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Rameau de Croyance

Contes et légendes

la Dame anime le coeur des Troubadours.
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Sujet lancé par Bakean
Le 07-12-1509 à 17h41
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Posté par Bakean,
Le 25-04-1511 à 17h11
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Bakean

Le Luang 7 Dasawar 1509 à 17h41

 

Om'shir, Je me présente à vous car j'ai trouvé quelques contes et légendes à la Bibliothèque de Zarlif, enfouis dans les archives. Aussi plutôt que de laisser tomber dans l'oubli le travail de poussiéreux inspirés, j'ajoute leurs oeuvres à la conscience collective.


Cela commença par un tremblement, un mouvement dans la terre alors qu'au dessus les coeurs se déchiraient.
Puis, une explosion, et la lumière brilla partout. Lumière divine qui toucha toutes choses à la surface.
Une mélodie anima alors le monde, mélodie curieuse, sublime, qui changea le coeur de tous.
Mélodie grise, pour une Déesse qui s'ouvre à la conscience.
Elle existait jusque là la Dame Grise, elle existait. Mais de conscience elle était denué. Chacun suivait ses règles alors qu'elle ignorait qu'elle les édictait, chacun la respectait alors qu'elle ignorait sa propre existence.
Et pourtant elle était là, et maintenant comme un enfant qui se réveille doté des connaissances de la totalité de se ancêtres, elle voyait son royaume, comptait ses sujets, admirait sa beauté.
Une mélodie anima Syfaria dans une harmonie qui depuis n'existe plus. La Dame était heureuse, elle avait conscience de sa puissance et de ses responsabilités, conscience de l'Equilibre à préserver. Cependant, tout allait bien, inutile de se réveiller, inutile d'intervenir, tout était parfait.
Tout a une fin, au sud dans les montagnes, un matin, un miroir se brisa, et la Dame hurla de colère. Une créature monstrueuse s'en échappa et déjà rependait son poison. La Dame cria, brisa l'harmonie.
Ses enfants se transformaient sous ses yeux impuissants, le loup qui n'attaquait que pour se nourrir se transformait en bête sanguinaire folle furieuse. Même ses plus stoïques soldats, les arbres, connaissaient la douleur, et certains devenait des créatures hybrides dotés d'envies chaotiques. La Créature sous-marine a brisé l'Equilibre, créant les abbérations.
Déorientée, la Dame Grise, modifia la mélodie par a coup espérant que cela suffirait. Elle comptait sur ses plus anciens sujets, redoutables, les Rejetons comme on les appellent maintenant, pour se débarrasser de la gangrène qui polluait son corps. Mais, désespoir, ceux-ci la trahirent, eux fiers combattants, représentants du chaos nécessaire à l'Equilibre, s'allièrent à une immondice, pour devenir des jouets de la maladie.

La Déesse, arrogance divine, hurla de colère, fit trembler le sol, jura sa propre destruction puisque ses sujets l'avaient oubliés. Détruire sa vie plutôt que la passer à souffrir tel était son but.
Nouveau tremblement, elle aussi utiliserait la puissance des piliers, aucun bruit ne survivrait à son requiem. rien ne restera.
Mais sa colère n'eut pas les effets escomptés, au lieu de cela, une nouvelle pièce s'ajouta à l'Echiquier, un nouveau perturbateur d'Equilibre. La Poussière entra dans Syfaria. et la Dame stupéfaire, observa quelques instants ses créatures, faibles, imprévisibles, nus, et innocente, et compris qu'elle avait amené ceux qui ferait revivre l'Equilibre. Aussitôt, elle chanta à ceux qui écoutaient le plus sa mélodie, leur assenant de les protéger, et les Nemens l'écoutèrent et pour la première fois se lancèrent au combat.

Six cent ans de cela, la Dame grise enfreint les lois de l'Equilibre et protégea la poussière vouée à la disparition. Elle insuffla une nouvelle mélodie sur le monde, et les Nemens les aidèrent à apprendre la magie, à construire les cités. Les fiers anges de la Dame, stoïques et voués à un Equilibre parfait, travaillèrent ainsi en commun avec la créature qu'ils considéraient d'une imperfection risible.
Cela dura un temps, mais lorsque la Dame, se rendit compte que la curiosité de ces nouveaux-enfants n'avaient aucune limite, et qu'ils essayaient de s'approprier son propre pouvoir, qu'ils essayaient d'insuffler la vie, elle brisa les liens. Il était temps pour eux, de grandir seuls, sachant qu'ils seraient capables, en tant voulu de détruire les menaces et de retrouver l'Equilibre. En attendant, elle accepta son sort et continua de souffrir des effluves du S'sarkh.


Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Bakean

Le Julung 17 Dasawar 1509 à 23h08

 
Légende des premiers sortis.

Introduction : Naissance


En arrivant ils étaient nus. Fragments d’ancienne existences, vouées à disparaitre. Nombreux ne se rappelaient de rien, ils étaient comme un enfant qu’on retrouve devant la porte d’un monastère, il a des parents, mais ils importent peu dans l’équation.

Chapitre I : Enfance
En arrivant ils étaient perdus. Un enfant ne peut comprendre, comprendre pourquoi il était né d’une structure minérale. Un enfant ne peut comprendre pourquoi il avait un langage, que certains comprenait, ses semblables, et d’autres non, les deux autres races.
L’une, fut appelée Nelda, loin de se rappeler de leur passé, ils grognaient et s’impatientaient, nourriture, chaleur et survie, furent leurs premiers besoins. Besoin primaires d’animaux, animaux anthropomorphe.
L’autre pris le nom de Tydale, plus réfléchie, ils abandonnèrent rapidement la question de leur précédente existence, pour se concentrer sur leur possibilité et évaluer les éventuels problèmes que pourraient causer les deux autres races présentes.
Enfin, la Troisième qu’on nommera Tchaë, était Hystérique, ils beuglaient, réclamaient leur ancienne vie, n’avait cure des autres races ou des nouvelles possibilités. Ils étaient plus petits, et surtout plus nerveux.
Cette nervosité agissait sur l’instinct des Neldas, qui devenus agressifs, les Tydales tentant de calmer le jeu avec des mots ne faisait que semer la confusion, personne ne se comprenait, personne ne s’aimaient, maintenant personne ne se tolérait.

Chapitre II : Adolescence

Divergences d’opinions, dénie, et intolérance tels furent leurs chevaux de batailles lorsque dans leurs champs de vision déferlait des troupes d’immondes monstruosités. Une armée de créature affamée, désirant gouter à la nouvelle chaire fraichement arrivée. Dès leur naissance, même au sein d’une seule race, ils avaient des divergences d’opinions.
Ainsi certains allaient à la rencontre des bêtes, les considérant certainement comme des sauveurs. Des sauveurs criant, courant et ayant les armes brandies. Les imbéciles meurent en premiers.
D’autres attendaient leur sort, résigné, estimant qu’ils étaient destinés à finir dans l’estomac d’une créature, et qu’ils avaient été amenés là pour ça. Les Faibles meurent en deuxième.
Certains encore, essayaient de rattraper ceux qui couraient vers ceux qui se font appelés rejetons, afin de leur sauver la vie. Les Téméraires meurent toujours.
Les groupes ne comptaient donc plus que ceux qui s’organisaient et ceux qui fuyaient. Le combat dont l’issue ne faisait aucun doute pouvait commencer. A cent contre un les races se faisaient balayer comme de la Poussière. Tel fut le nom donné à ces êtres de vent, dotés d’aucune défense naturelle. Comme l’ont pouvait s’en douter, se furent les Neldas les plus aptes à se défendre, en adoptant une technique de combat bestiale usant avec efficacité, griffes et crocs. Les Tydales manquaient d’une arme longue et tranchante, sans cette arme leurs reflexes de combat semblaient désorientés. Idem pour les Tchaës, sauf qu’eux semblaient habiles à se battre à distance, le lancer de pierres, ou de branches leur allaient très bien, mais ils avaient aussi la curieuse impression qu’il manquait quelque chose dans leur style de combat.
Evidemment, que pouvais faire ces poignées contre les armées de celui qu’ils nomment le P’ken’S’sarkh.

Chapitre III : Une figure paternelle
Heureusement pour les êtres de poussières, nous avons répondus à l’appel, un peu tard certainement mais notre peuple n’est pas habitué aux actions offensives directes, ainsi ce fut assez difficile à organiser. Mais nous avons rejoints les Piliers de Poussières, le nom semblait bien choisi, et avons défendus ce qui restaient de poussiéreux.
Evidemment, notre intervention a beaucoup surpris, le général en chef des rejetons, tellement surpris qu’il n’a pas combattu jusqu’à ce que les dernières vies soient achevées. Cela était à notre avantage, et ce fut certainement l’évènement qui assura la survie des poussiéreux. La Retraire du P’Ken’S’sarkh.

Chapitre IV : En route vers l’âge adulte.
Après avoir sauver les êtres de vent, nous avions maintenant la tâche titanesque d’essayer de faire comprendre à ces êtres moins évolués et mortels qu’il fallait qu’il se protègent dans nos cités et qu’il apprennent à se défendre.
La Tâche était ardue, il ne parlait que des dialectes improbables, et semblaient peu enclin à les abandonner pour la langue de Syfaria, le Nemen. Avec réprobation, certains de nos érudits, décidèrent d’apprendre leurs patois sauvage. Quelques jours suffirent, mais nous fîmes une autre découverte lorsque le rapport des érudits nous parvint.
La poussiéreuse semblait moins évolués que nous le pensions, ils n’avaient aucun souvenir de leur arrivée ici, ils ne semblaient même pas être d’accord entre eux, race ou pas races. Eux qui n’étaient déjà pas bien évolués étaient handicapés mentalement par de l’amnésie.
A fortiori, ils ignoraient la magie des runes, ou n’importe quelle autre magie existante. Cependant, un certain Elchior parla d’une magie de réactions chimiques, et de la puissance des bulles, mais sans savoir lui-même de quoi il parlait.
Nombreux parmi les Nemens, commençait à se demander pourquoi avoir sauver de tels animaux, bien qu’ils soient capable de parler, et si nous devrions pas plutôt les laisser se faire exterminer. La Judicatrice semblait cependant déterminée à leur laisser une chance, pour les vies Nemens perdues dans ce combat.
Et ils utilisèrent l’étendue totale de cette chance, certains Nemens furent même impressionné par la puissance de l’instinct de survie de ces bêtes, et à quel point leur curiosité leur permettait de chercher une voie d’Existence.
Les Grand poilus, « Nel’Da » avaient profité du répit après le combat pour se chercher une herbe à fumer. Reste de leur ancienne société certainement. Bref, cette herbe eut un effet incroyable par rapport à leur évolution. Ils sont passés du stade animal, à une réflexion et une philosophie que certains de notre peuple considéraient proche de la notre.
Les Petits Fous, Tch’haé eux, avaient commencé à étudier la structure de l’île et utiliser ces éléments naturels pour créer des machines bizarres, soit disant magiques, enfin surtout étranges et bruyantes.
Enfin , les Tailles Moyennes « Ty’Dal », eux ont préféré se mettre directement au travail, et ont appris ou plutôt réappris des techniques de combat réservé à l’Assassinat, des mises à mort rapides et gracieuse.
Avec notre aide, ils se sont installés dans les anciennes cités, et ont commencé à se débrouiller tout seul. Certains parmi eux avaient des atouts de chefs, je pense à Sardoryanne, Fyridor ou Batyas, mais étaient profondément divisé par leurs opinions. Nous avons donc finalement accepté leur requêtes de les laisser occuper les villes en se divisant selon leurs désirs et leurs courants de pensées.
Nos dirigeants ont considérés qu’il serait bien qu’ils apprennent la magie des Runes, afin d’avoir une vrai chance, mais ils étaient beaucoup trop stupides pour ça, alors ont a divisé la magie, réduite à sa plus simple expression. On leur a appris à couper les carottes plutôt que de préparer le ragout.

Conclusion : Le début des responsabilités
Ils ont réussi cependant à s’en sortir, tandis que nous les défendions des attaques de rejetons. 10 ans de batailles de tranchées plus 189 ans de combat stratégiques, Tout ça pour de la poussière et un ego mal placé du P’ken’S’sarkh. Uniquement pour donner une chance aux poussiéreux de s’en sortir et qu’ainsi le sacrifice de nos armées à leur naissance ne soit pas vain.


Traduction d'un Rapport d'un nemen inconnu, acheté à un marchand ambulant attestant de sa véracité sur les cheveux de sa soeur. L'original a été perdu, et la traduction du Rabäan a été effectué par mes soins.

Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Bakean

Le Dhiwara 27 Dasawar 1509 à 01h49

 

O Hatoshal rêvée, Hatoshal adorée,
Splendide fierté de Poussières dévouées
O Vert Mystérieux, délivre tes secrets.
Divine caverne de Merveilles cachées.

Le Vent transmets les rumeurs,
Une Brise d'inconnu, un bruit de trésor
Une récompense pour dur labeur,
Une rencontre dont l'espoir dévore.

Le Culte de l'Equilibrium a longtemps été transmis Oralement,
Hors des Écrits religieux, existent, des contes semblant dément.
Légendes de troubadours, ridicules histoires de Mardes, soi-disant.
Mais les légendes ont une base réelle, celle-ci n'est pas exception.



Ainsi, il est dit, qu'au beau milieu, du cœur sombre de l'Hatoshal,
il existerait une clairière, dont aucun sentier n'amène.
Une clairière, entourée de conifères géants, Piliers stoïques la protégeant.
Aucun rejetons n'espère trouver l'endroit, aucun païens non plus.
Au centre de la clairière, ombrageant la totalité des basses herbes,
se trouve l'Arbre Blanc du Jugement.

La légende affirme que seul un apôtre peut tomber sur le Gigantesque végétal.
Guidé, s'il le mérite, par les Voix de la Dame, encore faut-il écouter, et espérer.
L'Arbre Blanc du jugement, aurait la particularité, en dehors d'être majestueux,
d'être couvert uniquement d'un feuillage blanc qui ne tombait jamais au sol.
L'ont dit que l'Elu trouvant la clairière pouvait entendre la voix de la Dame.

Il parait, en effet, que le vent introduit dans le feuillage pâle, parlerait,
Une voix féminine, une voix divine, la Dame s'exprimerait sans ménagement.
Il parait que cette voix divine, serait le lien, le lien entre chaque être.
Une porte ouverte vers, les discussions naturelles des esprits muets.

Incroyable bienfait, Incroyable puissance, mais pouvoir à protéger aussi.
Ainsi, l'Arbre est entouré en permanence de vents très nombreux, qui tournoient, balayant la clairière.
Ces vents peuvent devenir Arme et sans sommations pourrait désintégrer n'importe quel rejeton.
Cela explique les raisons de leur méfiance à chercher la clairière.

Cela est ennuyant à dire mais il est raisonnable d' adopter leur méfiance.
Car la puissance divine muée en jugement est en général dangereuse.
Une sorte de R'hin Assia immuable, silencieuse, fatale, et Equilibrée.
L'ont dit qu'elle peut rendre fou à lier, ceux qui ne respectent pas l'Equilibre.
L'ont raconte qu'elle peut désintégrer, l'imbécile travaillant pour l'ennemi.
Attention, aussi, à ne pas observer indéfiniment, il parait qu'à force d'entendre,
le savoir divin, la poussière aurait tendance à vieillir prématurément.
Aussi, impossible d'étudier les voix, sous peine de finir comme engrais pour le Pilier Blanc.

Quel intérêt me direz-vous de rencontrer l'Arbre Blanc du Jugement ?
Et bien si votre âme est juste, si votre âme est dédiée à la Dame ;
Elle vous fera le plus grand des présents. Cérémonie magnifique.
Une feuille de l'Arbre se détachera, et sera transportée, par les vent son allié,
Elle se posera sur votre cœur, en passant à travers vos vêtements. l'insignifiante partie blanche se désintégrera aussitôt, laissant une empreinte.
Une empreinte de feuille indélébile, vous assurant le soutien de la Dame.

Qui n'a jamais rêvé de voir une tempête de vent, faire dégager l'ennemi lors d'un combat perdu d'avance ?
Qui n'a jamais espérer voir un éclair s'abattre sur l'abbération en train de déchiqueter vos jambes ?
Qui n'a jamais bénie, une branche d'arbre s'écroulant sur l'abruti qui vous abreuve d'inutilité depuis des heures ?
Voilà, le pouvoir de l'Arbre Blanc. Aussi, quand vous vous promènerez dans l'Hatoshal si vous sentez que le Vent vous porte dans une direction, suivez-le, laissez agir votre intuition.

Tel est mon conseil, Telle est mon histoire, Tel est un secret de la forêt dorée, organisme vivant de la Dame.


Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Bakean

Le Merakih 20 Jangur 1510 à 22h28

 
***
Cette histoire se passa, un jour comme aujourd’hui, le vent caressait les plaines, les arbres montraient fièrement leurs forces et la pluie restant laissaient à la terre cette odeur si agréable. Notre héros finit son paquetage, attache les dernières boucles et se met en selle. Son Tawhak vieux et fatigué s’avança sur les routes peu sûres et escarpées.
Rien d’exceptionnel à ce Tydale, il était de taille moyenne, de poids moyen et de beauté moyenne. Le visage bonhomme de quelqu’un qui a déjà de l’âge, quelques rides au coin des yeux révélant un sourire fréquent et franc, la spécificité était dans le regard, celui-ci était blanc, l’iris n’existait plus, le pauvre vieux était aveugle.
Aujourd’hui il quittait l’Hatoshal, Il avait passé sa vie sur les routes, il en avait assez de la solitude, il voulait appartenir à une communauté. Il allait vers la faction de sa race d’origine, le Matriarcat du Déclin, pour quémander asile et quelques miettes de pain et d’eau.
Sa monture expérimentée connaissait la route par cœur, un détour derrière les collines maudites, et il était là-bas. Combien de fois fut-il prévenu des ennemis se trouvant sur la route, il n’en avait cure, si son temps était venu, qu’il en soit ainsi. Certes, il s’était déjà fait attaquer, mais les rejetons en général avaient pitié de lui. Tout le monde avait pitié de lui, peut être était-ce cela la raison de ses entreprises dangereuses. Il s’appelait Salander, il avouait sans crainte qu’il n’avait peur de rien.
***


A la porte d’Utrynia, il fut stoppé par des gardes.

« - Aka’s Hajar vagabond, tu n’entres pas.
- Pourquoi ne puis-je pas entrer ? Je ne peux faire d’histoires sans mes yeux pour voir. Je cherche gîte et couvert. Pouvez-vous me l’offrir ?
- Non, répondit un garde, tu n’aura rien, tu es inapte, tu ne vaux rien. Qu’espères-tu de nous ? nous allons vers le Déclin, Tu serais un poids mort, une bouche à nourrir qui n’apporterait rien.
- Je ne vais pas supplier, je m’en vais, mais pourquoi apporter tant d’égard au futur, tant d’application à sauvegarder notre race, si l’humanité qui la caractérise a disparu ? La race Tydale est morte, vous n’êtes que des pions ramassant les miettes. »

*** Sans attendre de réponse, il tira sur les rennes et reparti d’où il venait. Il ne ferait pas partie du Matriarcat, il se dirigea vers la Confrérie des Six. Sa vue prise en Otage, il comptait sur ses autres sens, autrement plus développés, ainsi, il ressentit la chaleur du désert d’Amody, sentant l’odeur particulière du sable brûlant autour de lui, le vent était plus fort et ramenait des senteurs venant de loin. ***


A la porte d’Arameth, il fut abordé par des marchands.

« - Aysh' in Avih baroudeur, Quels produits ramène-tu de tes exploits ? Veux-tu les échanger ? Que transportent les fontes de ta monture ? Tu aurais besoin de vêtements, veux tu du sel ?
- Hélas, je n’ai rien, aucune possession, quelques vêtements de rechanges et des vivres pour la route. Je cherche simplement un endroit chaud pour la nuit, et un repas pour me sustenter.
- Et bien, trouves-toi une autre ville, ici seul les pierres comptent, et ce que tu peux échanger avec. On ne veut pas de pouilleux, la Perle sombre du désert ne s’est pas faite avec des bons à rien. Dégage l’aveugle, avant que je me décide à te prendre ta monture pour m’avoir fait perdre mon temps.
- Les Pierres et les possessions ? Dans un monde si risqué où la mort est à tout bout de champs, vous ne rêver que d’apparences et de conforts ? Et tu oses me traiter d’aveugle, alors que votre avidité vous as brûlé les yeux jusqu’à perdre de vue la raison de votre existence. Inutile de me menacer, je ne resterais pas une seconde de plus dans une faction, où l’honneur et la compassion s’achètent. »

*** Irrité, il reprit la route, la nuit était tombée, il entendait les animaux se préparer à la chasse. Le froid commençait à tomber, et il tombait vite dans le désert. Il décida de ne pas vouloir être la proie, et se reposa gelé dans le désert, collé à sa monture. Le lendemain, il était à la porte d’Oriandre. ***


Il fut arrêté net par un bruit sonore, quatre petits êtres pointaient une arme sentant fortement la poudre.

« - Retourne d’où tu viens, nous ne voulons ni de voleurs, ni d’assassins, ne cherches pas à nous duper.
- Point mon intention, je ne suis ni assassin ni voleur, je suis un vagabond aveugle cherchant le gîte et le couvert pour ce soir. Je n’ai plus de vivres, et je voudrais un peu de paille pour reposer mon dos.
- Ne nous prends pas pour des imbéciles, tu es un espion ! tu veux voler nos vivres durement accumulés, et nos armes pour nous buter, nous connaissons ton espèce, Files Tydale sinon je t’envoie une rafale.
- Je m’en vais en effet, Je ne peux rester dans une faction où la confiance en autrui est une faiblesse, vous connaissez mon espèce ? vous ne devez même pas connaitre votre voisin, vous n’existez plus, vous survivez sur cette terre, vous êtes une honte pour les êtres vivants.

*** Il tira encore sur sa bride et s’en alla. Les choses avaient changées depuis sa naissance, les poussiéreux commençait tout juste à habiter les villes en ce temps là, lui choisit la solitude et le risque. Il s’interrogea sur son entreprise, une vie de vagabond est mille fois préférable qu’une vie au milieu d’êtres qui contrairement à lui peuvent utiliser le verbe « observer », et pourtant sont aveugle à la beauté de Syfaria. ***


A la porte de Jypska personne ne l’arrêta. Personne ne lui parla. Finalement il s’adressa à une Nelda bien armée.

« - Bonjour, je suis vagabond, puis-je espérer trouver gîte et couvert dans votre ville, je n’ai rien pour payer, mais je souhaiterais m’intégrer.
-Je trouverais de quoi vous sustenter, mais n’espérez pas vous intégrer. Vous êtes, un Tydale, vous ne connaissez rien au Second Monde, vous ne pouvez quitter Syfaria, le mensonge, je ne vous en veux pas mais cela ne nous intéresse pas.
-Je mangerais et je dormirais ici ce soir alors, puis je repartirais demain, je ne peux rester dans une faction où l’espérance d’un monde meilleur occulte la beauté de celui-ci. Il parait que les ignorants son bénis, je préfère alors rester ignorant et apprécier ce que la nature m’offre plutôt que de survivre ici en espérant renaître ailleurs. »

*** Décidément, plus personne n’avait de respect pour ce monde, il nous avait enfanté, nous transmettait ses bienfaits, en observant la nature, les principes de bons sens semblaient pourtant évidents. Les poussiéreux n’étaient plus que des Ombres, fatalistes tydales survivant que pour se voir mourir, Avides confrères ne conférant un attrait à quelque chose que quand il se monnayait, Tchaës paranoïaques dont l’existence n’avait aucun sens, rêvant apathiques ne se souciaient pas de la beauté devant leurs yeux pour aller chercher une beauté temporaire dans un autre monde. ***


Il arriva devant Lerth. Il fut automatiquement alpagué.

« - Bonjour voyageur, le S’sarkh t’as donc élu, tu portes les signes de ces épreuves. Veux-tu nous rejoindre ? Nous pourrons te faire voir l’illumination.
- Pourquoi pas, mais j’aimerais surtout un endroit chaud pour dormir et un repas qui enfin me remplirait l’estomac.
- Que nenni, mon ami, tu n’as pas besoin de ça. Les privations sensorielles comme ta cécité sont des épreuves nous rapprochant du S’sarkh, la douleur nous permet de nous rapprocher de l’illumination. Elle permet d’expier nos fautes.
-La Douleur ? C’est le comble, quel imbécile a considéré que la vie en elle-même n’était pas une épreuve assez grande et qu’il fallait en plus s’automutiler par des privations ? Les poussiéreux sont devenus fous, vous m’avez décidé, je vivrais en Ermite, je préfère cela à expier des fautes que je n’ai pas commise.

*** Franchement dégouté Salander considéra qu’il préférait vivre des décennies encore sans ouvrir la bouche plutôt que de supporter la déchéance de son peuple au jour le jour. Il avait été guéri de sa solitude. Il décida de retrouver l’Hatoshal qui l’avait protégée de la pluie, nourris et vu vieillir. Elle comportait des dangers certains, mais représentait un chef-d’œuvre de la nature, un cycle sans fin qui va bien au-delà de tous les inventions des poussiéreux aveuglés. ***


Il se retrouva surpris devant une des portes de Syrinth. Il avait oublié l’Equilibrium. Qui ne tente rien à rien si dit-il. Un garde l’arrêta.

« -Om’shir voyageur, que cherches-tu sur les terres Saintes de la Dame Grise.
-Je cherche gîtes et couverts, mais j’ai dans l’idée que je ne le trouverais pas ici. Essayons. Qui est la Dame ?
- La Dame Grise mon ami, Est ce qui t’entoure, cet arbre est sa force, le vent est sa voix, Syfaria est son surnom, elle est la justice aveugle représentant un Equilibre qui a été perdu à cause de la maudite bête sous-marine. La Dame doit être protégée, nous devons la protéger. Retrouver l’Equilibre de Syfaria, en suivant ses guidances est notre mission. Je ne peux te laisser entrer dans le saint lieu de Syrinth, mais je peux te procurer à manger, et dormir sous un arbre est un toit de grande valeur. »

Salander, n’y trouva rien à redire, deux jours plus tard, il était devenu Apôtres. Il mourut deux ans plus tard, il mourut heureux en prononçant ces derniers mots, « je n’ai pas de regret Kielnos, la mort est ma place aujourd’hui, mon cycle se termine, la Dame Grise m'a guidée jusque là, je vais la retrouver, en respectant pour la dernière fois l'Equilibre. »


Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Bakean

Le Luang 22 Fambir 1510 à 20h48

 
***
Un jour comme aujourd'hui, le vent balayait la plaine de Zarlif, les marchands fermaient leurs echoppes, les tavernes sonnaient le début de la soirée. Caravaniers, Apôtres, Etrangers ou vagabonds, tous voyaient leurs silhouette disparaitre dans la beauté de l'obscurité. La poussière allaient se détendre avant de se reposer.
Quand soudain, un éclair blanc, un bref instant Zarlif était éclairé comme en plein jour, un instant bref l'espace d'une seconde, puis les Ombres reprirent leurs droits. Or de cet instant, se découle cette histoire, que les Troubadours transmettent encore aujourd'hui.
***



La poussière paniquait, comme emportée dans une tornade elle gigotait dans tous les sens. Qu'était-ce que cette lumière ? Qu'était ce boucan ? Que se passait-il ?
Le questionnement trouva rapidement explication, mais une explication partielle, amenant plus d'interrogations.
Au milieu de la ville, de la fumée s'échappait. Crime ? Explosion ? Attaque de rejetons ? Il ne semblait pas, une partie de la bibliothèque s'était écroulé, au vu de l'espace détruit, cela correspondait au bureau du Grim 'Holland, un bibliothécaire, dont l'ancienneté provoquait la rumeur de son appartenance aux premiers sortis.
Raffut, Chahut, dans l'endroit sacré par le silence, les pas des gardes étaient rapides, pressés, lorsqu'ils traversèrent les allées pour arriver jusqu'au bureau. Une dizaine se précipitaient, tandis que des curieux s'amassaient autour de la bibliothèque, heureux de ne pas avoir à craindre le pire mais intrigués de l'évènement.

L'un se détachait des gardes qui observaient les restes du bureau de l'homme de lettres. Il était symbiosé, il fut automatiquement nommé enquêteur. Tom'Ika il s'appelait, récemment nommé au poste d'Ombres, il était entré le dernier et avait pris soin de fermer les portes de la bibliothèque derrière lui, il avait observer dans la pénombre si personne ne se cachait dans les allées. Il était entré le dernier dans la salle, lorsqu'il fut persuadé que personne d'autre ne se trouvait dans le bâtiment Et il trouva sa première surprise.


*** En général, le conteur choisit ce moment de l'histoire pour baisser d'un ton, obligeant chacun à s'approcher, l'histoire devient secret, le conte devient légende. ***



Le bureau était dévasté, des reste de parchemins et des cendres voletaient éclairées comme de la neige par la faible luminosité lunaire traversant le plafond ébréché pour se propulsé au centre de la pièce. Les murs cendreux et les livres et mobiliers brûlés laissaient entendre qu'une explosion de forte puissance avait eu lieu. Etait-ce une explosion magique, suite à une mauvaise manipulation ? ou autre chose. Mais ce n'était pas tout.
Aucune trace du bibliothécaire, mais une piste. En effet, sous l'effet du feu, les stratagèmes protégeant les secrets brûlent avec. Parfois les secrets aussi, mais cela est une autre histoire.
Ici, le secret n'avait pas disparu, et le Tchaë symbiosé de notre histoire remercia la Dame de lui avoir permis de penser à fermer les portes, il nota avec précision le nom et la réaction de la dizaine de gardes présent, afin d'étouffer l'affaire plus tard. Il n'a clairement pas réussi. Il averti aussi son consensus, que personne ne devait entrer dans la bibliothèque, qu'il fallait avertir qu'une expérience de magie avait mal tournée et que le peuple devait retourner à ses occupations. Annoncer la mort du Bibliothécaire calmerait la curiosité de la majorité.
Mais à ce moment de l'histoire le groupe restreint ignorait parfaitement, si Grim était mort, mais il le serait certainement plus tard si ce n'était pas le cas. En effet, l'équipée tomba sur quelque chose de très particulier, derrière une teinture qui brûlait, se cachait une petite porte fendue en deux qui brulait elle aussi, l'espace était très étroit, trop étroit pour un Nelda, voir un Tydale, cependant un Tchaë pouvait passer, Grim était Tchaë, Tom'Ika, aussi.
Mais cela n'était pas le plus grave, le plus fou, le plus énervant, peut être que le passage secret n'était qu'une coincidence, il existait peut être depuis longtemps, mais c'était le symbole peint dessus qui hérissait le poil des poussiéreux présent. Le Symbole du culte de Maärbia.


*** Le conteur ayant annoncé l'instant tragique, il fait une pause pour laisser à son assistance le droit d'émettre des jurons, et de murmurer sur l'information. d'un geste de la main, il demande le silence pour reprendre. Et ne reprend qu'une fois que tous les yeux sont à nouveau posé sur lui. ***



Horrible découverte n'est-ce pas ? pire la peinture était fraiche, absolument pas abimée par le temps, cela ne voulait dire qu'une chose, Grim'Holland, était coupable d'appartenance à ce culte immonde.
Une pensée vers le consensus pour rappeler la gravité de la situation, et notre héros ordonna à la compagnie de rester sur place et d'essayer de récupérer le plus de manuscrits possible encore en état. lui, descendrait seul dans le trou, pour voir ce qu'il pourrait y trouver.
La manipulation était subtile, les gardes s'affairaient aussitôt alors que le Tchaë savait pertinemment qu'ils ne trouveraient rien, une étude de la pièce permettait de se rendre compte rapidement que l'explosion n'avait pas eu lieu dans cette pièce, la déflagration était si forte qu'elle avait fendu la porte en un éclair en cherchant un point de sortie, le toit fragile.

Tom'Ika descendit sans réfléchir dans le trou, debout était impossible, il y rentrait à peine accroupi dans ce maudit trou. A peine la porte touché, elle s'effondra, puis s'enfonça dans l'obscurité, avec comme seul compagnon une torche allumée préalablement.
L'odeur était forte, un mélange de magie et de poudre, en éclairant les murs l'entourant, il craignait fortement pour sa vie, en effet, tout était craquelé, noir de cendres, menaçant de s'effondrer. Le chemin était curieux, il était en forme de courbe et en descente, le Tchaë sentait qu'il descendait sous terre mais n'allait pas en ligne droite, comme un escalier en colimaçon. Dans le noir complet difficile de savoir combien de temps il avait marché avant de tomber sur une grande salle. Trop grande salle, de presque trois mètres de haut, et plus de dix mètres de larges.
Enfin, il compris, la salle était en dessous de la bibliothèque, un repaire du culte certainement, en plein Zarlif, dans un lieu sacré, une honte. Plusieurs entrées quittaient la salle, mais elles étaient toutes bloqués par des rochers. Éboulement ou condamnation intentionnelle ? nul ne le saura jamais.
Ce n'était d'ailleurs pas vraiment ce qui intéressait Tom'Ika, en effet, des rangées de livres de toutes sortes, de parchemins magiques et de nombreux laboratoires d'alchimie auraient pu tout autant attirer son attention. Mais non, il était focalisé sur un endroit vers le nord-est de la pièce, un bureau y était calciné, mais pas de cendres noirs, non, cela ressemblait à de la poudre blanche, une gigantesque cicatrice de poudre blanche qui avait détruit un bureau le sol et une partie du mur en un trait fin mais peu précis.
Qu'est ce que cela signifiait ? aucune magie connue n'avait de tels effets, cela ne sentait pas la poudre. Une invention Tchaë ou pire encore ? Pire encore, collée contre le mur, la trace blanche créait une forme curieuse, en delà de la cicatrice profondément marqué dans les fondations, une sorte de forme, blanche aussi, comme si quelque chose avait bloqué l'explosion. Grim'Holland, bien sur, voilà ce qui restait du Tchaë. Il était redevenu poussière, complètement évaporé, ce qui restait de lui était collé à la cicatrice, condamné. Comment une chose pareille était possible.

Nouvelle pensée vers le consensus, les ordres fusaient, Recherche, Destruction, Fuite, Incompréhension. Tom'Ika, Choisit la recherche, il observa les livres, vida les armoires, lu les parchemins, jusqu'à ce qu'il n'osait considérer ne fut plus une alternative mais bien la seule vérité possible.
Sur un parchemin à moitié calciné, retrouvé au sol, il arrivait à déchiffrer, en ancien Shaïran, les mots qu'il ne pourrait plus jamais oublié. Coruscation.
Il en tomba d'effroi. Ou peut être était-ce le manque d'air dans une salle étouffé par la magie. Quoi qu'il en était ses jambes lui firent défaut.
Nouvelle pensée sur le consensus. Effroi, peur, Destruction, disparition, oubli, étouffer l'affaire.

Il compris qu'il n'avait plus le choix, les secrets de cette salle devaient rester scellés, hors de question que des illuminés de Maärbia apprennent la terrifiante magie de la coruscation.


*** Le conte touche à sa fin, mais le Troubadour n'a pas dit son dernier mot, il remarque l'oeil septique de certains, l'impossibilité de l'histoire, vole au dessus de la salle, il n'a pas moyen de lutter contre cela, alors il renforce le mystère. ***


L'histoire ne dit pas ce qu'à fait Tom'Ika, on ignore comment il s'est débrouillé, mais lorsqu'il sorti par le trou par lequel il était entré, aidés par les gardes avides d'informations, le tunnel s'effondra derrière lui, brisant à jamais le seul point d'accès à la salle connu. Il expliqua rapidement aux gardes que le bibliothécaire avait un bureau caché où il essayait des armes à feu, et que la Dame certainement furieuse a fait exploser le bureau et lui dedans. Il avait retrouvé le corps calciné du vieux bibliothécaire, mais n'avais pas pu le ramener.

Aujourd'hui encore, nous n'avons pas plus d'explications, il parait que le fil de pensée a été détruit en même temps que la symbiose de Tom'Ika. Chose très rare, le Tchaë a disparu depuis, les recherches ont durées, mais les craintes ont perdurées. Perverti ?

***
Le conteur cloture son histoire sur cette question obscure, laissant à l'auditoire le droit à l'interprétation. Plusieurs questions lui sont posés auquel il répond du mieux qu'il peut, comédien il accentue l'aspect tragique. Au bout d'un certain temps, chacun repart à sa discussion, et lui enchaine avec une chanson.
***


Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Silindë

Le Merakih 24 Fambir 1510 à 20h29

 
Il était une fois, dans la Sainte une enfant tchae appelée Nimale.

Elle naquit un soir de décembre dans une petite maison non loin des sombres et menaçants remparts de feuillage. La naissance était difficile, contrairement à celle de ses frères et sœurs et la grise en charge de la mise au monde encourageait la mère depuis de longues et pénibles heures, heures qui semblaient être des jours au père qui se rongeait les ongles jusqu’au sang dans la pièce voisine, quand un bruit se fit entendre. Léger d’abords, à peine plus audible qu’un chuchotement. Chuchotement qu’en de pareilles circonstances on ignore, ou qu’on considère avec humeur. Pok… Pok… Pok… Il se faisait plus fort, comme si quelqu’un s’approchait en boitant de la maison. Et finalement des coups se firent entendre sur la porte. Quelqu’un voulait entrer. Peut être malgré son anxiété et la tension qui montait le père serait-il allé ouvrir n’eut été le gloussement sinistre qui accompagnait les coups, pressage de beaucoup de choses, mais certainement pas de celles que l’on attend ou espère.
Finalement les coups cessèrent, et celui qui avait voulu rentrer se détourna de la porte. Dans la pièce voisine, ignorante de cela la grise aperçu enfin la tête de l’enfant. Et se tournant pour prendre des tissus propres et non souillés ses yeux glissèrent sur la fenêtre dont les rideaux n’avaient pas totalement été tiré. Ce ne fut que pour voir avec un hoquet d’horreur une face grimaçante et ricanante aux yeux aveugles derrière la vitre… Elle resta tétanisée quelques instants avant de se lever précipitamment et de fermer totalement le rideau, évitant à la mère cette vision de cauchemar.
Le ricanement qui s’éleva de l’extérieur fut clairement audible, ainsi que les paroles qui suivirent. « Après sa mort elle ne sera plus jamais seule et ses descendants seront multiples et se répandront sur tout Syfaria hin hin hin… » Un dernier gloussement et le bruit s’éloignât, disparaissant dans le lointain… Moins d’une demi-heure plus tard, l’enfant avait poussé son premier cri et dormait entre les bras de sa mère…

Nimale grandie, charmante et adorable, et chacun, oublia les incidents qui avaient accompagné sa naissance, ou du moins, plus personne n’en reparla. L'enfant elle même n'en entendit jamais le moindre mot.

Elle était l’innocence et la joie de vivre. L’insouciance et la gaieté et faisait le bonheur de ses parents. Extrêmement sensible à tout les signes qu’envoie la Dame à ses Apôtres, les Grises avaient reconnue en elle une de celle qui rejoindrait leurs rang lorsqu’elle sortirait de l’enfance. C’était donc une fillette choyée, aimée et protéger de tout ce qui aurait pu lui nuire.
Imaginez donc, une chevelure blonde et dorée comme le soleil en plein … sur un champs de blé, des yeux d’un bleu aussi pur et intense que le lac des mères. Une peau délicate qui n’avait pas connue les affres de la caresse de la maladie, et dont les moindres imperfections avaient été bannies. Plus tard, elle promettait d'être d'une rare beauté, don de Syfaria à l'une de ses enfants bénies.

Un jour alors que Nimale approchait de sa dixième année, son père du se rendre à Zarlif où il avait été affecté. Humble employé de la banque de la Sainte il n'avait pas vraiment son mot à dire et se résigna donc avec humeur à son nouveau poste. Évidement, il était hors de question qu'il laisse les siens à Syrinth et la famille toute entière se prépara à déménager. Oh il y en avait des choses à prévoir! Les meubles, les vêtements, rideaux et autres tissus, les jouets des enfants, les livres et les paperasses, les ustensiles de cuisine, et tout ce qui était nécessaire pour commencer cette nouvelle vie sous les meilleurs auspices.

Ils avaient réservés une place dans une caravane à destination de la Glorieuse et n'avaient donc pas à s'en faire. Les ylotakus nécessaires seraient fournis.

Et quelques semaines plus tard le signal du départ fut donnés. Ils ne savaient pas que c'était les derniers jours qu'ils passaient en compagnie de Nimale. Alors qu'il étaient partis depuis trois jours de Syrinth, et que les premières craintes face à la marche dans la foret s'étaient dissipées Nimale disparue.
La faute de ses parents dont la garde s'était relâchée? Celle des escorteurs pour n'avoir pas vu cette petite fille qui s'éloignait? Celle des autres voyageurs pour n'avoir pas remarqué l'absence d'un des enfants? Celle de ses frères et sœurs qui n'avaient pas pensé que la benjamine put ainsi disparaître? Celle du hasard? Ou encore celle du Destin de Nimale? Il n'est pas question de faute, car certaines choses ne peuvent être évitées.

Bien sur on rechercha l'enfant, mais on ne retrouva pas une seule de ses traces, comme si elle s'était tout simplement volatilisée. Et à nouveau les sinistres paroles résonnèrent dans l'esprit de ceux qui savaient.

Plus loin dans la foret, la tchae errait, tournait en rond, s'enfonçant plus encore dans les profondeurs d'Hatoshal. Pour une si petite fille il était impossible de retrouver son chemin. Et plus elle marchait, plus les arbres lui semblaient hauts et sombres, Les quelques oiseaux entendus s'étaient tous depuis longtemps tus. Et le soir commença à tomber.

Aucune créature ne s'en était prise à elle comme si elles la savait guidée par une force plus puissante qu'eux: la Fatalité. Les aberrations elles mêmes se détournaient de sa piste lorsqu'elles croisaient ses traces.

Il faisait maintenant nuit noire. Nimale était seule et sanglotait. Elle savait que jamais plus elle ne reverrait les siens, et que jamais on ne retrouverait son corps. Le température baissait rapidement. Froid, si froid dans ce coin perdu de l'Hatoshal. Seule et abandonnée. Qu'avait elle donc fait pour mériter pareille fin? Rien, certes. Mais le Destin, comme le Temps, est aveugle et implacable et ne se soucie pas du bien ou du mal. Il est tout simplement. Inexorable.

Or, une vigne poussait sur cette butte où Nimale s'était endormie pour son dernier sommeil. Une vigne qui était solitaire aussi, et qui prit en pitié l'enfant.

Ce qui se passa exactement cette nuit là, au plus profond de l'Hatoshal,nul ne le sait, mais au petit matin, la vigne et l’enfant s’étaient unis, avaient fusionnés donnant naissance à une nouvelle créature, mi tchae, mi vigne, mi animal, mi végétale…

Celle qui avait été Nimale disparue à jamais, mais on peut encore croiser rodant dans les forets, certains de ses descendants…les enfants stasiques.






Jusqu'au bout...

 
Bakean

Le Sukra 10 Astawir 1510 à 09h10

 
***
Naissance du Monde.

" A l'aube des Mondes, quand rien n'existait et que le silence régnait dans les étoiles, de nul part, il apparut.
Il est maintenant l'objet de nombreux noms, mais il préfère l'humble appellation de Créateur.
On lui prête 6 Jours pour faire naitre un univers, il rigole et avoue avoir travaillé 700 ans sur l'Oeuvre.
L'Oeuvre était en 4 morceaux : Viabilité, Conscience, Equilibre et Cycle.
Quatre rempart nécessaire à la création d'un monde.
Une fois l'Oeuvre accomplit, il reproduit le schéma à loisir.
Un monde bleu par là, un cycle aquatique par ci, un monde carré pour jouer, un monde souterrain pour rigoler.

Très vite, l'ennui guetta le Créateur que certains des peuples conscients appelait Dieu.
Il ne pouvait discuter avec ses jouets, Car sur ces créations il était le Temps et la Matière.
Il connaissait le passé comme le futur, il était partout et nulle part, il était ce qu'on appelle Omniscient.
Quel intérêt de discuter quand un des interlocuteurs connait toutes les réponses.
Il avait besoin de quelqu'un de son niveau. Un Créateur comme lui.
En existait-il ? il l'ignorait. Après des années de recherches infructueuses. Il décida qu'il allait se scinder.
Il partagerait une partie de lui en Treize petits Dieux, ses Enfants n'aurait pas sa puissance, mais il serait toujours plus intéressant que des jouets.

Pour un Dieu le temps n'avait pas de valeur donc on ne peut pas dire qu'il s'écoulait, on peut seulement dire que de nombreux moments agréables eurent lieux dans la vie des Dieux.
Pour se reconnaitre, chacun avait choisit un nom, le Dieu Antique s'appelle maintenant Astar, et il confiat un monde à la charge de ses enfants. Les enfants Dieux, vinrent rapidement vers Astar avec une question, qui reviendrait souvent "Peux-tu nous créer une mère ?" Ce à quoi le père Dieu répondait "Il n'existe pas de sexe chez les dieux, je suis les Deux il faudra vous en contenter".
Pourtant, loin de se satisfaire de cette réponse, les Enfants dieux observaient avec jalousie les fourmis conscientes du monde qu'ils observaient, Deux parents, toujours deux parents. Sauf quand l'un mourrait, si facile à tuer ses fourmis.

Astar ne se rendait pas compte que les Enfants Dieux n'étaient pas entier comme lui, et de ce manque ils s'étaient nourris des émotions imparfaite des êtres Conscients, petits à petits ils régressaient, et devenaient jaloux les uns des autres.
Un temps infini plus tard, le monde dont les Enfants avaient la charge étaient en proie à une grande guerre, Treize peuples distincts avaient décidé d'éradiquer le monde dans son absolu, un seul survivrait.
Tel était la façon de régler les disputes de pouvoir des Enfants. Cependant, la violence qu'engendrait la Conscience de ce monde était elle que Astar s'en aperçut, et il entra dans une colère folle.

Devant la rage du combat qui animait le monde, le Dieu suprême le fit brûler en son entier, en quelques secondes la grosse boule ronde brûlait comme un soleil, aucun vainqueur ne serait désigné, les flammes crépitaient de la fureur des habitants d'un monde voué à sa perte et des cendres s'échappaient pour aller se perdre dans l'univers et parfois atterrir sur d'autres mondes.
Loin d'être honteux de leurs actes, les Enfants dieux admonestèrent Astar qui leur avait empêcher de se démarquer. Ce dernier atterré devant l'horreur que pouvait commettre ses Créations, devint de glace. Son coeur réchauffé par la parenté devint plus froid que le pire des hivers et il condamna ses Enfants comme il se condamna à la solitude.

Ils allaient errer, Éternels, mais impuissants, sur un monde, jusqu'à la fin de celui-ci. Ils enviaient tellement les bêtes conscientes, ils allaient devenir ses êtres, mais avec le savoir d'un Dieu. Tel serait leur punition.
Après des siècles de rages, des siècles de violences et de pleurs, les Treize Enfants Dieux décidèrent que quitte à être prisonniers, autant terminer le combat.
Ainsi, sur ce nouveau monde, où ils étaient réduits à l'état de Conscience, ils se disséminèrent pour gagner, pour éliminer les autres. Il n'en restera qu'un.

Astar se désintéressa complètement du monde où il avait envoyé ses Chérubins, Syfaria, la souffrance était trop forte de revoir les monstres qu'il avait engendrés.
"
***


Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Bakean

Le Julung 22 Astawir 1510 à 14h39

 

***
Le Gland

Il existait depuis si longtemps qu’il ignorait jusqu’à son âge, il était gigantesque, immuable, et ancestral.
Il ne s’inquiétait pas des êtres mouvants à ses côtés, il ne s’intéressait qu’à une chose, la propre continuité de son espèce, afin de suivre l’Equilibre fragile de la nature.
C’était un chêne majestueux, un abri de fortune en cas de pluie, où nombreux se reposaient sous l’ombre de son feuillage.
A cette période, ses graines étaient mûres prêtes à tomber pour former un autre arbre grâce aux circonstances naturelles.
Un jour comme aujourd’hui, un gland poussé par le vent allait se détacher et œuvrer pour la création d’un nouvel arbre.
Un nouveau chêne qui avec l’appui du temps deviendrait aussi imposant que le premier.


Qui se soucie d’un Arbre ?
Pas les filles du Déclin trop occupées à œuvrer pour préserver la race Tydale de la disparation.


Une bourrasque l’avait soulevé, il avait grandi dans le feuillage d’un Grand-père sans âge.
Aujourd’hui il pouvait briller, la tige qui le nourrissait allait bientôt céder.
Le gland attendait patiemment que cela se produise.
Il pourrait alors avoir sa part dans la survie de son espèce.
Il savait sans l’avoir appris qu’il devrait se nourrir selon ses moyens une fois émancipé de son généreux parent.
Une autre bourrasque de vent, enfin il se détacha.
Il tomba dans une courbe presque droite puis roula un peu sur le sol, pour s’arrêter à quelques mètres du grand chêne.


Qui se soucie d’un Gland ?
Pas les Désordonnés, trop occupés à œuvrer pour la compréhension de la raison de leur naissance en ce monde en reconstruisant leur mode de vie selon leurs souvenirs.


Toujours mouvant, il connaissait Syfaria comme sa poche, vieux baroudeur qui se glissait partout.
Personne ne pouvait échapper à son regard et à ses humeurs.
Tournoyant, virevoltant, sans ordre ni régularité, il était le Vent.
Il était d’humeur joyeuse aujourd’hui.
Ancien amis des feuillus, il avait aidé à la chute des glands, mais il décida de s’amuser avec l’un d’eux, il le poussa de son souffle, l’empêchant de s’arrêter.
Il le traina sur une longue distance, jusqu’à ce qu’il glisse de son plein gré d’une colline, il prenait de la vitesse.
Cela amusait le vent, il était fier d’avoir fait bouger un Immobile.
Il lui flanqua une dernière bourrasque qui fit s’envoler les feuilles des arbres autour, puis laissa la graine terminer sa chute seule tandis qu’il allait jouer ailleurs.


Qui se soucie du vent ? Pas les Confrères trop occupé à manipuler leurs pairs pour améliorer leur pouvoir illusoire.


Elle était fière, parmi les plus grandes, elle récupérait l’eau de pluie pour abreuver son Tout.
Tournée vers les soleils elle se réchauffait de leur lumière.
Le vent la chassa cependant prématurément de son ensemble, un beau Magnolia.
Le pétiole s’arracha et elle se mit à planer.
Ce n’était pas encore son temps, il devait lui rester une saison, elle aurait alors rejoint la terre mère pour nourrir l’arbre de nouveau par son engrais.
Elle n’en était pas pourtant triste, elle savait son rôle, la vie et la mort n’était pas des notions qui importaient à la feuille.


Qui se soucie d’une feuille ? Pas les Haut-Rêvants trop occupé à chercher une solution alternative au monde qui les accueille.


La feuille et le gland étaient poussés dans la même direction.
En bas de la pente se trouvait une falaise, et en bas de cette falaise se trouvait la mer.
Gigantesque étendue liquide, terrain de jeu préféré du Vent.
Le gland au sol entama sa chute, la feuille aussi happée par le large, ils se rencontrèrent.
La feuille glissa sous le gland et fut entrainée aussitôt par le poids de la graine.
La large feuille planait un gland en son milieu.
Ils étaient entrainés loin des rochers,et ils tombèrent à l’eau.
Rencontre entre deux agents d’une espèce immuable, d’une vie sans parole.
La feuille devint une barque de fortune, empêchant le gland de couler.


Qui se soucie d’une chute de végétaux dans l’eau ?
Pas les témoins se brûlant les yeux à observer l’océan, espérant y voir une créature massive, un géant rendant le gland microscopique.


Ils étaient rivaux, ils devaient pourtant vivre ensemble.
Ils sentaient le vent dans le vide qui jouait avec eux, et ils n’aimaient pas ça.
Les courants n’avaient de cesse de vouloir montrer leur force, frappant l’étendue solide de toute leur puissance pour se retirer peu après.
Observant l’embarcation, ils se bataillèrent automatiquement le droit de la faire couler.
Ou de l’écraser sur les rochers.
Ou de l’emmener vers le large pour jouer plus longtemps avec elle.
Finalement l’embarcation de fortune partit vers le large, il était rare de pouvoir jouer.


Qui se soucie des courants ? Pas les abbérations qui ne comprennent rien à ce qui les entourent, la douleur et la folie sont les seules traits de leur vie.


Les courants finirent par venir à bout de l’embarcation.
La feuille trempée coula, le gland avec elle, ils s’enfonçaient dans les profondeurs.
Jouets des maîtres de la mer.
Le gland sentit que la lumière disparaissait autour de lui, il finirait au fond de l’océan.
Son cycle se terminait ici.
Alors, il fut avaler par un poisson, qui fut lui-même happé par une gueule gigantesque.
Un immense trou qui semblait prêt à avaler la mer entière.


Qui se soucie d’un gland avalé par le S’sarkh ? Pas les Rejetons, trop occupé à servir les plans de leur maitre, ils protégeaient le Dieu de leurs envies de destruction, ne se souciant pas de ce que mangeait le gros poisson.


Malgré sa petite taille et son insignifiance pour la majorité de Syfaria, un gland est tenace.
Difficile à digérer, et encore plus dur à briser.
Lentement, la petite boule commençait à chercher de la nourriture.
Eau et minéraux, tels étaient ses seuls besoins.


Qui se soucie de ça ? L’Equilibrien s’en soucie.


L’Apôtre a vu le gland tomber, et remercia la Dame de la vie qu’elle allait apporter.
Il a vu le vent l’emporter et reconnu la main de la Dame Grise qui le guidait.
Soupçonnant l’œuvre de la Dame, il a suivi la graine vers sont destin, jusqu’à la falaise.
Penché devant l’abime, balayé par l’air marin, il observa l’embarcation disparaitre à l’horizon.
Lorsque l’Apôtre saisis les desseins de la Dame, des larmes de joie coulèrent sur son visage.
Il avait observé la puissance patiente de la Dame, le temps ferait son œuvre.
Sous peu, dans l’estomac du redoutable poisson gigantesque, un gland se logera.


Bientôt, le S’sarkh souffrira.
Impuissant de ses entrailles déchirées par un jeune chêne.
Un arbre qui luttera pour sa survie, combat pour la pérennité de son existence.
Assurément, l’ennemi sera abattu, tué par une force contre laquelle il ne peut lutter.
Le monstre gigantesque sera vaincu par un tout petit, un ridicule minuscule gland porté par le vent.

***


Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Bakean

Le Sukra 16 Otalir 1510 à 05h02

 

Adrénaline.
Perle Sombre. Le rassemblement. Symbiosés de toutes factions.
Arameth, prochaine cible ? Très probable. Quelques précisions.
L'Ennemi, le Tarkn'al. Le plan ? Un rituel, de la métasorcellerie...
et du courage. Poussières, Armes, Magie et puissance d'esprit.
Les plus jeunes sont excités, premier combat. Mystère de puissance.
Adieu les escarmouches d'un ennemi bien documenté. Inconscience.

Furie Sanguinaire.
Du sang est demandé. Quatre villes détruites. Quatre défaites cuisantes.
Des plans ont vu le jour. Seul un combat à mort aura une vertu apaisante.
L'attente est frustrante. Viendra-il ? La poussière remue, se crie dessus.
Quelques distances nécessaires. Division par faction, plan préparé retenu.
l'Avant-garde arrive enfin. Vibrations surnaturelles. envolée de poussière.
Mélodie de Chaos. Bordel poétique. Anarchie efficace. Sang dans le désert.

Malédiction.
Piège vicieux. Lutte des stratèges. Loïa tient les fils, la poussière les défaits.
Sombre tableau Baroque. Sublime anarchie. Feux et flammes, l'histoire se fait.
Le Tarkn'al sort du sable. Accompagné. Au plus noir moment de la lutte acharnée.
Expiration, et dernier souffle. Rouge le désert. Rouge la colère. Armées décimés.
Empoisonnement. la poussière fatigue, pliée par le vent. relevée par la volonté.
Les plans fonctionnent. L'ennemi est mortel, l'ennemi est affaibli. Opportunité.

Rejet Brutal.
La poussière n'est que fantômes rapiécés. Persévérance. Le poing toujours fermé.
Pantins animées. Cible unique. Portes de la mort milles fois ouvertes et refermées.
Combien sont tombés ? Combien se relèvent ? L'ennemi pourtant défait ne meurt pas.
Solution ? Elle viendra. Pour le moment, sauver les blessés. L'ennemi ne passera pas.
Un Quatuor pour l'ultime tentative. Une arme mystique et inconnue. La dernière danse.
"Tchak" fait un lien. Les fils du marionnettiste sont coupés. Rafale de lumière intense.

Explosion d'enchantements.
Boule de lumière. Rien n'existe. Tout est blanc. Les combattants craignent et s'interrogent.
Quelques secondes, puis c'est l'exultation. Pulsions exutoires d'un combat qu'on abroge.
Le Tarkn'al n'est plus. un amas d'effluves. Un amas de mort. la poussière a triomphé.
Mais les cris sont de courtes durées. Le silence fait bientôt place. Tableau déplacé.
Des étoiles par milliers. Des étoiles décrochées. Le ciel illuminé s'écroule sur le monde.
Des étoiles tombent. Deux minutes de silences. Spectacle poétique pour fin de la ronde.


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Bakean

Le Luang 18 Otalir 1510 à 05h19

 
*** L'être aux sept démons. ***


***
Des lieues de Tunnels. Une trentaine de salle taillées à même le roc.
Sous terre, existe un tel chef-d'œuvre. Vaste et faste, mais coupé du monde.
Un être vit dedans. Nul ne sait qui il est ni d'où il vient. Ignorant de son passé.
Roi d'un palais d'Ombres qui dansent à la lumière de cristaux fluorescents.
Roi d'un palais sans sujets. Le Royaume du Silence.

La solitude fut son premier démon.

L'être cherchait désespérément un semblable. Quelqu'un qui pourrait lui répondre.
Ses appels restaient sans réponses. Il ne trouva personne. Il était seul.
Ses amis étaient la poussière, la terre et l'eau d'un lac souterrain.
Pendant ses recherches, cependant, il se retrouva devant un objet curieux.
Un miroir dans une grande pièce exposant un reflet. Son reflet.
Il savait ce qu'était un miroir sans savoir comment il savait.
C'était le seul objet dans toute la caverne visitée.
Il pouvait enfin voir qui il était. Il pourrait converser. Se sentir moins seul.

L'oubli fut son deuxième démon.

Le lendemain de cette décision. Il fut le premier surpris.
Le miroir avait une particularité. Chaque jour, le reflet changeait.
Chaque jour l'être devenait le reflet. Ou le reflet devenait l'être.
Sans savoir comment ni pourquoi, il devenait quelqu'un d'autre tous les jours.
Il en finit par ne plus se souvenir à quoi il ressemblait avant d'entrer dans cette pièce.

Le changement fut son troisième démon.

Puisqu'il changeait sans arrêt. L'être décida de créer une statue pour chaque reflet.
Avec de l'eau, de la terre et de la poussière, il aurait des poupées d'argiles.
Peut être qu'un jour, le miroir renverrait sa forme originale et il se reconnaitrait.
En attendant, il ne serait jamais seul. Il aurait des amis immobiles.
Au fil du temps , le nombre de statues augmentait. Indéfiniment.
Il exista bientôt plus de dix mille statue dans le sombre royaume.
Il ne se reconnut dans aucune d'elle, et aucune d'elle n'était identique.

La rage fut son quatrième démon.

L'être finit par penser, que c'était lui le reflet.
Lui qui avait dix mille identité, n'en avait peut être aucune.
Il n'existait que quand quelqu'un passait devant le miroir.
Quelqu'un du monde extérieur. Il voulu y aller.
Il s'élança dans le miroir. Mais seul sa main y entra.
Pour ne jamais réapparaitre. l'extrémité n'existait plus.
Mais lorsqu'il retira son bras, un million de papillons le suivirent.

La Frustration fut son cinquième démon.

Des êtres de vents surgissaient de partout dans la caverne.
Il n'en avait jamais vu pourtant connaissait leur nature.
Ils voletaient furieusement, pour se poser sur les statues.
Celles-ci prenaient vie, aussitôt. Et parlèrent dans différentes langues.
Ses amis parlaient, ses amies étaient, mais ils disparaissaient uns à uns.
Laissant bientôt l'être de nouveau seul, et sans identité.

La vengeance fut son sixième démon.

Il ne pouvait plus réaliser de statues. Pas avec une seule main.
Et il restait des papillons. Il les entendait dans son abime de silence.
Pourquoi devait-il rester seul ? Qui était-il ? Il ne put supporter cette absence de réponse.
Il voulut donc se venger de sa mauvaise fortune. Il réaliserait d'autres statues.
Dix milles petites boules rondes toutes identiques. C'était le mieux qu'il puisse faire.
Il les lancerait sur les papillons et avec eux disparaitraient. Et ce jusqu'à la fin.
Pour qu'un jour, il n'y a ai plus que des boules rondes dans le reflet du miroir.
Pour qu'un jour, il n'entende plus de papillons dans son palais des murmures.

La symbiose fut son dernier démon.

***


Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Bakean

Le Luang 18 Otalir 1510 à 05h50

 
*** L'être aux milles souvenirs ***


***
Il était vieux et fatigué. Il portait une cape sombre et rapiécée.
Nul ne connaissait son visage rongé par l'âge et la rage.
Etre immémorial dont la mémoire refusait d'oublier.
Ses parents l'avaient appelé Thos.
L'oubli, défaut majestueux permettant de pardonner le passé et préparer l'avenir.
Lui était bloqué dans le passé.
Puis tout changea.

Un soir de pluie tombante. Un soir où le tonnerre grondait et les éclairs frappaient.
Il se réfugia dans une caverne. Pour la nuit. Une caverne curieuse.
Un rond parfait, les murs semblaient de chair. Peinte en rose ?
Au centre de la caverne, un gigantesque cristal brillait de mille feux.
Lorsqu'il s'approcha de la pierre les ombres se mirent à danser dans toute la pièce.
Il regardait dans le cristal et le cristal regardait dans son âme.
Puis pris d'une envie soudaine, il apposa sa main dessus.

Et ce fut un kaléidoscope de couleur. Sa mémoire sembla se libérer.
Sur les murs dansaient ses souvenirs. Toutes les images de sa vie courraient sur la surface de la caverne.
Et disparaissaient de sa mémoire.
Il enleva sa main d'un geste brusque. Mais les souvenirs étaient toujours sur les murs.
Il les regarda comme s'ils étaient étrangers. il ne lui appartenait plus.
Le sourire de ses parents, sa première vision, sa naissance, ses amis, tous dansaient autour de lui.
Il se rappelait les visages, mais oubliait les situations.

Pourquoi ces souvenirs là ? s'interrogeât-il. Qu'avaient-ils d'importants ?
Ils étaient les plus chers à son coeur voilà tout. Mais cela ne suffisait pas.
Ses plus noirs souvenirs étaient toujours en lui. La dureté de sa vie ne se heurtait pas sur les murs de la caverne.
Pas encore.

Quand il est possible d'oublier les cauchemars, qui résisterait ? même si le prix à payer était la perte de souvenir chéris.
Il apposa de nouveau sa main. Il voulait oublier ses terreurs, ses pleurs, ses peurs.
Mais il ne décidait pas. Cela dura une journée entière. Il revivait sa vie entière pour la dernière fois.
Il mourrait sans le savoir. Tout prit fin quand il finit par ignorer pourquoi il était dans cette caverne, et pourquoi des milliers d'images dansaient sur les murs.
Il se réveilla le lendemain matin, une petite chose ronde à ses côtés.
Un nouvel ami ?
La petite chose ronde parla, et lui dit quelque chose que redéfinirait sa vie à jamais.
" Je m'appelle Thos, et je t'ai libéré d'un fardeau. jusqu'à la fin de tes jours je marcherais à tes côtés, ton nom est Monde maintenant."
Monde avait un nom, Monde avait une vie à découvrir.
Aussi, il commença par aller crier partout qu'il avait trouvé une caverne où des images dansaient sur les murs.

***


Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Bakean

Le Dhiwara 13 Fambir 1511 à 06h14

 

Pas vraiment un conte, plutôt bizarre, plutôt curieux, bref j'ai mis ça à jour, ça ressemble à l'escalier vers la folie cette histoire :
Je tiens à dire que les "..." qui parsèment cette histoire sont de la main de l'auteur, ce n'est pas des caractères illisibles ou quelque chose du genre.


Un très fort vent souffle aujourd'hui dans l'Hatoshal.
Un vent brutal et sifflant qui coupe les conversations.
Pourtant, cela n'arrête personne, la préservation de l'Equilibre n'est stoppée par aucune intempérie.
Je marche dans la forêt, surveilleur de mon état, Kerag est mon prénom.
Il fait sombre, Silith se couche tôt aujourd'hui.
Ma compagnie partie devant a hâte de rentrer dans leur famille.
Je n'ai plus de famille.
Le vent m'accompagne dans mes pensées, bruissant sa force.
Il soulève quelques feuilles et emmène avec lui des murmures mélancoliques.

Un murmure se fait plus fort, j'entends mon nom, est ce un jeu du vent ?
Je suis l'endroit d'où vient la voix, persuadé de rêver.
De devenir fou.
Je m'arrête s...ain.
Une petite grotte naissait dans les rochers.
Une grotte où le gazon avait p...ssé.

Un noir de Jais emplissait l'entrée.
Je n'osa m'avancer.
Une paire d'yeux semblait me regarder dans la pén...bre.
Un jeu de mon ...rit ?
Le vent souffle, et souffle, il balaye mes vêtements.
Mais rien ne bouge dans la cav...e.

Soud... on s'adresse à moi.

- Tu es v...u à moi, c'est bien Kerag.
- Qui es tu ?
- Cela n'a pas d'imp...ance. Laisse moi plutôt te parler de ta mission.
- Je sers la dame. Seu...ment la Dame.
- Oui, oui, je sais "et l'équi...bre", c'est justement pour cela que je suis là, tu vas sauver l'Equilibre.
- Qui es tu ?
- Per...ne. Écoutes moi.
- Je n'écouterais pas un mot de plus.

Je voulu qu...er l'endroit, reto...er chez moi, mais je n'arrivais pas à b...ger.
L'autre parlait, je me b...chais les oreilles, mais malgré cela et le vent, j'ent...ais ses mots.
Il me disait de le rej...dre, de l'éco...ter, que j'étais un élu, que je sau...rais Syfa...
Le vent semblait frapper dans ma tête, mes pensées étaient chassées par des bourrasques.
Balayées par des raf...les.

- Que veux tu ?
- Reto...e à Syri... et verse ton sang dans les res...ve d'eau, tu sauv..a la ville.
- Qu'a de particul... mon sang ?
- C'est un se...et. Vas y maintenant.

Comme un sort levé, j'ét... libéré.
Je mar...ais vers Syr...
Chassant le v..t de mes pensées.
Essa...t de comp...dre ou d'ou...lier.
Mes pas me condui...rent aux res...es d'eau.
Je pris mon cout..., m'enta...a le bras.
Et le vent rugit dans mon esprit.
Le libérant de toutes les pensées.



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Bakean

Le Vayang 18 Fambir 1511 à 01h41

 
Les ombres s'étiraient, le ciel se noircissait.
Silith qui brûlait jusque là furieusement, si furieusement qu'on ne pouvait le regarder, se calmait.
Il léchait la mer, éclairait la terre d'une lumière plus diffuse.
Un panel plus coloré. Du jaune au violet.
Un bouquet de couleur qui entre dans un vase gigantesque.
Faisait-il la nique au S'sarkh prisonnier de son océan sombre ?
Honorait-il la poussière qu'il avait fait patienter jusqu'à la nuit par une explosion de magie ?
Silith l’insaisissable, cachait bien ses desseins.

Avec sa descente la vie s’amollissait.
Les gens rentraient chez eux, une journée de labeur terminée.

A Syrinth, il faisait nuit depuis longtemps
Les ombres avaient envahi la ville bien avant les dernières lueurs de l'astre.
Syrinth n'était pas l'ami de Silith comme peuvent l'être les villes du littoral.
L'ombre était inhérente à la forêt.
L'ombre était un allié précieux aux mystères.
Les créatures de la nuit trouvaient dans l'Hatoshal leur halo de sureté.
Car, oui dans Syrinth, la nuit était bien plus longue que partout ailleurs.

Alors que la poussière retrouvait la chaleur de leur foyer.
Les habitants de la forêt criaient leur réveil.
Il est dit qu'aucune ombre de l'Hatoshal reste figée.
Chacune abrite des êtres en mouvement.

Il faut un certain courage pour oser sortir la nuit.
Pourtant les Syrinthiens vénèrent l'endroit.
Ils diront "Le mystère est le charme de la Dame".
Et ils n'auront pas tort.

L'Equilibrium est la faction aux mille légendes.
Et nombreuses trouvent leurs racines dans les bois profonds de l'Hatoshal.
Celle-ci ne fait pas exception.


Bien sur, comme toute légende, une suite d'évènement est à respecter.
Tout d'abord, il faut que l'œil céleste soit particulièrement grand, particulièrement brillant, particulièrement proche.
Le marionnettiste s'approche, dévoilant son intérêt par son iris pour regarder la scène.
La nuit est évidemment bien avancée.
Et pourtant malgré cela, un Syrinthien n'arrive pas à dormir.
Réveillé par les bruits de la nuit qui d'habitude le bercent.
Perturbé par des rêves vides.
S'il a le réflexe de regarder à sa fenêtre, il verra peut être, un grand hibou blanc.

Un hibou blanc qui hulule d'impatience.
C'est le signe que le poussiéreux a été choisit.
Il n'a plus qu'une chose à faire, se lever et suivre l'animal.
Car celui-ci va s'envoler aussitôt que le pied de l'appelé touche le seuil de sa maison.

On dit que le hibou ne passe jamais par la même entrée de la ville.
Le chemin n'est pas tracé, c'est un cheminement, une épreuve, pas une caravane.
Il s'enfonce dans l'Hatoshal, le poussiéreux le suit sans hésiter.
Il n'a pas le droit d'hésiter, le faire serait perdre la Foi.
Il ne sait peut être pas où il va, mais il sait au fond de lui qu'il va là où l'être suprême le voudra.

Il est écrit que le hibou s'enfoncerait dans des bois si dense qu'ils semblent noir de jais.
Aucun rayon nocturne n'y passerait.
Et qu'à cet instant, l'animal révélerait sa vrai nature.
Aucune transformation de conte pour enfant, non, il deviendrait simplement plus flou, plus éphémère.
Un amas de poussières d'étoiles qui prendrait temporairement la forme d'un hibou.

Avec cette lanterne mouvante, le poussiéreux voit son chemin.
Il ne craint pas les ombres qui l'entourent, qui le lèche, qui l'avale.
Son chemin est guidé, tout tracé.
Les arbres semblent même se décaler légèrement sur son passage.
Afin d'offrir un chemin qui n'existe certainement pas autrement.
La forêt résonne de la mélodie animale.
Elle ne semble pas être perturbée par le passage de l'être.
C'était écrit, c'était ainsi.

Soudain, le hibou s'arrête.
Le poussiéreux tente de déchiffrer l'endroit dans la faible lumière vacillante qu'offre l’Éphémère lanterne.
Deux arbres gigantesques semblent traversés par un ruisseau.
Un ruisseau qui passe dans une partie de leur racine.
L'amalgame d'étoile se place entre les deux arbres et aussitôt le ruisseau devient fureur.
Comme une explosion liquide, l'eau tombe continuellement à la verticale.
Une cascade improvisée dans un lieu inapproprié.
Les étoiles se détachent, et avec le reflet de l'eau brillent de mille feux.
Le ruisseau devient semblable à une porte.
Le poussiéreux se sent invité à entrer.
Alors il entre...

Nul ne sait ce qui arrive à ces appelés, on sait simplement que nuls ne reviennent.
On les imagine drapés dans le halo de douceur de la Dame.
Libéré de leur corps, redevenus poussière.
Leur âme serait une poussière brillante ressemblant à des étoiles.
Des étoiles qui prennent parfois la forme d'un hibou.


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Le Vayang 18 Fambir 1511 à 02h15

 
La Dame Grise et son aspirant.

Léchée par l'eau, érodée par le vent, bercée par les flux, irritée par les effluves.
Telle est Syfaria.
Telle est la Dame Grise.
Elle est merveilleuse, elle est sublime.
Ses montagnes aux neiges éternelles, ses déserts de sable fin.
De la crête de sa plaine gelée à la plus éloignée des îles du sud, la Dame est magnifique.
Elle est l'obsession des Troubadours, le défi des voyageurs.
Mais saviez-vous qu'elle avait un amant ?

Oui, on le nomme Marionnettiste par courtoisie, car on peut voir le bout de ses fils brillants.
Pas plus, cependant.
L'être est discret, il est timide.
Il observe malgré tout, tous les soirs, la beauté de sa chère et tendre.
Admire ses reliefs comme s'il peignait son portrait.
De sa lumière diffuse, il éclaire la nuit.
Car il ne veut la voir que la nuit.
En plein jour, elle est comme dénudée, vulgaire.
Sans ses secrets, ses mystères.

Alors il se tient écarté.
Laissant aux soleils pervers le droit de l'observer sous toutes ses coutures.
Dès le début de soirée, il attends.
Il attends avec grande impatience.
Il attends que l’insouciant Silith veuille bien arrêter de se délecter du spectacle.
Il attends que l'ombre et la nuit recouvre sa bien aimée.

Parfois la jalousie l’étouffe, cependant, et il montre ses deux iris rouges.
On dit que ces soirs là, le pire peut arriver car la Dame gênée oublie de protéger ses enfants.
Pour lui plaire, il accroche à sa toile des milliers de diamants, que la poussière appelle "étoiles" ou "fils du marionnettiste"
Il la courtise de son oeil avide.
Il emplit ses ombres d'amour.
Ses vents de douceurs.

Un couple légendaire car à jamais séparé.
De sa voute céleste, il arrive à peine à frôler le plus haut mont de Syfaria.
Triste consolation.
Il aimerait la caresser en son entier.
Ne faire qu'un avec sa moitié qui git là en bas.
Mais il est comme attaché.
Et la Dame, timide, refuse de se lever.

Parfois il est dit que dans la région montagneuse du nord, le ciel se joint à la terre pendant quelques heures.
Afin de consommer un amour frustré.
La Dame épouserait alors le ciel dans une cabriole de tremblements.
L'évènement arrive une fois par an et l'ont dit que c'est une nuit de frénésie.
Un carnaval des sens pour tout ceux qui frôlent du pied la Dame.
Selon toutes prédictions, cela se passerait en Otalir, le 9, pour être précis.
Car c'est un soir où le ciel est au plus bas, où l'atmosphère devient lourde.
L'Equilbrium fête le lendemain pour rendre gloire à cet amour impossible.
Et pour apaiser la Dame de sa frustration.

De l'histoire, il n'existe pas d'amour plus beau et plus tragique que celle de la Dame et du Ciel.



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Le Merakih 23 Fambir 1511 à 13h42

 

Patience préparait un bouquet du même nom en regardant à sa fenêtre.
Elle libérait souvent une mèche de longs cheveux blonds de son visage.
Découvrant ainsi un regard avenant et un sourire qui lui valait les fleurs de bien des Tchaës.
Elle acceptait avec douceur mais répétait qu'elle attendait Espoir.
Il y avait quelque temps qu'il était parti en expédition dans les marais.
Elle se languissait du jour où elle le verrait de sa fenêtre.

Temps se tenait toujours à ses côtés.
C'était une boule ronde représentant un éphémère moment.
Mais offrait un potentiel infini de possibilités.
Il voguait autour d'elle la regardant évoluer avec fascination.

Une Nelda frappa, un soir, à la porte de l'étriquée demeure.
Elle se nommait Mélancolie.
Un être étrange et louche.
Patience, innocente, l'invita à entrer.
Mélancolie prétendait offrir des substances qui calmerait l'attente.
Trois fioles au mauvais gout mais offrant libération.
Leurs noms étaient les suivants : Désespoir, Tristesse et Vide.

Bien sur, Patience refusa.
Car accepter serait perdre Espoir.
Mélancolie promit alors de renouveler sa proposition le lendemain à la même heure.
Et tous les soirs elle revint.
Patience refusait toujours avec politesse la proposition.
Cependant, Temps se laissait convaincre à mesure que les lunes défilaient.

La boule de possibilités trouvait le temps long.
Convaincu que Patience s'était assise sur le chemin où il ne fallait pas s'arrêter.
Une violente dispute éclata.
Patience attendait alors Espoir depuis six mois, et la proposition de Temps fut trop pour elle.
Elle déversa comme un fleuve en furie toute sa colère, son inquiétude et sa peur sur Temps.
La boule agressée par tant d'émotions devint de glace.
Aucun son ne semblait permit alors. Aucun mouvement non plus.
Lorsqu'il repris la parole, il maudit Patience.
Puisqu'elle voulait rester bloquée dans le temps, elle y resterait.
Elle ne bougerait plus, elle attendrait, jusqu'au bout de l'éternité, son amant perdue.
Elle ne serait jamais libérée par la Mort.
Et il disparut.

Patience alors, s'enfuit.
Elle partit en direction de son destin.
Prête à vérifier la menace de Temps ou à retrouver Espoir.
Une fois arrivée dans les marais, elle hurla le nom tant adoré.
Enfin, quelqu'un lui répondit, la joie la submergea.
Elle se mit à courir dans la direction de l'écho.
Et trébucha.
Sa tête frappa une pierre, et son corps fut avalé par le Cloaque.
Ternissant définitivement ses chances de retrouver Espoir.

Temps l'avait prédit, elle ne connu pas la douceur de la mort.
Elle se retrouva enfermé dans une caverne sans moyen d'y échapper.
Un soir, alors qu'elle réfléchissait à une sortie Mélancolie la retrouva.
Et à défaut de lui proposer un échappatoire, elle proposa ses trois fioles.
Patience avait perdu Espoir, Patience avait fâché Temps, Patience gouta aux fioles de Mélancolie.

Parfois quand un explorateur cherche des larmes de la déesse, il entend un sanglot lointain.
Un sanglot mélancolique.
Les larmes de Patience se cristallisent en touchant le sol avant d'être emportée par l'eau qui s'infiltre par les parois.
Ces larmes cristallisés symbole de la perte d'Espoir sont aujourd'hui appelés Larmes de la Déesse.
Car selon la légende même la Dame Grise est attristé du destin de Patience.


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Le Merakih 2 Marigar 1511 à 22h14

 
Il pleuvait à torrents sur l'Hatoshal.
La nuit bien était avancée éclairée par deux lunes aux reflets magenta.
Quelques flaques d'eau boueuses reflétaient d'ailleurs le rubis du ciel dans le plat de la terre.
L'aspect mélancolique et mystérieux de la forêt Sainte était renforcé par le vent qui faisait bouger les arbres et les gouttes d'eau qui faisaient trembler les feuilles.
Ce n'était pas un temps où on aimait rester dehors.
Pourtant les gardes de Syrinth n'avaient pas le choix.
Un long chapeau pour éviter de se brouiller la vue.
Une tunique renforcée spéciale pluie pour éviter d'être trempés jusqu'aux os.
Et des lourdes bottes bien dures pour éviter d'avoir les pieds mouillés.
Tel était l'attirail du garde.

La pluie ne lui faisait pas peur cependant.
Il s'était habitué au bruit sourd d'une pluie battante et à la continuité des lignes humides qui s'écoulaient.
Sa vessie ne pouvait en dire autant, mais ce n'est pas l'objet de cette histoire.
Il faut plutôt dire qu'en un temps pareil, les gardes sont d'autant plus zélés
Les yeux rivés sur l'aurée de la forêt, attendant pendant des heures que rien ne se passe.
Le temps d'un clignement cependant, quelque chose se passa.

Le garde en question vit une silouhette sombre se dessiner entre les arbres.
On aurait dit un nemen aux habits rapiécés complètement sombre.
Il paraissait d'ailleurs trop sombre, plus sombre que la nuit, d'un noir de Jais.
Le temps d'un mouvement vers son arbalète et d'un clignement des yeux et l'être disparut.
L'impossibilité de la situation fit douter le garde.
Il alla donc à l'endroit où il pensait avoir vu l'être.
Observa avec méfiance et assiduité les environs.
Et chercha le sol, à la recherche d'une trace de pas.
Il vit quelque chose qui y ressemblait.
Une seule.
Une sorte de demi-pas, comme si l'on s'était appuyé que sur le talon.
Devant tant d'incongruité et surtout de l'impossibilité de la chose, le garde mit finalement l'anecdote sur le compte de la fatigue.
Persuadé d'être la cible de quolibets s'il référait l'histoire à ses supérieurs.

Plus avant dans Syrinth, une grise marchait en direction du palais des murmures.
Elle transmettait un message d'un Oljiad à la Shaïm et se pressait devant tant de pluie.
Le Conseil avait beaucoup tardée, et elle espérait rentrer rapidement chez elle.
Elle avait les pieds boueux n'ayant pas pensée à s'équiper convenablement.
Son pas rapide et son air contrarié disparaissait à quelques mètres noyé sous les trombes d'eau qui tombaient autour d'elle.
Sa seule priorité était le message qui ne devait être mouillé.
Soudain, dans la périphérie de sa vision, (C'est toujours là que se passe les choses les plus intéressantes), elle vit une ombre noire.
Quelqu'un la dépassait.
Elle se retourna.
Personne.
Pas une trace de l'existence de l'être qu'elle avait cru voir.
Pourtant, celui-ci lui avait laissé une impression de mélancolie.
Une infinie tristesse qui n'existait que dans sa tête.
Elle n'aimait pas ce temps et décida qu'elle en avait perdu assez.

Dans le palais des murmures, Une grise marchait dans un couloir.
Elle avait finit son office et s'apprêtait à aller se coucher.
Elle pestait contre elle même du retard qu'elle avait pris sur un dossier qui lui tenait à coeur.
Et était lessivée.
Le bruit lointain de la pluie qui s'abattait au dessus d'elle, la rendit lasse.
Comme un roseau qui plie sous le poids du vent, elle trébucha, et s'écroula sur le sol.
Rien non rien ne justifia une telle faiblesse.
Elle observa partout autour d'elle et remarqua quelque chose d'extraordinaire.
De la boue.
Quelques traces, qui semblaient former une trace de pas.
Des traces qui auraient eues quelques chose à faire là, s'il ne s'étaient pas trouvés derrière elle, et elle les auraient vues.

Persuadée que quelque chose de grave se tramait.
Quelque chose d'inconnu, quelque chose d'inadmissible dans le palais des murmures.
Elle suivit le couloir dans l'autre sens.
D'un pas rapide, elle avançait se fiant à son instinct pour choisir les intersections.
Pour une raison inconnue elle se sentait mal à l'aise en regardant une des directions possible.
Et c'était toujours celle là qu'elle prenait.
La pluie semblait se faire plus bruyante encore, le ciel devait tomber sur le sol au dehors.
Soudain, le son n'était plus à mettre sur le compte de la pluie, elle sentit clairement un tremblement.
Elle le vit d'ailleurs, le couloir tremblait.
Elle courut.

Et au détour d'un couloir, elle vit une masse sombre pénétrer dans un mur.
Ce n'était pas une intersection, ce n'était pas un raccourci secret, ni une technique magie.
La masse sombre passait à travers les pierres comme si elle n'existaient pas.
Et l'être à son tour n'existait bientôt plus.
La grise décontenancée, essaya elle aussi de traverser le mur.
Les pierres solides, étaient bien là, toujours aussi rêche et dures qu'à leur habitude.
Cela n'était à rien comprendre.

Bien sur, qu'elle alerta les Grises, qu'elle alerta la Shaïm, mais jamais le mur n'a été détruit.
Nul ne sait ce qu'il y a derrière, nul ne sait l'identité ou la nature de celui qui y a pénétré.
Certains ont dit que c'était le Fifrelin, d'autres que c'était de la pure imagination pour une nuit à deux lunes.
D'autres n'ont osé évoquer le fond de leur pensée.
Et c'est ainsi qu'est né le mystère du Nemen Noir.


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Bakean

Le Matal 8 Marigar 1511 à 07h44

 
La justice Equilibrienne a parfois des curieuses manières de régler certaines affaires.
Cette histoire raconte les évènements autour d'une affaire bien particulière.

Amené devant l'Hobereau un accusé flanqué de deux mornes.
L'affaire était grave, le tydale en question aurait tué un Faiseur pour pouvoir entrer chez un marchand bien connu et lui voler des biens précieux. Il refuse d'avouer où les biens précieux ont été cachés, mais une coupe en or retrouvé sur lui l'indique comme coupable.
De son côté le prévenu affirme qu'il était le Faiseur soi-disant mort, que des brigands l'avaient kidnappé et un d'eux a utilisé sont identité pour s'introduire chez le marchand, et l'avaient ensuite jeté entre les mains de la justice en lui faisant porter le blâme.
Le cadavre retrouvé chez lui ne serait donc pas celui du Faiseur mais bien le brigand qui s'était avait usurpé son identité et qui était donc un risque pour le groupe.

L'hobereau qui était un Nelda plein d'expérience et aux idées hors du commun.
Il écouta les deux versions, les témoignages et porta attentions aux incohérences de chacune d'elle.
Le plus gros problème était que personne ne soit capable de vérifier l'identité du Faiseur, celui-ci étant dans une caravane itinérante depuis de nombreuses années dont tous les membres sont morts suite à une attaque de brigands justement.
Les coïncidences étaient nombreuses, le problème épineux.
Il aurait pu simplement juger le prévenu coupable mais il préféra choisir une autre solution
Il déclara.
"Il y a un moyen très simple de vérifier cette histoire, puisque c'est un souci d'identité, puisque l'accusé est Equilibrien, il suffit de l'emmener à la Mare Sainte".
Sans prêter attentions aux murmures et aux réclamations de certains qui voyaient là un outrage d'emmener un condamné à la mare sacrée, il se mis en route de suite, le prévenu et les deux mornes derrière lui.

La Mare Sacrée était le nom commun utilisé pour décrire la mare où Sardoryanne vu son nom écrit en lettre de sang.
Si l'endroit avait été longtemps oublié depuis les dernières décennies quelques équilibriens allaient là-bas pour prier la Dame.
Il fallait pour cela quitter Syrinth par la porte Ouest, suivre la route à conduisant à Fergon et bifurquer dans un sentier au nord non loin de la trouée de Bohr.
Il n'était pas rare que certains voulaient éprouver leur foi en allant à la mare à la tombée de la nuit dans l’espérance de voir un visage qui leur indiquerait le chemin du retour. Si aucun visage ne se présentait, ils passaient la nuit éveillés à prier la Dame.

Les quatre Equilibriens arrivèrent en fin de journée à la mare.
L'accusé demanda aussitôt ce qu'il devait faire l'hobereau répondit.
"La dame ne laisserait pas un de ses enfants être coupable à la place d'un autre.
Si vous êtes méritant, la Dame Grise vous sauvera.
Aussi, allez dans la mare, prenez ce couteau et entaillez vous la main.
Laissez votre sang s'écouler dans l'eau, et si c'est votre nom qui apparait vous serez innocentés.
Si rien n'apparait ou si c'est le nom d'un autre, j'ordonnerais votre exécutio ici-même car vous aurez troublé un lieu sacré."

Les deux mornes se préparaient alors à lancer la sentence, l'un d'eux sortit son épée tandis que l'autre tranchait les liens de l'accusé et lui donnait un couteau.
Tremblant, celui-ci entra dans l'eau alors que Silith semblait tarder à se coucher.
Il se trancha la main profondément.
Et tous se rapprochèrent.
Le liquide rouge se mêla à l'eau sombre.
Et des lettres apparurent.
Le morne poussa un juron de surprise quand le nom Furon Gurh se dessina clairement en lettre de sang.
L'hobereau indiqua alors la sentence.
La relaxe immédiate du Faiseur Furon Gurh, et le mandat d'arrêt pour les brigands.
La nuit était tombée quand ils repartaient.
Quatre poussiéreux libres qui étaient parait-il guidés par un visage durant toute la traversée.


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Le Luang 25 Astawir 1511 à 17h11

 
Rapport de voyage de Ahlan Garpo :

Je suivais le vieillard depuis quelques heures maintenant. Son énergie dépassait sérieusement celle qu'on attendrait pour quelqu'un de son âge. L'agilité avec laquelle il se déplaçait entre les rochers escarpés m'étonnait au plus haut point. D'autant plus que son bras gauche était manifestement invalide car il pendait mollement sur son flanc.
Une fois arrivé en haut d'un des plus haut mont du Haut des Cieux, je pus observer le paysage qui défilait devant mes yeux.

En dessous de ma position, des rochers s'élevaient de la mer comme trois dents acérées et larges qui menaçaient ceux qui s'approchaient trop près du sol.
Un peu au nord de notre position, les falaises escarpées et brutales disparaissaient un instant pour laisser place à une plage. L'incongruité du pan de sable était d'autant plus flagrante que les falaises alentours semblaient mener un combat féroce contre la mer.
Le bruit de l'eau qui frappe sans discontinuer contre la surface rocheuse ajoutée au vent laissait déjà peu de place à la discussion.
En face, je pus apercevoir les contours d'une île de taille moyenne. Mais je n'eus pas le temps de regarder plus longtemps le paysage, car mon guide m'indiquait que ça allait commencer et où regarder.
La journée était claire, et nous étions à l'heure ; les conditions étaient parfaites.
La mer était agitée et une fine couche d'écume commençait à se former de ci de là l'étendue liquide.

Selon ce que j'ai lu, l'île en face de moi se nomme Vhulia, et autour d'elle circuleraient de fort courants d'eau du à des falaises escarpées et de nombreuses grottes sous-marine et cénotes qui déchaineraient la mer.
Ce courant fait face aux montagnes du Haut des Cieux qui ne fait qu'empirer la situation.
Pour une raison inconnue, certainement due aux courants remontant d'Arameth, toutes les 4 heures, la mer se déchaine et un tourbillon se forme, une sorte de gigantesque Maëlstrom qui ferait trembler le monde.
C'était la raison de mon voyage ici, et ça allait commencer.

En quelques instants, l'écume de la mer disparut, et un gigantesque rond se formait dans un vacarme assourdissant.
Alors que toute la mer frémissait et ondulait comme une folle, attirée dans le tourbillon qui se faisait de plus en plus profond, la terre tremblait.
Du haut de ma montagne, à priori à l'abri, je sentis les vibrations tandis que le bruit m'assourdissait les oreilles.
Le monde semblait prendre fin à cet endroit.
Des fleurs de crychtiam qui s'envolaient vers le large m'indiquaient que la secousses se répercutait loin dans les montagnes.
Puis cela s'arrêta.
Comme une horloge, le silence qui suivi était d'autant plus surprenant, un gênant paradoxe.

Le vieillard alors m'invita à revenir un peu derrière les rochers afin de parler tranquillement.
J'avais bien payé le tydale, aussi il m'avait promis une histoire après m'avoir montré le Maëlstrom.
Mais il tenait à me montrer ce-qui-ne-se-décrit-pas avant de narrer son récit, et je comprends maintenant pourquoi.
Involontairement, je tremblais encore de la puissance ravageuse dont j'ai été témoin.
Alors que je m'asseyait derrière un rocher coupant le bruit du vent et de la mer, il commençait son histoire.

" Je parais vieux, mais ce n'est pas le cas, je dois être à peine plus vieux que vous.
Ma vieillesse apparente a eu lieu en l'espace de 15 minutes.

Vous avez vu la plage là bas, et bien c'est de là que trois tydales inaptes et moi-mêmes sommes partis pour rejoindre l'île.
Nous avions construit un petit bateau d'une voile rapide, et nous avions entrepris la traversée.
Une légende court sur cette île.
Une légende si vieille qu'elle doit dater de la naissance de la faction du déclin faisant état d'un trésor inimaginable.
Et nous avons voulu vérifier.
Un peu avant que le Maëstrom débute, une route maritime sans courant se forme.
L'endroit et le moment doivent être maitrisés mais c'est le seul moyen pour espérer rejoindre l'île.
Nous étions quatre, nous avons attendu ce moment.
Nous savions les risques, nous avons vu de nos propre yeux le Maëlstrom engloutir et détruire des troncs d'arbres et un Placide qui était tombé à l'eau.
Ses hurlements avaient été entendus jusqu'à Kryg.
Les Lames liquides couperaient plus durement qu'une Lame d’exécution, et la pression de l'eau empêcherait tous échappatoires.

Pourtant, avec un peu de maitrise, ce n'était pas si difficile de l'éviter et nous n'en étions pas à notre premier essai.
Et si nous n'avions jamais atteint le bout, nous avions toujours survécu.
Ce jour là, le vent était d'une telle puissance que nous étions sur d'y arriver.

Et nous avons pris la mer.
L'île était à peine à quelques lieues quand c'est arrivé.
Le vent est soudainement tombé, comme stupéfié.
Et la mer sembla se vider.
Elle se vida tellement que j'eus l'impression que nous pourrions marcher jusqu'à l'île.
Et du nord , nous avons vu la mort nous arriver dessus.
Elle avait pris la forme d'une falaise d'écumes.
Un monstre blanc qui naissait derrière les rochers de l'île et fonçait droit sur nous.
Aucun de nous n'avais jamais vu une vague pareille.
Notre frêle esquif fut emporté.

Deux compagnons ont disparu à ce moment précis.
Moi Garh nous étions cramponné au bois si fort que lorsque le bateau est ressorti de l'eau nous avons pu respirer.
La voile avait été arraché ainsi que la quille.
J'étais tellement heureux d'être vivant que je ne compris pas la terreur de Garh.
Il hurlait quelque chose mais le vacarme assourdissant m'empêchait de l'entendre alors qu'il était en train de me crier dans les oreilles.
C'est son doigt pointé nerveusement qui me permit de comprendre que notre mort était signée.
Nous entrions dans le Maëlstrom qui rugissait.

Nous contemplions du haut de l'abime le terrifiante tourbillon alors que nous descendions vers notre trépas.
Garh sauta alors à la mer, terrifié. Je ne pus bouger tétanisé.
En quelques secondes, le corps de mon ami était emporté, et je pus voir pendant de morbides secondes sa carcasse rejoindre le centre fatal du monstre marin.
L'esquif ne tint pas longtemps sous la pression et je m'accrochait comme un forcené aux morceaux de bois qui ne volaient pas encore en éclats.
Pour une folle raison, je tentais de survivre quelques secondes, juste une seconde de plus.
C'est à ce moment là que je sentis une terrible pression sur mon poignet.

Quelqu'un me tirait, mais ce n'était pas sans douleur.
Je ne sais encore aujourd'hui comment mon bras a fait pour ne pas simplement se détacher de mon corps.
Je n'entendis pas tous les os se déplacer mais je le sentis.
Je ne pourrais jamais oublier une telle douleur.
Et je garde encore imprimé dans la main la trace de cette main qui m'a tiré de là.
J'ai perdu connaissance, je dois l'admettre.
Je me suis réveillé sur la plage, à moitié mort, mais en vie.

Alors que j'ouvrais les yeux, je vis une silhouette.
Je ne pouvais cependant distinguer ni la forme, ni la nature de l'être qui m'avait manifestement tiré de ce mauvais pas.
En effet, elle brillait de mille feux. j'avais l'impression de regarder directement dans le soleil.
Ma vue se brouillait à mesure que j’essayai de contempler le visage salvateur.
Mais je n'en eut pas l'occasion.
Il disparut beaucoup trop vite.
Me laissant pantois, perplexe et l'étrange sentiment que l'être qui ma sauvé était féminin sans savoir d'où je tirais ce savoir.

Voilà.
Il nous faut redescendre maintenant, lorsque la nuit tombe, il est plus difficile de se déplacer sans bruit et en sureté dans les montagnes.
J'ai échappé au Maëlstrom, ce n'est pas pour finir sous les griffes d'un Jytryan."

Et voilà, je me demande si ce trésor inimaginable ne pourrait pas être simplement un être brillant comme de l'or, et d'une force incroyable.


Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

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