lui ai expliqué après cela quels sont les fondements de l'Equilibrium. Puis le Rêvant m'a demandé conseil par rapport à ses propres croyances, en effet, il se trouvai que le fait d'apprendre le rêve aux étrangers était un débat sur le consensus, et que l'action de Sirilius était mal vu par certain. Enfin c'est ce que j'ai cru comprendre de ce qu'il insinuait. J'ai compris aussi que le débat était assez houleux sur les fondements des préceptes Hauts-Rêvants, car ma présence et celle des confrères a réveillé une vieille rancœur de son peuple, une rancœur inconsciente sur le monde. apparemment certains considère que le Premier monde comme ils l'appellent, n'a aucun intérêt et l'Ordre ne doit pas s'intéresser de ce qui s'y passe.
Je cachai ma surprise devant un peuple qui ne s'intéresse pas des combats, du P'ken'S'sarkh, des effluves ou d'autres trucs graves qui arrivait. Selon eux Syfaria est mensonge, heureusement, selon Sirilius, Syfaria contient aussi des parcelles de vérité, et il était possible que des étrangers puissent apporter des réponses que les Rêvants seraient bien incapable de trouver.

Malheureusement, j'ai pas vraiment trouvé de réponse pour le Rêvant. Mais curieusement, je sentis qu'il était l'heure de partir, avant que des gardes m'escortent dehors, question diplomatique. J'ai rencontré deux autres personnes sur ma route, un Témoins du S'sarkh Talikh et un autre rêvant Tomasin, le premier prêchait la Mauvaise parole du S'sarkh, et je me retint de l'étrangler, l'autre semblait fou et perdu.

J'écoutai quelques instants Talikh, mais celui-ci dans sa colère d'être contredit par un Equilibrien, m'a empoisonné avec je-ne-sais-quoi, je n'ai toujours pas compris, et je du m'éclipser rapidement, sans preuve, bien que sur les terres equilibriennes, la présomption de culpabilité aurait suffit à mettre aux geôles le Témoin. Puis j'aidai Tomasin, qui semblait très perturbé, en proie à un conflit entre écouter la Gardienne des Préceptes, Neira, son maitre, qui lui refusait le rêve, ou Shuunno'Lomaï, le Jirhe de Sirilius qui l'encourageait à rêver.
En plus de ça, le bonhomme était fou, il parlait à deux voix, l'une était perdue et désespéré, l'autre était folle et agressive. Apparemment, il s'est battu plus que de raison, pour un Nelda, c'est un fait incroyable. Bref, Je lui conseillai d'aller parler à la Gardienne, et de chercher sa vérité personnelle qui lui permettrait de retrouver le calme de son esprit. Il comprit que je l'encourageait à rêver, et forcément, le conseil d'un étranger sur le rêve, serait forcément mal vu quand un fou dangereux le raconterai à ses supérieurs, alors j'ai pris d'autant plus la poudre d'escampette sans intention de revenir.


Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Bakean

Le Merakih 3 Fambir 1510 à 14h54

 

Enseignements retirés.

La mission pourrait être un échec car je n'ai pas pu prouver que le rêve était une farce païenne, la réalité de leur chemin de la vérité, leur soi-disant Deuxième monde, la société qui s'organise autour du rêve, les piliers et ma propre expérience, laisse penser que le Rêve est bien une sorte de Réalité, différente de la notre, mais bien quelque chose existant.
Cependant, J'avais soupçonné, cet état de fait avant de venir, donc je cherchais plutôt une solution différente. Trouver un indice qui prouverait que le Rêve n'est qu'en fait une couche de conscience de la Dame. une façon différente d'essayer de communiquer avec elle.
J'ai supposé que les Rêvants ont utilisé les termes, Chemin de la Vérité, Haut-Dôme et Troisième monde, pour des notions plus terre à terre, Apprentissage du langage de la Dame, Rencontre avec la conscience divine, Monde où l'Equilibre est retrouvé.
Mais je n'ai pas encore trouvé de preuve à cet état de fait, et il me faudrait plus d'une vie pour y arriver je pense.

D'autres part, j'ai remarqué que Les Rêvant, ceux qui restent dans la Shamesha à dormir, sont très calme de nature, extrêmement posé et ont souvent un discours d'érudit, alors que le reste de la population semble en proie à de plus grandes émotions. Un réel décalage existe entre les Rêvants que j'ai rencontré, je pense à Shuuno'Lomaï par rapport à Rialda, ou Tomasin par rapport à Sirilius. Le rêve est donc bien une forme d'apprentissage, mais surtout vers une érudition plus importante. Tout n'est peut être que métaphore utilisés pour permettre l'élévation des Neldas à la philosophie et à la grandeur d'âme.

J'ai aussi noté quelque chose de particulier, les Rêvants n'attachent pas grande importance à leur enveloppe corporelle Elle est un poids, pour les citer, et ne mérite pas d'attention. Ce phénomène se retrouve aussi dans la faction des Témoins, où apparemment l'Illumination correspond à un départ en barque sur la mer, pour retrouver le S'sarkh et ainsi se débarrasser de son enveloppe corporelle et finir pour toujours dans son sillage. Je vais d'ailleurs chercher des représentations de cela dans d'autres factions, au cas où cela ne serait pas une coïncidence.
En tout cas le Rêvants, comme les Témoins sont persuadés d'être bien plus qu'un poussiéreux dans Syfaria, ils ont une forte croyance en leur âme non-physique.
Tout cela reste inconscient évidemment, car s'il se rendait compte véritablement qu'ils sont plus que de simples poussiéreux et qu'il font partie de rouages de la nature et qu'ils ont un destin supérieur, et bien ils seraient obligés de croire à la Dame. Ils l'évitent en faisant semblant de rester ignorant.

Enfin, j'ignore quelle crédibilité donner à mon rêve, il représente plus de questions que de réponse. L'image du Sablier me perturbe fortement, elle doit être dû à l'une de mes théories sur le fait que Syfaria est une mélodie brisé où la Dame joue les bonnes notes, le S'sarkh joue les mauvaises, et la mélodie perturbe l'Equilibre, mais un moment elle s'arrête puis recommence à l'envers, pour repartir à l'endroit.
Je vais y réflechir.




Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

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